Espace ensorcelant

La nostalgie
Qu’infuse
La musique de Chopin
Se complet
Dans le doux mouvement
De cette végétation exubérante
Bercée
Caressée
Par l’Alizé
En Polynésie
Le temps est insondable
Il ne défile pas
Rien n’est à rattraper
Seule se mesure
De ton corps l’usure
Elle ne se mesure pas
Elle est état
Cette nature est pure
Tous ses aspects perdurent
Se renouvellent à la pelle
Son espace t’ensorcelle

GDB Mitirapa
Dimanche 17 octobre 2021 14h30
Départ différé

Regard noir

Au noir de ton regard
Petite aube en sursis
Affleurent les glacis
Des âmes au départ

Au soir des savoirs
Les êtres en repli
Apeurent les brebis
Qui broutent la mémoire

Hermétique à besoin
Reste-t-il une fin
Ne pouvant s’assouvir
Qui te fait revenir


 

Plus fort que le malin
Des jongleries de fin
Casse-croûte quotidien
Chaque jour tu reviens

A l’éclat du regard
Aussi noir qu’il ne soit
Se noient tous les chagrins
Aussi fort qu’au matin
Lorsque les meutes aboient
Fondent les avatars

GDB 17.12.88 Noyon

Pensées du matin

Surdimensions
D’ombres voilées
Prolongées
Au soir
Dans le brouillard
Des tentations

Que d’illusions
Faible patient
A conquérir

Pose ton folklore
Dit l’âne
Reste à éclore
De femme


Flagellations
Sombre entité
Expurgée
Du noir
Dans le regard
Des attentions

Dans tes actions
Courrent à relent
Saoulées d’honnir

Même mise à mort
Infâme
Ta vie reste hors
De flamme

GDB 21.10.88

Matahiva

L’heure est calme
L’air est doux
Le lagon serpente
Entre les bancs de sable
Terres de cocotiers
Tu positionnes les binocles
Au bout de ton nez
Le haut pour voire le paysage
Le bas pour le décrire
Sous le purau
Le sable est jonché
De fleurs orangées
Au fond de la vue
Un mystérieux labyrinthe
Où les dégradés de vert et bleu
De l’eau et de la Terre
Se défient
Cette eau limpide
Bien qu’un peu laiteuse
Trompe l’insipide
Comme fait la gueuse
Dans ces temps
De guerres d’avant
Matahiva est la
Pour un peu vivre à plat
Insolent cocotier
Totalement immobile
Dans le silence pesant
Du crépuscule venant
Sais-tu ce que tu files
Dans ton rouet béant
Peut-être l’inutile
Richesse
Sans pareil
Hisse tes fesses
Au ciel

GDB Matahiva 24 avril 2021 – 16h30

Azur blanc

Un lourd et lent coursier d’argent
Au manteau lisse de métal
Mangeur de bel azur blanc
Au ciel si pur d’été total
Rompant l’éther d’élan vital
Image aux limbes si frugale
Qu’en harmonie l’ombre se tend
Au fil des sens suspendue
Ténue comme matières aux nues
S’en va tranquille loin des villes
Et de leurs sombres contingences
Aliénant l’homme à la Terre

De ce vol lent et volatile
Ne prends du temps que la semence
Éclat des joies douces amères
Tu as des fois seule la démence
Sa qualité d’arrêt t’atterre
Quand tu contes est-ce ta terre
Dont tu contestes l’apparence

Pauvres
Nus
Ages en suspension
Rêves
Portez
Nos lampions
Aux retraites
Des vies en fête

GDB Noyon 05.12.89

L’éclat du jour

Petite aube soyeuse
Au clair matin joyeuse
Petite moue boudeuse
Vive prunelle heureuse
D’un revers cajoleuse
Bouche en pli enjoleuse

Tu connais bien ton heure
D’animer le bonheur
Renouvelé de peur
Qu’étreinte tu ne meurs

Petite main de mime
Au fil d’aubépine
Dont la tendresse rime
De son épaisseur fine

Petit cœur d’à côté
Blotti pour se garder
Qui d’un bond te rejoint
Au cœur de ton jardin

Secret Polichinelle
Bravant la bagatelle
Du sérieux de ses ans
A peine commençants

Vitalité fragile
Dressée d’efforts faciles
Plissant bas le sourcil
De maladresse agile
Petite aube en ton sein
Au clair matin radieuse

Petite moue rieuse
Suspend par jeu son chemin
Aux lèvres qui retirent
En flaque où tu te mires

Tes siècles de chagrin

Encore un petit câlin

 

Ce n’était que l’éclair
D’un joyeux regard clair
Pas une grosse affaire
Une vie faite à faire

 

 

GDB 14.10.88
La Seyne sur Mer

L’effilement du temps

Le feu du ciel s’éloigne
Brûlent encore quelques nuages
La lumière en témoigne
Au dessus du lagon sage
L’alizé frémit dans les cocotiers
Les motus s’estompent
Entre ciel et onde
Le vent et l’ocre de la Terre
Immobiles s’enfoncent
Dans le bleu de la nuit
Les toits multicolores
S’excusent de leur disparité
Qui ne saurait durer
Le soir égalise les effets
Il est douceur
Quand le jour se meure
Il est empire et cocon
Quand la nuit s’établit
Quelques volatiles esseulés
Tentent encore d’appeler
Leurs compagnes égarées

Ocres et camaïeux de verts
Envahissent l’espace
Combat quotidien perdu
Quand le rideau va tomber
Générant l’espoir
Des victoires
A venir
Quand la nuit envahit
Vient le temps
De l’anxiété
Et de la sérénité
Sérénité du jour vécu
Anxiété d’un jour de plus

Qu’y a-t-il de plus lumineux
Que le noir
Qu’y a-t-il de plus profond
Que le blanc
En ode tu magnifies
Les couleurs denses de ta presqu’ile
Bien sûr le temps s’effile
C’est mieux que l’arrêt pile

Mitirapa plateau

Vendredi 01-10-2010- vers12h

Energie

Que tout avance

Et toi avec

Au pas de danse

Fuient bec à bec

Amours intenses

Et instants secs

Comme est le fruit

Qu’il dure aussi

Dure est la vie

Mure ton avis

Comme dans ta tête

Résonnent haut

Les chants d’octets

Carillons de trop

Cassés en écho

De monts et de vaux


Humaine est la bête

Qui ramène à la fête

Les brebis ventres doux

Rescapées d’hurle au loup

 

Tu vis comme tu pêtes

En catimini

De tes jours obsolètes

Surprends-tu l’énergie

 

 

 

 

 

 

 

GDB 27.10.1988
La Seyne sur Mer

Petite poésie sur pattes

L’équilibre
De l’instant
Est pour celui
Qui le prend

Dans la fibre
Est le Printemps
Regarde pour qui tu luis

Ce qui fait désordre
N’est pas toujours à tordre
Tu aimes être dans l’opprobre
De mots tu n’es pas sobre

Une petite poésie
Se déplace
En pas qui plient
C’est la face
Des jours qui s’empilent

Rien ne te lasse
De cette douce candeur
Qui défile
Elle entre dans tes replis

Quand le jour
N’est pas gourd
Il pourrait
Rester four

Mais
Petite poésie te plait

GDB Dimanche 26 septembre 2021 17h

Instant prégnant

Croyez-vous
Qu’il puisse
Envisager
D’écrire
Quand sa douce
Interprète Bach
Superbe sonorité
De ce piano
Qui l’emmène
Dans la plénitude
De l’ailleurs
Quand le soleil
Se couche
Sur ce lagon
De rêve
Est-il
Encore vivant
L’autour
Est l’aliment
La musique
Fixe le temps
En réplique
S’en va le vent
Rien n’est beau
Hors l’instant
Il sait ce que tu vaux
Il prend son temps


Voyez-vous
Les jeux de cuisses
S’empaler
Comme mires
Quand la rousse
Perd son tact
En voluptés
De verbe haut
Prend l’antenne
De sa solitude
Du meilleur
Prend l’émerveille
Avec la mouche
Et ses raisons
En trêve
Peut-il
Être prenant
L’amour
Est le présent
Est-il lubrique
Ou bien restant
Sa république
Reste l’instant
Rien n’est tôt
Hors l’instant
Il fait ce qu’il peut
Imprégné du prégnant

 

GDB 20.07.2021 avec Bach

Tango toujours

Ce rythme
Est entêtant
Tango
Tango tango
La voix virile
De l’homme
Qui sonne
Comme le corps
De la femme
Qui te grise
Tu aimes
La sensualité
De cette musique
Parfaite
Car elle est au fait
Des sensations
Rien n’existe
Sur la piste
Elle dame le pion
Entêtant
Persistant
Le tango
Coule à flots
Présente
Ton pied beau


Rien n’est à jeter
Mais
Ce qui t’ennuie
Ce sont
Les petites vies
Cependant
Elles sont
Lot générique
De l’humanité
Tango tango
Tango
Prégnant
Du trois en un
Rien ne t’arrête
Quand tu t’apprêtes
A faire la fête
Le tango rappeur
Ne te fait pas peur
Dans la danse
Il y a sueur
Pense
A rester acteur
Rien à faire
Des humeurs
Ne rentre pas
Dans la torpeur

 

GDB Mitirapa Lundi 27 septembre 2021 20h

Le silence de la nuit

Dans le silence
Du début de nuit
L’atmosphère
Est peu délétère

C’est le moment
Où fuient
Les mauvaises prégnances

Rester en plan
Dans l’inhérence
N’est pas le but
De tes errances

Pauvres falaises
Percées de trous
Rivières de glaise
Paysages fous

Rien ne t’obsède
Lorsque tu plaides
A tire l’ire
Il est quelques conflits
Que tu ne peux gérer

Le silence en pluie
Restreint ton vol
Tant il a fait du bruit


Dans l’apparence
Du jour qui fuit
Belle bergère
Est restée ta Terre

C’est le roman
D’une vie
La chance en instance

Porter le blanc
Sans compétence
N’est pas conçu
Pour être stance

Drôles de malaises
Bercés de tout
Prières en thèses
Glaçages mous

Quelques bipèdes
Arachnides cèdent
Satyre lyre
Ne t’ont-ils empli
Pester n’est pas jouer

Une folle envie
Repeint ton sol
Quand la musique fuit

GDB Samedi 25 septembre 2021 20h

L’heur

Décrire
Le jour
En four

Décrire
La nuit
En pluie

Décrire
L’écrire
Est-ce
Ecrire

Fesse
A luire

Te reste-t-il
Une illumination
Un peu fertile

Sans avoir
L’air con
Tu allais dire
Que tu aimes la nuit
Le jour aussi
Enfin la vie

Elle t’a surpris
Au milieu
De ton tour


Tout existe
Dans le rêve
Quand persistent
Les belles trêves
Si rien ne va
Oublie
Les hordes de rats

Publie
Tes galimatias
En tas

Ils justifient
La violence d’être là(las)
N’y a-t-il que cela
Sans douceur
Tu n’as pas l’heur
De garder tes peurs
Pose-les en leurre

Dans ton carré visible
Sont les bougainvilliers
Les cocotiers
L’univers crédible
Et la voix
De ta douce
Toujours
Un peu rousse
Pour ton être
Sans foi


GDB Mitirapa jeudi 12 août 2021 vers 17h

La faux

Tu pars
Dans la folie
Des grands poètes
Mais ce n’est pas grave
Tu es vieux
Et tu n’en es pas
Parmi eux
Faiblir
N’est pas céder
Le temps
Doucement
S’accomplit
La peur
N’est pas l’humeur
Ton cœur
Est en torpeur
Tu ne sais
Où tu hais
En démesure
Ou en luxure
Tu parlais des mots
Bien sûr en sursaut


Bazar
C’est l’oubli
Des idées nettes
Cueilles donc l’agave
Foi n’est pas cieux
Qui prend le pas
Vends-tu tes feux
Croupir
N’est pas baiser
Le vent
Elégamment
Te sourit
Immense
Est la stance
Quand ta chance
Prend puissance
Tu te plais
Dans tes oui mais
Traçant l’épure
De fictifs futures
Tu déclamais haut
Pour faire taire la faux

 

GDB Mitirapa 08 août 2021