Au soir venu

Au soir venu la brise baisse
Des moutons blancs déchirent le ciel
Au bleu pastel faiblissant

Cache cache la grosse lune blanche
Au mur clignote aveugle amante
De ton hamac au gré ballante

L’air s’enveloppe de fraîcheur
Tahiti Nui s’engourdit
Privée d’éclat par l’île sœur
Le cœur s’agite et l’œil fléchit

Les points du ciel brillant enfin
Vont t’aider à rêver demain

Au soir venu la brise laisse
Des moutons blancs accrocs du ciel
Au bleu pastel finissant

Dis-moi lumière pourquoi tu flanches

GDB 05.09.87 Papeete

Élan de cœur

Latente au loin la symphonie
Volante trace l’infini
Parsemé des élans de cœur
Vivante des amours qui meurent
Où qui n’ont pas encore fini
D’éteindre leurs langueurs meurtries
Chaque étoile en a souri
Ravie perdue des galaxies
Parce qu’elle est sûre de son oubli
Fixé de brume dans l’œil qui luit
Elle meurt d’amour de l’infini
Elle sait qu’il faut aimer la vie
Comme elle pauvre être d’absolu
Qui fond aux soleils révolus
Tu n’as guerre à déifier
Que tes années à consumer

GDB 12.04.87

Le souffle du zéphyr

Visages aux miroirs révélés
Dans le trait un peu plus tiré
Qui comptent les années
A venir de leurs passés

Miroirs aux effets tiroirs
Ironie des années consumées
Uniques objets de vos regards
De vos genèses révélées

Voulez-vous nous faire croire
Ces vérités aux confins
Flouées de vos jeunesses
Plissées comme de vieilles fesses
Qui nous racontent la fin
Sans laisser vains vos vieux espoirs

Vous n’êtes vieux que dans vos têtes
Prenez le temps de vous pleurer
Quand l’apitoiement fait la fête
Revient la force de leurrer

Reprenez clair le cours du temps
Retrouvez net l’acte charmant
Laissez terrible claquer la vie
Et vous n’avez plus d’âge écrit

Lorsque la ronde s’accélère
Perdez vous fous dans l’enivrée
Ne plaignez plus bel éphémère
Il est plus de grain que d’ivraie

Tu as peu faire du signifiant
Tu enrages de ton verbe enfant
Il est grand temps de ne plus feindre
Pourtant tu es heureux de geindre

Replacé dans la plainte commune
Ecriras-tu tes mémoires posthumes

Tu n’as pas plus à dire
Que la marée montante
Laissant le souffle du zéphyr
Dans l’écrit où tu le plantes

GDB 12.04.87

Luire


Il manque un peu de musique
Pour découvrir l’Afrique
Chacun est posé
Sans pied de nez
Petite fleur sur pattes
Dans ton humeur épate
Elle est douce
Elle est rive
Oublie les couleurs vives
Quand elle se carapate
Le ciel est gris
Et lumineux
Ton bel ami
Reste peureux
L’équilibre n’est pas d’époque
Matières fissiles sont épilogue
Tu as besoin d’émoi
Cherche au-dessus du toit
Garde le verbe roi
Il ne guérit pas ton foie
Entre en ville de Troie
Ton amour un deux trois

Pouah
Le gris ne t’emballe pas
Une petite comédie
S’inscrit dans tes plis
Tu sais qu’elle a gagné
Elle t’empêche de sombrer
Dans le délire
Lyre
Où les mires
S’attirent
Satyres
Ne sont pas empires
Il reste à lire
Ce qui est à fuir
Personne ne peut nuire
Au-delà du sentir
Rien n’est plus à fuir
Il te reste à mieux luire

 

 

 

GDB 08/10/21  à 13h   Mitirapa Plateau

La bouche du fat


Sa drogue
Est la musique
La tienne
Est l’écriture
Comment
Ne pas s’entendre
Rien dans cela
N’est ésotérique
Ta drogue
Est l’écriture
La sienne
Est la musique
Nous pouvons
Nous entendre
Mais
La création
Est au singulier

Peux-tu
Essayer
De l’oublier
A ce niveau
Intervient
Le puissant lien
De l’amour
Aime
Les jolis tours
De beaux brins
N’oublie pas
Que tu ne sers
A rien
N’oublie pas
Que tu t’aimes bien
Oublie
Le pli
De la bouche
Du fat

GDB Mardi 03 août 2021 17h Mitirapa

Gergovie

Masse rose assombrie
Calée sous Gergovie
Bois-Beaumont s’affermit
Au sortir de la nuit

Dans cette aube nette et froide
D’un jour à l’hôpital
Douleurs assoupies
Ame redevient cheval
Hier tu étais fourmi
Ecrasée ventre roide

Au sortir de la nuit
Calme entends l’embellie
Que génèrent les souffrances
Soleil rouge et soufre en ce
Matin sur la Limagne
Gergovie te salue
Terre arverne à ces pieds
C’est l’heure où le repos gagne
Le droit à la vitalité


Volutes et brumes mues
De reflets irisés
Portent les yeux aux vagues
A lames itérées

De collines en fumée
Terres du ciel protégées
Par un ciel étonné comme
Ceinte en la chair la dague
Douce avant de trancher
S’adure en main de l’homme
Portée au bras levé

Masse rose engloutie
A contre jour sous Gergovie
Bois-Beaumont s’établit
Au quotidien tranquille
Sous le soleil d’après Toussaint
Quand chacun imprégné des siens
Attend Noël et neiges fébriles

Tout à l’heure tu seras parti

GDB 05.11.88 7h30 C.H.U.Clermont

Desserrer l’étau

Ceux qui content
Ne sont pas
Ceux qui comptent
Et pourtant
Si
Rien n’est plus important
Que relater
C’est donner
A celui qui lit
Ou écoute
La possibilité
De se retrouver
Quand la vie défile
Bêtement
Elle reste
Respectable
Donner
Une infime
Possibilité
De lucidité
Pas trop
Destructrice
A ceux
Qui n’y ont pas accès
C’est aussi supposer
Qu’ils ne sont pas maîtres
De leurs façons d’être


Prétention
En option
Laissons- les vivre
Sur leurs bateaux ivres
Il n’y a pas de leçon
Pourquoi
Donner le ton
A ceux
Qui n’entendent pas
La vie
De toutes façons
Est un fatras
Sa richesse
Ne repose pas
Sur l’ordre
Peut-être
Sur les faiblesses
Que la vitalité
Peut tordre
La pluie
S’est atténuée
Les ronds
Dans l’eau
Sont uniformes
La Nature
Revient aux normes
Elle reste
Dans le beau
Et toi
Desserres-tu
L’étau

 

GDB     Mitirapa vendredi 27août 2021 vers 17h

Espoir

Nous partons
Sans savoir
Où nous arriverons
L’espoir
Est de dormir
Dans la sérénité
Prendre plaisir
Dans la volupté
Tu as essayé
Tu n’y es pas arrivé
Alors
Lisons
Lissons
Au bord
De nos opportunités
Nos voyages en apnée
Il est rond
D’écouter Mozart
Il gère nos retards
Ecrire
Ce n’est pas grand-chose
Mais ce n’est pas rien
C’est une trace de vie
Il ne s’agit pas de luire
Ni de se mettre en pause


La vie va comme elle vient
Aime ou déteste la pluie
Dame Nature survit
Mais elle t’envie
De ton état d’humain
Elle est dans ta main
Comment croire à l’éternité
Quand les prés sont fauchés
Comment de la mort s’arranger
Au zénith des sensibilités
Rupture
N’est pas usure
Elle casse
A pile ou fasse
La vie se nourrit
De ses cassures en plis

 

 

 

 

GDB Mitirapa
Vendredi 15 octobre 2011 17h 
Avec Mozart

Extase

Aujourd’hui est la nuit
Demain sera l’extase

De l’attente acceptée
Du rêve à prolonger
Du fantasme multiplié
Dépendent les durées

Tu resteras toujours
Défilement des jours

Au rythme de l’amour
Qu’il faut bien essaimer
Au rythme des amours
Qu’il faut bien récolter

Non tu n’es plus ici
Non tu n’es pas ailleurs
Tu es dans cette aura
Qui nait du mal de cœur
A ceux qui n’en meurent pas

Tu vis du mouvement
Qui t’éloigne du cri
Tu es l’image d’avant
On t’appelle l’homme qui rit

Tu n’es pas dans l’extase
Et le temps dilue la souffrance
Pourquoi ce vide intense
Sans sa terreur chaude

Peut-on jamais sortir
De cet hiver du cœur
Où faut-il donc partir
Pour retrouver l’ailleurs


Que feras-tu demain
Que tu voudrais ce soir
Que pourras-tu donner
Que tu veuilles recevoir

Tu ne sais que manger
Quand reviendra la faim

Tu rejettes la fraude
Tu ne fais que tricher

Tu voudrais être femme
Tu voudrais être chêne
Tu voudrais être flamme
Tu refuses qu’on t’enchaine

Tu ne sais que passer

Non tu n’es plus ici
Non tu n’es pas ailleurs
Tu es dans cette aura
Qui nait du mal de cœur
A ceux qui n’en meurent pas

Tu ris du mouvement
Qui t’éloigne du cri
Tu fuis l’image d’avant
On t’appelle l’homme qui vit

   GDB 11.11.82

Le début du somme


Choisir l’ambiance
Privilège de stances
Cela vient
A deux mains
Dans le son
Du piano
Le volume
Est en do
Dans ta plume
En écho
Tu n’as cure
Du fond
Quelle allure
A raison
La douceur
De la touche
Crée le son
Quelle humeur
Fait mouche
Qui ne croche
Le banc
Où s’enroche
Le sang
Dans l’instant
Il faut tout arrêter
Les printemps
Sont à délaisser

En chaque arrêt
Tu touches
Développer
Les ressentis
Instantanés
Ne se fait pas
Dans les replis
L’éloge
Des fatras
Proroge
Les nuits en tas
Tu planes
Sur cette musique
Elle est flamme
Peu aguerrie
Comme un tas de briques
Tellement vivante
Que ses notes te hantent
L’interprète
Pour toi s’apprête
Ou peut-être
Plus sûrement
Pour l’état d’être
Conquis rudement
La musique
Est création d’homme
Est-elle féérie

Ou le début du somme

GDB 03.08.2021 avec le piano

Complainte


Papeete GDB 18.10.86