Amazonie


Il ne se passait rien
Le bateau avançait
L’air n’était plein de rien
L’Amazone se consommait
Bien sûr
Trois cents hamacs
Ça balance plus qu’un
Air pur
Du vent
Pas de carcan
Le marron agresse chacun
Nous cherchions un peu le lien
Les rives défilaient
Les angles d’univers perdus
Agressaient nos pertes de vue
Le bateau et l’atmosphère ronronnaient
L’immensité était actée
Qui étions-nous
Que devenions-nous
Rien qu’êtres effleurant
De nos vies les jours restants
Nos solitudes gaies
Devraient défrayer
La chronique unique
Des orateurs qui piquent

Prenons notre temps
Avant qu’il ne fuie trop
Apologie du geste d’avant
Que viennent les remords en pluie
Nous voguions sur beaucoup d’eau
Elle n’était pas sauvage
Elle n’enclenchait pas de nuage
L’Amazone en faux paisible
Est le monde et sa cible
Les traces de civilisation
Au bord du fleuve
S’excusent presque d’exister
Et pourtant, point de forêt
Que des terres
Qui ont été domestiquées
Où se trouve la morale
Tous les arguments sont pâles
Ce continent
Quand il y consent
Te ressent
Tu espères
Que l’homme ne le vaincra pas
Tu as beaucoup aimé l’Amazonie
Dans ce qu’elle a d’indéfini
Et surtout d’inintégrale

 

GDB Mantega 2018-11-19 20 heures

Reliefs en eaux

Un ru
Rugissant
Dans le relief
Descendant
Un pont
Surprenant
Dans le désert
De roches
Qu’y a-t-il
De plus beau
Que le bruissement
Du ruisseau
Dans la roche blanche

Il y avait la vie
Dans le temps arrêté
Où plus rien ne plie
Pas même la hanche
Dont le frémissement
N’accepte pas l’étanche
Des moments apprêtés

Du ru
As-tu vu
Le haut
Du but
Retrouveras-tu
L’écho

GDB 19-01-2022 Mantega 18h

Acacias au vent

Longtemps
Tu ne les as pas vu
Acacias
Ancrés dans le vent

Calme
Au matin souvent
Mais fou
Au dedans

Longtemps
Il ne t’a pas vu
Mais le Midi
A le temps

Tourterelles
Et mouettes
Font la fête
A son vent

Acacias
En faux rang
Plient vibrent
Ils sont le temps

De leur échine souple
Apparence ondulante
Font la joue à la terre
Claire et sèche
Tant que glabre

Il n’est pas de bon jour
Pour la respiration
Elle s’en vient et s’en va
Que n’êtes vous donc là


Longtemps tu n’as pas su
Accueillir ce pays
Dans tes univers verts
Dans tes jeux de passion

Terre de femmes
Flammes éteintes
Comme elles s’allument
Au tournoiement des vents

 

Temps arrêté
Tant il est pâle

 
 
 
 

Terre de femme fatale
Etreinte de fantasme
Et d’amour
A envahir

Aimer c’est te haïr
Et sans répit partir
Vers ce que tu n’es pas
Terre si facile au vent
Et si dure au dedans

Il cherchait la chaleur
La tienne est extérieur
Il t’aura dans son cœur
Dans ses regards d’ailleurs

GDB 24.10.95 La Seyne sur mer

Sanglot

Le sanglot s’est figé
A l’écoute insolite
Du moteur à l’excès
Cisaillant l’herbe douce

 

S’est figé seulement

Il reste à inspirer
A dépasser le spasme
Et retrouver les larmes
Même sans rien à pleurer

A l’écoute arrêtée
De ce sabreur de vert
Le silence en retour
Etait chargé d’odeur

Tu cherchais à périr
Ton nez te trahissait
Après l’ouïe perverse
Restait-t-il le doigté
 

Plus rien à oublier
Se poser à côté
Des frasques dérisoires
Des responsabilités

S’est figé seulement



Entends son débit gourd
Et prêt à submerger
L’îlot inventorié
A grand fracas d’amour
De ta vitalité

S’est figé seulement

Quel pied à grand tirant
D’eaux salées délaissées
Vas-tu pouvoir pétrir

 

S’est figé seulement

 

Pour mieux te contempler
Les sanglots sont hautains
N’allez pas vous tromper
A chercher la rigole
Qui ne sied à leur teint

Ouvrier séculier
Des espaces d’arrêt
Le temps bien comme il faut
Emporte ton écho


 

GDB 12.04.95

La Dame aux mille feux

Une maison d’effets cassés
En dégradés de dénivelés
Une maison à recoins
Permettant de voir plus loin

Une dame aux mille feux
Posée dans ses aventures
Une femme de terre
Amoureuse de la mer

Ce village au bout de tout
De montagnes en apnée
Calme et bouillonnant
En défi de continuité

Surprenante sérénité
N’est pas atteint de fatuité
La maison est le fil du temps
Oublions les histoires d’avant

Aime les espaces où tu te meurs

Une maison d’effets fêlés
En volupté peu apprêtée
Une maison dans les coins
Simulante d’effets de fin

Comme flamme de nos aïeux
Imprégnée de nos cultures
Une femme de mer
Accrochée à sa terre

Les adages elle s’en fout
Hors des vagues elle s’extrait
Les palmes et le printemps
Qu’y-a-t-il de pressé

Rien ne sert de s’essouffler
Le souffle est qualité
La maison est le fil du sang
Gardons les éclats de nos dents

Aime les nasses où sont tes peurs

GDB 2015-06-27

Silence rond

Le vent s’est arrêté
Comme le temps
La clarté terne
De ce beau jour
De décembre
Imprègne l’alentour
Des belles lueurs
De l’ambre
Quelques corbeaux
Croassent
Les grives aussi s’agitent
Chacun veut faire sa place
Au-delà de son gite
Le temps s’est apprêté
Quand le vent s’en est allé
En fond
Le silence rompt
Les champs(chants)
D’éternité
La lumière fragile
En cet après-midi d’hiver
Comme douceur dactyle
Prend le temps à revers
Quand tout est immobile
Tu cesses de vieillir
Il reste l’indélébile
Qui s’efface en crue


Le temps a continué
Il s’arrête tout le temps
Chaque instant te berne
De phrases en toujours
L’éternité en est pleine
Le moment que tu prends
Dans le silence blanc
Un peu déchiqueté
Par de grosses voix de chiens
Au loin
Basses et grondantes
Comme si de guerre lasse
Elles ne faisaient plus face
La maison dénudée
Accomplit son ampleur
Massive et élégante
Elle fait ce qui lui plait
Quand elle choisit
 

Son heurt
 

Son heur
 

Son heure

 

GDB 15 décembre 2021
La Mine 16h

Amazonie

Il ne se passait rien
Le bateau avançait
L’air n’était plein de rien
L’Amazone se consommait
Bien sûr
Trois cents hamacs
Ça balance plus qu’un
Air pur
Du vent
Pas de carcan
Le marron agresse chacun
Nous cherchions un peu le lien
Les rives défilaient
Les angles d’univers perdus
Agressaient nos pertes de vue
Le bateau et l’atmosphère ronronnaient
L’immensité était actée
Qui étions-nous
Que devenions-nous
Rien qu’êtres effleurant
De nos vies les jours restants
Nos solitudes gaies
Devraient défrayer
La chronique unique
Des orateurs qui piquent


Prenons notre temps
Avant qu’il ne fuie trop
Apologie du geste d’avant
Que viennent les remords en pluie
Nous voguions sur beaucoup d’eau
Elle n’était pas sauvage
Elle n’enclenchait pas de nuage
L’Amazone en faux paisible
Est le monde et sa cible
Les traces de civilisation
Au bord du fleuve
S’excusent presque d’exister
Et pourtant, point de forêt
Que des terres
Qui ont été domestiquées
Où se trouve la morale
Tous les arguments sont pâles
Ce continent
Quand il y consent
Te ressent
Tu espères
Que l’homme ne le vaincra pas
Tu as beaucoup aimé l’Amazonie
Dans ce qu’elle a d’indéfini
Et surtout d’inintégrale

 

GDB Mantega 2018-11-19 20 heures

Vent d’autan

Quand le saule pleure au vent d’autan
Plus que l’automne arrive avant
Que les feuilles aient fini leur temps
Aime la vie dans tous ses sangs

Quand le saule tire au vent cinglant
Ses fines branches à bout portant
Vers les espaces à contrechamp
D’odeurs d’éther courent à relent
Les univers faits de tes chants

Quand le saule pleure au vent d’autant
Plus fou encore qu’on ne l’entend
Quand les feuilles de finir leur temps
N’en finissent par leurs bruissements
De déchainer tes coups de sang

Entends l’appel des temps contents
D’animer à retardement
Tes naissances d’enterrements
De la terre naissent les sarments
Brisés volés au vent d’autan

Plus que l’automne arrive avant
Mutant d’autant plus qu’écoutant
Des gens perclus de par leurs sangs
Floué brisé mais résurgent
Laisse ton être être important

Quand le saule pleure au vent d’autan
Plus que l’automne arrive avant
Que les feuilles aient fini leur temps
Sème la vie en tous tes sangs

GDB 03.09.88

Pays noyonnais

Un peu pliées
D’un nouvel état
Un peu normées
D’un contour ingrat

Au goût de l’amertume
Chantent les brumes
Des terres arrachées
Au pays où tu crées

Des peupliers
Plantés las en tas
Accrochent le regard
Posé à tout hasard
Au-delà des états

Coquelicot d’automne
Aux champs de blé qu’il peut
Rouge ton cœur frissonne
Des soleils des yeux
Posés à tout hasard
Aux croisées des regards
Qui oublient de porter
Leurs éclats surannés
Sur les lunes enfouies
Dans tes manteaux de bruit

Effets tiroirs fanés
De tes miroirs usés
A la grisaille
Du détail


Silice plus lissée
Que le fil du temps
Ton âme dévidée
Crisse au rouet béant

Un peu grisé
Pas plus qu’il n’est séant
Bien peu lassé
Des visages d’enfants

Fou dedans
Tu fais le mort au vent
Un peu liées
Des frasques de ton cœur
Tes mains s’ouvrent à demeure

Enracinées
Aux poches des labeurs
Un peu plié
D’un nouvel état
Un peu normé
D’un retour ingrat
Au goût de l’amertume
Chante les brumes
De tes terres arraché
Au pays noyonnais

 

 

 

GDB 30.09.88 Noyon

Gergovie

Masse rose assombrie
Calée sous Gergovie
Bois-Beaumont s’affermit
Au sortir de la nuit

Dans cette aube nette et froide
D’un jour à l’hôpital
Douleurs assoupies
Ame redevient cheval
Hier tu étais fourmi
Ecrasée ventre roide

Au sortir de la nuit
Calme entends l’embellie
Que génèrent les souffrances
Soleil rouge et soufre en ce
Matin sur la Limagne
Gergovie te salue
Terre arverne à ces pieds
C’est l’heure où le repos gagne
Le droit à la vitalité


Volutes et brumes mues
De reflets irisés
Portent les yeux aux vagues
A lames itérées

De collines en fumée
Terres du ciel protégées
Par un ciel étonné comme
Ceinte en la chair la dague
Douce avant de trancher
S’adure en main de l’homme
Portée au bras levé

Masse rose engloutie
A contre jour sous Gergovie
Bois-Beaumont s’établit
Au quotidien tranquille
Sous le soleil d’après Toussaint
Quand chacun imprégné des siens
Attend Noël et neiges fébriles

Tout à l’heure tu seras parti

GDB 05.11.88 7h30 C.H.U.Clermont

Matahiva

L’heure est calme
L’air est doux
Le lagon serpente
Entre les bancs de sable
Terres de cocotiers
Tu positionnes les binocles
Au bout de ton nez
Le haut pour voire le paysage
Le bas pour le décrire
Sous le purau
Le sable est jonché
De fleurs orangées
Au fond de la vue
Un mystérieux labyrinthe
Où les dégradés de vert et bleu
De l’eau et de la Terre
Se défient
Cette eau limpide
Bien qu’un peu laiteuse
Trompe l’insipide
Comme fait la gueuse
Dans ces temps
De guerres d’avant
Matahiva est la
Pour un peu vivre à plat
Insolent cocotier
Totalement immobile
Dans le silence pesant
Du crépuscule venant
Sais-tu ce que tu files
Dans ton rouet béant
Peut-être l’inutile
Richesse
Sans pareil
Hisse tes fesses
Au ciel

GDB Matahiva 24 avril 2021 – 16h30

Le silence de la nuit

Dans le silence
Du début de nuit
L’atmosphère
Est peu délétère

C’est le moment
Où fuient
Les mauvaises prégnances

Rester en plan
Dans l’inhérence
N’est pas le but
De tes errances

Pauvres falaises
Percées de trous
Rivières de glaise
Paysages fous

Rien ne t’obsède
Lorsque tu plaides
A tire l’ire
Il est quelques conflits
Que tu ne peux gérer

Le silence en pluie
Restreint ton vol
Tant il a fait du bruit


Dans l’apparence
Du jour qui fuit
Belle bergère
Est restée ta Terre

C’est le roman
D’une vie
La chance en instance

Porter le blanc
Sans compétence
N’est pas conçu
Pour être stance

Drôles de malaises
Bercés de tout
Prières en thèses
Glaçages mous

Quelques bipèdes
Arachnides cèdent
Satyre lyre
Ne t’ont-ils empli
Pester n’est pas jouer

Une folle envie
Repeint ton sol
Quand la musique fuit

GDB Samedi 25 septembre 2021 20h

Iles aux récifs

GDB 14.09.2021 Rangiroa 13h30
 
Les répétitions de « petit » sont pour souligner l’immensité de cet univers

Filet d’eau

 

GDB 11.09.2021 Mitirapa 21h

Le ciel en feu

L’immense cocotier
Chargé de noix
Déchire le ciel
Au gris pastel
Finissant

La puissante
Bourrasque
Lasse
De ses frasques
S’est transformée
En brise du soir

Son reflet
Dans l’eau bleue
De la grande
Baignoire
S’estompe
Doucement

De la nuit
Attendrie
Tu attends
Le faux noir

Le paysage
En étendoir
Cherche la moire
Des yeux heureux
Dans l’âge sage
Presque peureux

Peu sarcophage
Au teint terreux
La nuit s’engage
Dans l’air laiteux

Le ciel est feu
Le vent
Debout


La terre
Se terre
Dans ses racines

 

Belle porcelaine
C’est une rose
Offre une aubaine
D’épaisseur fine
L’éther en pause
N’est pas en faire

Laisse l’ombre
S’avancer
Plus de trombes
Moins d’effets

Au sol
La végétation
Végète

En sol
L’impression
Se délecte

Les nuages gris
Ont conquis
Les crêtes

Restes-tu surpris
Des moments de conquêtes

Dans le linéaire
N’y aurait-il pas
De plis

Là tu exagères
Il resterait
L’oubli

 

GDB 22.08.2021 Mitirapa 17h30