Instantanés au fil de l’eau sur le Tapanaoni au Surinam

Les toucans Dans leur charisme titubant Se sont lancés Du haut des plus grands arbres Vers l'autre rive Ils sont allés se coucher Le soleil d'équateur Sera parti dans un quart d'heure Sona Kampoe 2012-01-09 vers 15h
L'eau définit la loi Quelques feuilles Presque sèches Attendent tes émois Sona Kampoe 2012-01-09 vers 15h15

 

Apprécier un pays Montré dans ses envies Par les chantres murs Restera dans ta nuit Au ciel Un nuage mouton S'insurge Pétrifié Il ne peut Cacher Tous les soleils Toe Toe Kampoe 2012-01-11 vers 15h
Il casse cependant Un peu de ciel bleu Et la pirogue glisse Sur des siècles de pâleur Brunis un peu plus bas Par la fébrilité de l'homme Les murs de chlorophylle En silence défilent Peuplés de dysharmonie Par quelques fromagers Tout est doux Même presque Le bruit du moteur Tout est fou De calmes et de tempêtes Toe Toe Kampoe 2012-01-11 vers 15h15
Le temps perd ses arêtes Il s'écoule Au rythme du fleuve Il respire Comme les poumons D'Amazonie Le fleuve soudain s'élargit Comme vie calme et tempête Les bords verts Désespèrent D'une suite A l'envers Il est plat Où il roule Trous et rides en embuscade Toe Toe Kampoe 2012-01-11 vers 15h30
Le soleil découpe La pluie arrondit La chaleur De chaque heure Aplanit Les envies Mets ton stylo en loupe Les insectes Sont en fête Mais quel oubli suspecte Éclats et coups de têtes De n'être pas de mise Bien assurer la prise Aïmaras Poissons chats Sont au menu du jour L'autour Est dans ses atours Toe Toe Kampoe 2012-01-11 vers 15h45
De violents rayons de soleil Ont vite séché ton papier Tu dois en profiter Le temps arrêté défile Avec la majesté du fleuve Vite avant qu'il ne pleuve Reprend du contraste le fil Dessine Comme un regard de veille L'abîme De chaque émotion nouvelle Tu n'es pas en forêt C'est la faute à ton pied L'Amazonie grandit Ceux qui aiment ses lits plis bruits ToeToe Kampoe 2012-01-11 vers 16h
Le fil de l'eau En milliers de cristaux Rompt l'ennui De sévères contrées Le soleil En myriades d'éclats Sur l'étendue En légers clapots Occupe la vue Et ses étendues de rêves Plénitude De brèves Solitude Accomplie Multitude Est la vie Toe Toe Kampoe 2012-01-11 vers 16h15
Tout est doux Tout est dur Quotidien se mérite Comme l'acte s'effrite L'équilibre est instable Il est fait pour durer Chaque épure est en fable A quoi bon évaluer Tout est fou Tout est sûr Quand l'air se délite Paysages en éthique Chaque courant pratique L'éloge de l'élite Tout est roux Tout est mur Et chaque arbre s’applique De son reflet phallique Toe Toe Kampoe Mercredi 11 janvier 2012 – vers 16h 30
A figer l’eau du fleuve Qui ne cesse de jongler Avec chaque reflet Quelquefois en miroir Aussi en clapotis L’onde est à tes côtés Ton âme s’y complait Oublie ses instants noirs Elle rappelle à la vie Qu’elle est à dévorer Offrandes et replis Ne sont pas espacés Il est tôt il est tard Regarde ton avatar Il ne cesse de penser N’est-il pas fatigué Mais si tu en as marre Change donc de trottoir Toe Toe Kampoe Mercredi 11 janvier 2012 – vers 16h 45
Quelque fois myriades Quelquefois miroirs La forêt contenue Dans ton lit Nargue de ses plis à l’envers Le ciel qui l’enserre En cette eau Au soleil déclinant Les éléments se fondent En gestuelle Vagabonde Estampes et ombres Joue contre joue En ferment le désir L’heure est à la pénombre Toe Toe Kampoe Mercredi 11 janvier 2012 – vers 17h
Tissus plantés sur bâtons Canettes et bouteilles vides au pied Sous un grand arbre Marquent le début du chemin Au bord du fleuve Vers la Montagne sacrée Tu es seul Fusil chargé Tu gardes la pirogue Le chant des oiseaux a repris La pluie à nouveau approche Il faut préserver le papier Au pied de la Montagne sacrée Vendredi 13 janvier 2012 – vers 10h.

4 réflexions sur « Instantanés au fil de l’eau sur le Tapanaoni au Surinam »

  1. Celui-ci me produit plus d’images :
    « Quelque fois myriades
    Quelquefois miroirs
    La forêt contenue
    Dans ton lit
    Nargue de ses plis à l’envers
    Le ciel qui l’enserre
    En cette eau
    Au soleil déclinant
    Les éléments se fondent
    En gestuelle
    Vagabonde
    Estampes et ombres
    Joue contre joue
    En ferment le désir
    L’heure est à la pénombre  »

    Ton écriture simple est d’une puissance évocatrice remarquable. On la voit cette eau tout au long de la lecture. On la toucherait même si on étendait le bras. On l’entend couler en légers courants et zones calmes.

    L’autre plaisir à te lire tient dans la forme de ton écriture : tu gardes le même style (niveau du langage, rythme semblable, production d’images, exaltation de la nature). Ce style peut aussi se caractériser par la musicalité de tes textes ; elle est claire, claire comme l’eau que tu vénères.

    Félicitations et merci !

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