Mont Aoraï Soleil parti De vaine lumière Si doucement Petites fusées vertes Quand le blanc du papier Quand le regard se perd Quand la nuée Quand ta montagne Le somptueux
D’austères abois
Vint à manquer
D’attrait
Du crépuscule de son été
Tu avais oublié
Le trait
Aux crêtes à l’infini
Tu viens casser le ciel
D’immense vert de gris
De veines d’or strie
Le pâle azur bleu
De douceur alanguit
Les frêles moutons blancs
Posés là par le vent
Au temps discret
Du jour qui fuit
Dans l’orangé
Du lagon secret
Et bleues, puis la colline
Après le clocher rouge
S’enivrent à ta venue
Douce nuit
De Tahiti
Quand apparaissent les lumières
De la vie
Dans les petites tâches
Blanches timides enfouies
Dans ton vert
Qui bleuit
Terre
De Tahiti
Et le gris du crayon
Se confondent enfin
Plénifiant nos extases
Aux balcons de ta nuit
Dans le rose confin
Des instants qui s’affrontent
Un reste d’aujourd’hui
Qui installe demain
Des cocotiers
S’estampe noire
Sur ton ciel bleu
Sombre un moment
Bien qu’à regret
Pourrait sans pagne
Nous apeurer
Scintillement
De la voûte
De tes cieux
Rend sans fin
Ton mystère
Heureux
GDB 08.12.85