Eclat d’œil

Il s’agissait de noircir
Parce que l’humeur
Manquait d’heure

Aimer
Est-ce dans la durée
Même brève
Même trêve

Il s’agissait de ne rien dire
Et de savoir l’écrire

Tu aimes l’instant présent
Tu as peur de l’instant suivant

Un éclat d’œil
Sans que tu veuilles
Qu’il soit sans deuil

L’œil s’émerveille

Une belle est venue
Tu l’as reçue

Dans l’éperdue
Tout s’est perdu

GDB Mitirapa 10 mars 2014 vers 20h00

Jonquilles

Encore et toujours

     Tu contemples

     Le tourbillon des jours
     Et son temple

     Il t’amuse
     Et t’arrache

Encore et toujours

     Le cri

     La vie t’use
     Et te hâche

Encore et toujours

     Ecris

     Solitaire
     Tu vénères

Encore et toujours

     L’écrit

     La hantise du mot
     Diffère


Encore et toujours

     La crainte du saut

     La sottise des sots

     Génère

 

Encore et toujours

     Les vies de héros

     Et pourtant malgré moi
     Le savez-vous ma mère

Encore en ce jour

     Au milieu des prés verts

     Eclate mon émoi

 

GDB   22.05.82

Mi-août

Le son raisonne
Comme Bourgogne
Certes
Il est polynésien
Ukulélé oblige
L’ambiance
N’est pas atone
Le plaisir dirige
Chacun prend le sien
Rien ne t’afflige
Vive la pomme
Quand le canon tonne
La queue du chat balance
Au milieu des fragrances
Libère toi des prégnances
Retrouve ton enfance
Chacun s’active
La vie primitive
Le noir en regret
N’a pas pu t’imprégner


Le dessert dissone
Presque sans vergogne
Pertes
Il n’est pas lien
L’hyménée est lige
L’apparence
Détonne
Le désir en pige
Chacun prend le sien
Rien ne corrige
Les goûts de tomes
La cloche sonne
La queue du chien s’avance
D’où viennent les sentences
Eperdues en instances
Retrouve ton essence
Tout arrive
La flamme impulsive
Le rouge en retrait
Ne t’a pas brûlé

 

GDB 2021-08-14 16h
Chez Martine et Manu
Ecriture matricielle

Le défi de la vie

Le temps du défi
N’est jamais parti
Il s’est éloigné
Il revient à poignées
Dans le silence plénifié
Pur Mendelssohn
La nuit te redonne
La force des hommes
La tristesse aussi
Celle qui active la joie
Qui reconstruit les fois
Là où tu l’écris sans « e »
Il ne faut pas trop rêver
Tu fuis la vie
Et la construit
C’est le dilemme
Blême
Et rayonnant


Moments de nuit
Espaces du fini
Comme il te plait
Pleins de champs de blé
Où s’élancent les reflets
La musique douce sonne
En pluie et fredonne
La désespérance de l’homme
La finesse ici
Réside dans l’apologie du moi
Oublie-t-elle les coulées de poix
Bas(h) tu n’écris pas sans gueux
Tu ne sais que rêver
Tu t’accroches à la vie
Et frappe à son huis
Quel problème
Flemme
Soyons séant(s)

 

GDB Mitirapa 2015-03-29 23h30
Ecriture matricielle

Pureté

Comment placer sa vie
Dans ce monde en folie
Comment parler de mort
Quand elle est aux abords
Comment gérer l’ami
Quand il sort de son nid
Faudrait-il oublier
L’univers séculier
Où se trouve
Le dépassement
Du temps
Dans la peinture
Dans la sculpture
Dans l’écriture
Traces qui durent
Dans la musique
Qui les implique
Et qui rappelle
Que sans l’instant
Tout est blanc
Mais qu’avec lui
Tout est pur
Même la pluie
De nos ruptures

 

GDB jeudi 5 août 2021 17h30 avec Mozart

Univers vert

Pas un souffle d’air
Le soleil avant de sombrer
Passe à l’horizon
Sous les nuages du soir
Attention il descend vite
Tropiques obligent

Le bleu profond du Pacifique
Rougit un instant
Cocotiers et bananiers chatoient
Sous les derniers rayons d’Hélios

Concentrée
La Montagne reste
Dans le gris des nuages
A peine entrevoit-on
Ses crêtes

L’orangé soudain
Envahit l’Océan
La féérie
Du soir exotique
Emplit l’espace

A tes pieds
Le miroir de l’eau
Te renvoie
La complexité sereine
Du ciel

La lumière
S’en va doucement
Enfin
Toujours un peu plus pressée
Sous nos latitudes

Le prix de la qualité
Est souvent la brièveté
Quelquefois même
La fugitivité


Les bleus gris pâle
Se fondent
Dans le rose adouci
Les traces de nuages
En lignes horizontales
Fixent
L’éternité du temps
Dans la volatilité
Du jour

 

Tu es revenu
Au paradis
De l’oubli



Laisse éclater
Ta douleur contenue
Laisse chaque instant s’arrêter
Laisse ton cœur pleurer
Et ton corps s’immerger
Dans l’immensité
De l’Océan
Le monde est perçu
Pour rêver


Ici
L’univers
Est vert
En pluie
Il t’enlace
Et remplace
Les tristes bruits

Aime la nuit



 

GDB Mitirapa 18h
lundi 27 octobre 2014
Beethoven concerto pour violon

Rupture

La rupture
Arrive quand elle part
Elle ne suit pas
La voie des yeux
Elle s’articule
En garde-fou
Tu ne fais pas
Ce que tu veux
L’espace son
Détend le temps
L’espace ton
Fait l’évent
Définir le souffle
Quelle histoire
Tu prends tes moufles
Sans espoir
Mais
Le bruit articulé
S’incruste
Paix
Il est dans l’instant
Brusque
Puis
Il s’organise
En nage fine
Lui (l’huis)
S’ouvre s’il tapine
Doucement
L’éther
S’itère
Quand le sang
S’altère


Que demander
A la vie
Hors l’arrêt
Du défilement
De nos effets
Même sanglants
L’excès
Est la moindre des choses
Blessé
Il te remet en hypnose
Il faudrait maintenant
Ne prendre que le temps
De décrire le beau
L’installer au plus haut
Se dire que la perception
Est le sommet de l’émotion
L’univers est en l’homme
Il est croquant comme pomme
Sans la femme
Il n’a pas d’âme
Car la terre
Repousse l’enfer
Tu t’ennuies de tout
Et ne renonces à rien
D’aucuns diraient
Que tu vieillis bien
Quelle vie de chien
Mais encore tu y tiens

 


GDB Mitirapa

Lundi 11 mai 2013 18h
Avec Debussy