Liserés blancs Brune vahiné Houle indolente Houle insouciante Ainsi le sommeil vient Il est midi
Crêtes brillantes
Des clapotis
Multipliés
Par la brise
Au soleil
Permanent
Onde accueillante
Tu nous protèges
Du feu des cieux
Du sable brun
Et des cortèges
De lents adieux
A nos chacun
Vient à la rencontre
De nos corps
De sable bronzés
Douceur brûlante
Des éléments
Aux frontières enlacées
Invite à la fraîcheur
En berceau de langueur
Les amants ballottés
L’un de l’autre contre
Sur la plage noire dorée
Au Royal Tahitien
Sur Tahiti
Mois : février 2021
Douceur et flamboyance
La violence du soleil couchant
Sur le crépi blanc de la maison d’en face
Face au silence d’une route où rien ne passe
Et l’immobilité du vert
Qu’aucun souffle de vent n’altère
T’imprègne dans la contemplation des tilleuls
Dont aucune feuille ne bouge
Comme s’ils voulaient faire oublier
Qu’ils sont là
Guêpes et abeilles endormies
Dans une nature assagie
Avec au loin un bois de sapins
Découpé sur le ciel blanc bleu pur
T’amène à garder le goût de cette vie
Comme le roseau fâché quand il plie
Mais comment ne pas aimer les haies de ronces
Alors qu’elles ne sont qu’effets de mûres
Il a fallu attendre que la nature devienne tendre
Pour enfin retrouver
Les silences d’instant
Des pénombres absorbantes
Du temps quand il lui plait
D’activer les essences
Au soir quand tout est gai
Le ciel est étonné des absences de nuages
La brise a oublié qu’elle pouvait trop souffler
Vert blanc bleu dans la lumière du soir
Excitent le gris ardoise du sol composé
Quelques chiens aboient
Excités par la proximité de la chasse
Tu ne leur en veux pas
Leurs maitres orchestrent leur contrebasse
La douceur de l’heure
Rareté non programmée
Pourrait inviter à la déliquescence
Mais tu préfères l’effervescence
Au-delà de l’agilité du vocabulaire
Il y a les envies de l’en l’air
Le ciel devient bleu pâle pur
Avec quelques traces fines de nuages blancs
Tu n’arrives pas à te relire
Tu pourrais faire un effort
A demain
GDB La Mine Mardi 22 août 2017 20h00
The Spirit of Australia
Toujours un peu d’ailleurs
A observer les temps
Peuplés en autres gens
Et chercher les langueurs
Que ton état apprend
Vois-tu bien ces vaisseaux
Conteneurs brasseurs d‘ air
Rédempteurs de héros
Ou broyeurs de chimères
Que ton instant défend
De lieux en caractères
Pourfends le courant d’air
Qui t’aspire en ton sang
Des mélodies célestes
Planantes au vol lourd
De résurgents incestes
Entends gronder l’autour
Au profond azur bleu
D’où ressurgit la nuit
Cherche où se crée l’aurore
Vis dans la crainte heureux
En d’accueillants abords
Là-bas le soleil luit
GDB 25.12.87 15h heure locale en Transit à Sydney
Le vol de la frégate
Frégate
A l’ample vol
Au ciel
Bleu à casser
Bien que blanc
Du matin doré
Voit du ban
De son envergure
L’homme au pesant licol
Jaloux de son aventure
Frégate
Au ciel sondé
Consciente de son rôle
Accroche ton regard
Aux caresses d’Eole
L’air est à l’idée folle
En gerbe des désirs
En herbe du plaisir
Sa pâmoison t’attire
Ample et blasée d’offrir
Elle appelle à bleuir
Aux nuées du matin
Les faire du destin
GDB 31.03.92
Rupture de rythme
Quand le rythme établi n’est plus ce que l’on sent
Quand il faut de rupture retrouver l’harmonie
Quand tu n’as rien à dire et que cela s’entend
Cultive tes silences avec parcimonie
Ce qui est dit l’est-il ce qui ne l’est peut l’être
Qui saura se soucier de ce qui pourrait naître
Chacun ne veut entendre que ce qu’il voudrait dire
Rien en toi ne t’attire hors ce qui peut sortir
Qui te fait résonner doit se sauver bien vite
N’accorder qu’un sourire aux démons qui t’habitent
Gardez chacun vos pleurs pour votre solitude
Vous avez pour survivre vos siècles d’habitude
Tu ne peux être ailleurs que dans la peau des autres
Ce n’est pas une raison pour que tu t’y vautres
Qu’y a-t-il dans les mots que tu n’as pas appris
Qu’y a-t-il dans tes mots que tu n’as pas compris
Qu’y a-t-il dans ton être que tu n’as pas senti
Tout ce qu’elle a su lire que tu n’as pas écrit
Que dis-je bien plus encore
De ton discours l’être hilarant sort
GDB 16.10.86
Retour de La Baule
La peur L’horreur La fleur Le pleur Contons Comptons Contons Les cœurs si forts pourtant Contons Entends confiteor Contons Accords Contons Contons Contons Complices à loisir Contons Contons Attends
De ne pas vivre
Assez pour en parler
Que les missives
Ne soient répertoriées
Quand on se livre
S’éreinte d’enivrée
Sanglot que vive
S’engourdit dans l’ivraie
Encore la rose
Cueillie si bien éclose
La peur au ventre
Les replis de ton antre
Comptons encore
Sur les jours à l’effort
Les beaux arrêts du temps
Balayés par l’évent
Éclatés comme balle
Échappée du palan
Au dessus de la halle
Comptons encore
Les plaisirs à venir
Échappant comme fuir
Au futur salvateur
Cet oiseau qui se meure
Des cages à son humeur
Qu’il a voulu autour
Des cassures des amours
Comptons encore
La douleur s’effile
Tranchante mais fragile
S’apaisant à l’accord
Des images dactyles
De ce piano si fort
Du jeu réglé des corps
En synchronie des styles
Accordez donc
Vos effets différés
Aux souvenirs longs
Qu’ils se sont aliénés
Comptons encore
Les tables alignées
Par leurs regards furtifs
Le soir à la criée
Comptons encore
La plage apeurée
Par leur chemin festif
De plaisir différé
Comptons encore
Les chalands arasant
L’eau noire du marais
Porteurs de destinées
D’exigences d’amants
Les éléments guettaient
Comptons encore
La narration rassure
Et le calcul apure
A l’âme affleure le vague
Dans l’ombre de la drague
Comptons encore
La fuite des instants
Et leur arrêt vivant
Quand toute aura s’en va
Hurlement d’amertume
D’un jour sans écume
Séculier à son bras
Singulier comme toit
De roseaux agrégats
Ne comptons plus
Contons-nous notre joie
Apogée de nos mues
Aliment de nos fois
Oublions les frimas
De nos terres anciennes
Ce lopin est à toi
Fais ce qu’il en advienne
GDB 28.03.97 Retour de La Baule
Jouissance fine
Les temps portants n’ont plus goût d’âcre
Construis le texte autour du chant
Saisis de l’onde rémanente
L’état d’essence flottante au soir
L’herbe verte de vie
Des prés gourds de soleil
Devient bleue sous la brise
Lorsque le jour s’allonge
Elle caresse nos échines
Cambrées de jouissance fine
Voici venu le temps du songe
Que les lumières au loin balisent
Sur les collines en sommeil
Si doucement s’en va la vie
L’état des sens flottants au soir
Saisis de l’onde rémanente
Construit le texte autour du champ
Les temps portants n’ont plus goût d’âcre …
GDB 03.07.87 Orcines
Semnoz
Soleil aumône Soleil sans faim Cassante et tendre Soleil fragile Soleil peu terne Soleil succinct Soleil d’étole Soleil d’avis Soleil poterne Soleil lanterne Soleil emblème Vivons nos sens Soleil ce soir Choix sibyllin Soleil d’automne Soleil d’automne
Deux coeurs frissonnent
Du froid silence
De ta brillance
Vivace et douce
Comme madone
En lune rousse
Traçant l’épure
D’un ciel sans tain
Ni chevelure
Facile à prendre
En lassitude
La vie s’élude
Rayons dactyles
Sur le mont roue
Pose sa joue
Eclats en berne
Cherche la cache
D’horizons lâches
Comme tocsin
Soudain s’empreint
De ton câlin
Que la luciole
Couvre et s’affole
Quand moineau piaule
Perdure le lit
Quel défi
Au bleu sali
Comme s’effilent
Les jours amours
Aux doux contours
A qui te berne
Quand les mots mâchent
Comme vie hache
En bout de gare
Un prix décerne
A tes retards
De nos regards
Droits en dilemme
Des jours fanfare
Seuls et immenses
Roule et déroule
Le temps s’écoule
En notre espoir
Porte le noir
Ou bien la moire
Lueurs enfin
Avez-vous fin
Avais-tu faim
Froide brillance
Deux cœurs résonnent
De doux silence
Douce brillance
Deux cœurs résonnent
De froid silence
Satie Gnossienne n°3
GDB 30.10.97 15h30
Jeux d’eau
La Saône vagabonde Paysage de faux lacs Un vol de grandes grues Le gris du ciel noircit L’aube a vaincu la nuit Si noires L’air cherche le silence Et le regard diverge Comme aigri des lumières Comme est gris un ciel clair Comme est morne lumière Comme est terne manant
Au gré de ses niveaux
Elle s’étend elle inonde
Prés et champs pétris d’eau
Construit de ses jeux d’eau
Dans la vallée se plaque
Par dessus les enclos
Se déploie près d’un bois
Une image inconnue
Sonde en songe l’émoi
Des bourrasques de pluie
Mais qui donc s’en soucie
Percluses d’espoir
Les aisselles
Flagellent
Les cuirs en reposoir
Où flageolent nos sens
Rompues au soir
Délirent
D’onde illusoire
Des heures définitives
Accroché fort aux berges
Rives autant que fictives
Du macadam bis
Que diffuse la terre
Quand le bleu s’affadit
Qui ne sait pour qui luit
Qui ne sait pour qui prend
GDB 02.12.96