Amazonie


Il ne se passait rien
Le bateau avançait
L’air n’était plein de rien
L’Amazone se consommait
Bien sûr
Trois cents hamacs
Ça balance plus qu’un
Air pur
Du vent
Pas de carcan
Le marron agresse chacun
Nous cherchions un peu le lien
Les rives défilaient
Les angles d’univers perdus
Agressaient nos pertes de vue
Le bateau et l’atmosphère ronronnaient
L’immensité était actée
Qui étions-nous
Que devenions-nous
Rien qu’êtres effleurant
De nos vies les jours restants
Nos solitudes gaies
Devraient défrayer
La chronique unique
Des orateurs qui piquent

Prenons notre temps
Avant qu’il ne fuie trop
Apologie du geste d’avant
Que viennent les remords en pluie
Nous voguions sur beaucoup d’eau
Elle n’était pas sauvage
Elle n’enclenchait pas de nuage
L’Amazone en faux paisible
Est le monde et sa cible
Les traces de civilisation
Au bord du fleuve
S’excusent presque d’exister
Et pourtant, point de forêt
Que des terres
Qui ont été domestiquées
Où se trouve la morale
Tous les arguments sont pâles
Ce continent
Quand il y consent
Te ressent
Tu espères
Que l’homme ne le vaincra pas
Tu as beaucoup aimé l’Amazonie
Dans ce qu’elle a d’indéfini
Et surtout d’inintégrale

 

GDB Mantega 2018-11-19 20 heures

The Spirit of Australia

Toujours un peu d’ailleurs
A observer les temps
Peuplés en autres gens
Et chercher les langueurs
Que ton état apprend

Vois-tu bien ces vaisseaux
Conteneurs brasseurs d‘ air
Rédempteurs de héros
Ou broyeurs de chimères
Que ton instant défend

De lieux en caractères
Pourfends le courant d’air
Qui t’aspire en ton sang

Des mélodies célestes
Planantes au vol lourd
De résurgents incestes
Entends gronder l’autour

Au profond azur bleu
D’où ressurgit la nuit
Cherche où se crée l’aurore
Vis dans la crainte heureux
En d’accueillants abords
Là-bas le soleil luit

GDB 25.12.87 15h h.l Transit Sydney

Banderilles

Longue attente
Au jour qui fuit
Lente ascension
Lumières de nuit
Noircies
Dans les airs
Ravi
Qui suit qui

La vie le sait et te précède
Tu vous attends et elle aussi
L’heure est au noir qui cède
Sa place à l’azur blanc

Ton cœur pur
Des temps content
Des heures noires
Rien ne l’obsède

Temps en brillance
Tu comprends
L’émoi profond
Des gens du vent

Mais tu n‘ es qu’un
Et tu es tous
Lorsqu’à l’excès
L’envie te pousse
La nuit s’estompe et s’assombrit
Repères où êtes-vous partis

Moments brûlants
Instants fébriles
Surpris plantant
Leurs banderilles
Tu n’as de cure
Qu’à leur reprendre
Leurs joies d’attendre
Sans sinécure

GDB 28.12.87         22h30 hl      Jakarta>> Sydney

Azur blanc

Un lourd et lent coursier d’argent
Au manteau lisse de métal
Mangeur de bel azur blanc
Au ciel si pur d’été total
Rompant l’éther d’élan vital
Image aux limbes si frugale
Qu’en harmonie l’ombre se tend
Au fil des sens suspendue
Ténue comme matières aux nues
S’en va tranquille loin des villes
Et de leurs sombres contingences
Aliénant l’homme à la Terre

De ce vol lent et volatile
Ne prends du temps que la semence
Éclat des joies douces amères
Tu as des fois seule la démence
Sa qualité d’arrêt t’atterre
Quand tu contes est-ce ta terre
Dont tu contestes l’apparence

Pauvres
Nus
Ages en suspension
Rêves
Portez
Nos lampions
Aux retraites
Des vies en fête

GDB Noyon 05.12.89

The Spirit of Australia

Toujours un peu d’ailleurs
A observer les temps
Peuplés en autres gens
Et chercher les langueurs
Que ton état apprend

Vois-tu bien ces vaisseaux
Conteneurs brasseurs d‘ air
Rédempteurs de héros
Ou broyeurs de chimères
Que ton instant défend

De lieux en caractères
Pourfends le courant d’air
Qui t’aspire en ton sang

Des mélodies célestes
Planantes au vol lourd
De résurgents incestes
Entends gronder l’autour

Au profond azur bleu
D’où ressurgit la nuit
Cherche où se crée l’aurore
Vis dans la crainte heureux
En d’accueillants abords
Là-bas le soleil luit

GDB 25.12.87 15h heure locale en Transit à Sydney