Nuits d’espoir

Hagard
De lions
Affamés
Entouré
De contours
Approximes
Hâtif
D’impressions
Absentes
En liaison
Il est pur
Du nombre
L’atypie
Est spoliée
Goût sombre
Au retard
Du regard
Au regard
Du retard
L’avatar
Essentiel
Du nombre
Indistinct
Dans l’ombre
Sans cesse
Peint
Teint
Feint
Et puis marre
Le nombre
Est avatar


L’espoir
Trop singulier
Règle
Gère
L’éteignoir
Pétard
De fions
En enculades
N’essaies pas
De vivre
Autrement
Que ivre
Des jours
Alimentant
Le four
Cause toujours
Mon bel amant
Hagarde
Lions en rut
Culbute
Encule
Les mots
Scellent
L’esprit sot
S’amoncellent
Les échos
Les ego
En perdant
Un jour de temps
Tu gagnas
Des nuits d’espoir

 

GDB 17.01.96

Reliefs en eaux

Un ru
Rugissant
Dans le relief
Descendant
Un pont
Surprenant
Dans le désert
De roches
Qu’y a-t-il
De plus beau
Que le bruissement
Du ruisseau
Dans la roche blanche

Il y avait la vie
Dans le temps arrêté
Où plus rien ne plie
Pas même la hanche
Dont le frémissement
N’accepte pas l’étanche
Des moments apprêtés

Du ru
As-tu vu
Le haut
Du but
Retrouveras-tu
L’écho

GDB 19-01-2022 Mantega 18h

Silence rond

Le vent s’est arrêté
Comme le temps
La clarté terne
De ce beau jour
De décembre
Imprègne l’alentour
Des belles lueurs
De l’ambre
Quelques corbeaux
Croassent
Les grives aussi s’agitent
Chacun veut faire sa place
Au-delà de son gite
Le temps s’est apprêté
Quand le vent s’en est allé
En fond
Le silence rompt
Les champs(chants)
D’éternité
La lumière fragile
En cet après-midi d’hiver
Comme douceur dactyle
Prend le temps à revers
Quand tout est immobile
Tu cesses de vieillir
Il reste l’indélébile
Qui s’efface en crue


Le temps a continué
Il s’arrête tout le temps
Chaque instant te berne
De phrases en toujours
L’éternité en est pleine
Le moment que tu prends
Dans le silence blanc
Un peu déchiqueté
Par de grosses voix de chiens
Au loin
Basses et grondantes
Comme si de guerre lasse
Elles ne faisaient plus face
La maison dénudée
Accomplit son ampleur
Massive et élégante
Elle fait ce qui lui plait
Quand elle choisit
 

Son heurt
 

Son heur
 

Son heure

 

GDB 15 décembre 2021
La Mine 16h

Extase

Aujourd’hui est la nuit
Demain sera l’extase

De l’attente acceptée
Du rêve à prolonger
Du fantasme multiplié
Dépendent les durées

Tu resteras toujours
Défilement des jours

Au rythme de l’amour
Qu’il faut bien essaimer
Au rythme des amours
Qu’il faut bien récolter

Non tu n’es plus ici
Non tu n’es pas ailleurs
Tu es dans cette aura
Qui nait du mal de cœur
A ceux qui n’en meurent pas

Tu vis du mouvement
Qui t’éloigne du cri
Tu es l’image d’avant
On t’appelle l’homme qui rit

Tu n’es pas dans l’extase
Et le temps dilue la souffrance
Pourquoi ce vide intense
Sans sa terreur chaude

Peut-on jamais sortir
De cet hiver du cœur
Où faut-il donc partir
Pour retrouver l’ailleurs


Que feras-tu demain
Que tu voudrais ce soir
Que pourras-tu donner
Que tu veuilles recevoir

Tu ne sais que manger
Quand reviendra la faim

Tu rejettes la fraude
Tu ne fais que tricher

Tu voudrais être femme
Tu voudrais être chêne
Tu voudrais être flamme
Tu refuses qu’on t’enchaine

Tu ne sais que passer

Non tu n’es plus ici
Non tu n’es pas ailleurs
Tu es dans cette aura
Qui nait du mal de cœur
A ceux qui n’en meurent pas

Tu ris du mouvement
Qui t’éloigne du cri
Tu fuis l’image d’avant
On t’appelle l’homme qui vit

   GDB 11.11.82

Azur blanc

Un lourd et lent coursier d’argent
Au manteau lisse de métal
Mangeur de bel azur blanc
Au ciel si pur d’été total
Rompant l’éther d’élan vital
Image aux limbes si frugale
Qu’en harmonie l’ombre se tend
Au fil des sens suspendue
Ténue comme matières aux nues
S’en va tranquille loin des villes
Et de leurs sombres contingences
Aliénant l’homme à la Terre

De ce vol lent et volatile
Ne prends du temps que la semence
Éclat des joies douces amères
Tu as des fois seule la démence
Sa qualité d’arrêt t’atterre
Quand tu contes est-ce ta terre
Dont tu contestes l’apparence

Pauvres
Nus
Ages en suspension
Rêves
Portez
Nos lampions
Aux retraites
Des vies en fête

GDB Noyon 05.12.89

L’effilement du temps

Le feu du ciel s’éloigne
Brûlent encore quelques nuages
La lumière en témoigne
Au dessus du lagon sage
L’alizé frémit dans les cocotiers
Les motus s’estompent
Entre ciel et onde
Le vent et l’ocre de la Terre
Immobiles s’enfoncent
Dans le bleu de la nuit
Les toits multicolores
S’excusent de leur disparité
Qui ne saurait durer
Le soir égalise les effets
Il est douceur
Quand le jour se meure
Il est empire et cocon
Quand la nuit s’établit
Quelques volatiles esseulés
Tentent encore d’appeler
Leurs compagnes égarées

Ocres et camaïeux de verts
Envahissent l’espace
Combat quotidien perdu
Quand le rideau va tomber
Générant l’espoir
Des victoires
A venir
Quand la nuit envahit
Vient le temps
De l’anxiété
Et de la sérénité
Sérénité du jour vécu
Anxiété d’un jour de plus

Qu’y a-t-il de plus lumineux
Que le noir
Qu’y a-t-il de plus profond
Que le blanc
En ode tu magnifies
Les couleurs denses de ta presqu’ile
Bien sûr le temps s’effile
C’est mieux que l’arrêt pile

Mitirapa plateau

Vendredi 01-10-2010- vers12h

L’heur

Décrire
Le jour
En four

Décrire
La nuit
En pluie

Décrire
L’écrire
Est-ce
Ecrire

Fesse
A luire

Te reste-t-il
Une illumination
Un peu fertile

Sans avoir
L’air con
Tu allais dire
Que tu aimes la nuit
Le jour aussi
Enfin la vie

Elle t’a surpris
Au milieu
De ton tour


Tout existe
Dans le rêve
Quand persistent
Les belles trêves
Si rien ne va
Oublie
Les hordes de rats

Publie
Tes galimatias
En tas

Ils justifient
La violence d’être là(las)
N’y a-t-il que cela
Sans douceur
Tu n’as pas l’heur
De garder tes peurs
Pose-les en leurre

Dans ton carré visible
Sont les bougainvilliers
Les cocotiers
L’univers crédible
Et la voix
De ta douce
Toujours
Un peu rousse
Pour ton être
Sans foi


GDB Mitirapa jeudi 12 août 2021 vers 17h

Jonquilles

Encore et toujours

     Tu contemples

     Le tourbillon des jours
     Et son temple

     Il t’amuse
     Et t’arrache

Encore et toujours

     Le cri

     La vie t’use
     Et te hâche

Encore et toujours

     Ecris

     Solitaire
     Tu vénères

Encore et toujours

     L’écrit

     La hantise du mot
     Diffère


Encore et toujours

     La crainte du saut

     La sottise des sots

     Génère

 

Encore et toujours

     Les vies de héros

     Et pourtant malgré moi
     Le savez-vous ma mère

Encore en ce jour

     Au milieu des prés verts

     Eclate mon émoi

 

GDB   22.05.82

L’école de la vie

Quand la rime devient un culte
Cherche la réflexion qu’elle occulte
Timide reprends son bras
Elle te guide vers l’état
Des sens exacerbés
Fixant ta vérité

Commence par raconter
La fin de ton histoire
Et retrouver l’espoir
De tout recommencer
Tendu vers un seul but
Ne vivre que les débuts

Quand la tristesse baisse
Prends garde à l’habitude
L’instant de joie ne laisse
Qu’un goût de solitude

A l’école de la vie
Apprends donc la faiblesse
Chaque moment conquis
Est un instant qui blesse


Jours
Immenses détours
De nos nuits successives
Consumez dans vos fours
Nos secondes captives

 
La vie est primitive
Fuyez pensées ruptives
Laissez donc à nos sens
La recherche d’essence

 

L’air est lourd de la nuit
L’ombre noir bleui
Enlise le regard
Dans le rêve retard
Au bleu lourd assombri

 

Avez-vous tout compris

GDB 04.11.87 Papeete

Bruit d’aile

Sous tes feuilles
Tilleul torturé
Non pas torturé
Mais coupé
Que dis-je
Court taillé
Prodige
Court taillé
N’est pas torturé
Mais bien humanisé
Que dis-je encore
Tout au plus réduit
A l’échelle humaine
Tilleul ta sève l’homme conduit
Dans les canaux qui l’amène
Aux fins de ses efforts

Sous tes feuilles équarries
Tilleul peu humanisé
Près ton ombre éclaircie
Tilleul encore enraciné
La nature ruptive
Dès lors captive
Que dire
Quand deux pensées amènent
A oublier la pensée
Souffrir
Ou s’ouvrir à l’été
Sereine fredaine
Quand les guides capitaines
En tension
Les murs capitonnent
D’effraction
Comme le canon tonne

Tu vivais au soir tombant le frais
Au mur où se cognait l’effraie
Quand tout est trop pur
Et vous effraie
Même la nuit
Chaude en sa bure
Soleil enfoui
Passé bleu pur
Et la fraîcheur qui murmure
Que l’effroi cogne en vos beffrois

 

 

 

Effraie volante
Au beau bruit d’aile
Au soir tombante
Comme hirondelle
Quand le temps plie
Sa voûte large
Qu’avec ses larmes
De pluie émargent
Les jeux de charme
Et vos replis

Entré dans vos cités
Comme un cheval de Troie
Laissez la bure tissée
Pour l’amant enfin roi

GDB 28.06.88 22 heures
et 07.06.97 19 heures

Fugue

Les verts espaces
Sont en nasses

La douceur du blanc
Est dans leur camp

Demain
Est incertain

Refrain
As-tu fait le plein

L’instinct
Cherche l’instant

L’instant
Vit dans l’instinct

Donne ta main
Et viens

GDB 2015-03-29
Mitirapa 23h45

La gueuse

Cherche la gueuse
Elle est heureuse
Elle n’a pas
Besoin de toi
Elle n’est pas
Dans tes états
Tu l’imagines
Belle coquine
En hanches creuses
Courbes peureuses
Tu l’attendris
Le pli est pris
Tu intercèdes
A toi elle cède
Belle surprise
Tu l’as conquise
De quel côté
Est l’hameçon
Qui a ferré
L’être
Ou l’âme son

GDB Mitirapa
jeudi 29 février 2012 21h

Le pont de Creil

Les bouges ombrés de vieilles bougies

Vouées aux cultes d’anciennes liturgies

Usées et frêles de flamme encore hardie

Flotte exotique sales et surannés

En rade du sommeil de rêves irradiée

Attendent de ton pas les craquements d’étais

Tous les beaux boutres bas penchés sur le rivage

Calés aux quais branlants de houle vagabonde

Mystérieux d’autant qu’en nuits de bas nuages

Dans l’éveil abhorré ton corps en songes sonde

Balbutient de conscience éprise de ravages

Allant au jour levé émousser sa faconde

GDB 20.01.89