Bel ami

Le temps s’est arrêté Auprès d’un bel ami Chacun le connaissait Il était dans la vie Le temps s’est étonné Demandant leur avis A ceux qui seuls savaient Qui avait connu qui Il fallut négocier On ne se livre pas Au premier qui s’assied Et qu’on ne connaît pas Le temps passa le temps Qu’il fallut pour comprendre Que d’humeurs en offrande Il prit gain de son temps
Alors il eut ses joies Qu’on le sache et le choix Il eut même un peu plus Docte d’images imbue Un peu sans savoir quoi La bête s’est repue Mais l’arrêt n’est pas terre Il lui fallut quitter Les ilots de réponses Qu’on aime à la flambée De nos vieux tas de ronces Il lui suffit de faire Pour croire ensemencer Adieu frustres cautères Plus rien n’est à jeter Donnez-nous nos excès

GDB 97.04.07

 

Le ressort

Le soleil
En sommeil
Dérive

Tu somnoles
Comme luciole
Craintive

Il est des horizons
A perdre la raison

Il est des oraisons
De dix pieds de long

Et pourtant
Tu t’actives
En forgeant
De fugues fugitives
En densité d’instant
Aux haras des hautes rives
Les humeurs des juments
La pâleur des gisants
Et la couleur du temps

Tu t’actives
A flots de sang
Comme la mort
Justes avant
Que la douleur vive
Et revienne
Le latent

A la tienne
Trinquons
Que survienne
L’hameçon
Qui te prenne


































Et tiens bon
Le ressort

GDB 97.04.07 13h45

Après la pluie

La pluie A ravagé l’espace La terre Enfante L’eau Le jour Après la nuit La nuit Après le jour Ont égrené le temps Ce soir Le vent S’étend Le tard Lui Se détend En volutes Qui luttent Avec le sommeil Posé en droit de veille
Construis L’instant qui te terrasse A faire Se plante Beau Retour Bouche qui fuit Sans bruit Vide d’autour De quelques printemps Le croire Le pan Savant Têtard Fuit Incontinent Formant rut En culbute D’émerveille Démesure de ton ciel

Taravao plateau, Mercredi 11 mars 2009 – vers 23h00


Noël

L’écriture s’active
Elle cherche encore son encre
Sèche mais bientôt ardente
La piqûre s’avive
Les blancs de plume
Délient les mots
L’œil s’allume
De ses défauts
Au soleil froid
Du matin gourd
Par la fenêtre en jour
S’entend le coq en foi
Bientôt ce sera l’oie
Goûtée en foie aussi
Les huîtres et le chapon
Et le gibier meurtri
Noël vivra sa vie
Sapins enfants en rond
Pieu scellé dans l’année
Jeunes vies vouées aux fées

GDB 24.12.2001 Cagnes 8h45

Noël scintille

Lumière du matin passé Au soleil de décembre Fleurs depuis longtemps fanées La terre à grand peine tremble Air chargé de douceur vive Rythmé de l’éclat du ciel De tous les élans de fête Chacun s’agite et vient Noël D’air l’an presque obsolète Montent au cœur les joies païennes C’est la bonne heure où que tu vives Près les sapins chargés de pommes Déjà au pré rode la hyène Quoi de plus naturel en somme Lumières du matin brassées Au soleil tout semble ambre Cimes de sapin aiguilletées Orchestrent nos démarches d’amble
                        Tout est travers quand tout va droit Tout l’univers est en émoi Tout marche au pas reconnais toi Quand tout trébuche tu vacilles De tous ses feux Noël scintille Vie contournée de tes embûches Noël donne à brûler ta bûche

GDB Orcines 24.12.88

 

Brumes et givre

La musique est au creux De l’oreille attentive Aux brumes écheveaux Des fuites sensitives   A cœur sauve qui peut D’éthers encore captives Aux fers des chevaux Sonneurs de cloches vives L’attente de l’instant Foule les firmaments La neige est à deux pas Qui est au cœur de quoi Sols blancs et vapeurs grises Les champs chantent rigueur De givre branches frisent Aux ormeaux de langueur D’humeur prise à l’hiver S’emplit à livre ouvert L’âme étale de joie triste Chaude au froid qui persiste Décembre est à deux pas Terres plates et courbées de froid
Vos musiques sont au creux De l’oreille attentive Aux brumeux écheveaux Des fuites sensitives       Terres figées aux frimas Des aurores différées Novembre n’attend pas Les flammes enneigées       Sage chaque instant perdure Ombré de nos soleils lointains Vois-tu les manteaux de verdure Que nos destins ont peints

GDB 22.11.88 Noyon 22h30

 

Noël et puis deux mains

Noëls en bûches Fêtes embûches Gardez peluches La vie s’épluche Allez-y gaiement Gardez la paluche Fêtez à truc muche La nuit du revenant Dérisoire est le soir Laisse poire pour l’espoir Aux croisées les chemins Cognent aux murs mains Débridé est l’orroire Pince-moi à demain Attends au soir le soir Tu y viens tu es bien Sérénité d’instinct Répertoire de bête Quand tu tires au plus fin Le jeu est à la fête
La bête en rut entête Chaque femelle s’apprête La bête en pute s’affrête Chacun sa branche étête Dérisoire Est le soir Mais si chagrin Est le matin Qu’il est un frein Rongé lointain Attends-le Quand il vient Reçois-le Sans la faim Noir Est l’espoir Refuge Sans subterfuge Des jours A vider Des tours Evidés A rouets A rouer

GDB 24.12.89 La Mine


Douceur Caraïbe


 

Dominique
Percluse de rivières
Assaillie de montagnes
Fait son lit et son pagne
Des reliefs et de l’eau

Soleils et pluies
Jouent à cache relief
Comme en Caraïbe
Se mélangent
Liesses et tristesses

Paisible est la vie
Bien que peu établie
Sur ces murs de verdure
Et l’océan cassé

Un mélange incertain
De pentes vertigineuses
De douceur caraïbe
Accroche ton esprit

Plus de parti pris
Il n’est pas de cautère
Dans cet univers vert
Tout reste à faire
Le temps n’est pas l’enfer


Mercredi 26 mars 2008 vers 19h
La Dominique, chez Ophélia