Capesterre

Le Morne Fatigué De sa platitude Tombe par paliers Dans la mer La lune commençante En faible croissant Jaunit Dans le bleu pastel rose Du soleil couchant La brise baisse Les cocotiers dentèlent Le ciel et la terre D’un vert qui noirçit Marie Galante Marie la Douce Allume ses quelques feux La nuit s’établit Sans miasme On est au cœur de l’âme
Le Morne Un peu plissé De son âge rude Inonde ton cahier En déferlante Le village indolent Jaunit Capesterre belle pose D’archipel finissant Ton cœur blesse Quand ta folie t’appelle Vers d’autres ciels et terres De l’autre côté de la nuit Marie Galante Marie la Tendre Allume dans tes yeux Une envie jolie De spasme On est au cœur de la femme

Marie Galante

Jeudi 30 octobre 2008 – 18h15 – avec l’accordéon

Crépuscule à Marie Galante

Mauve Mauve et violet Le ciel Le ciel s’est amplifié Fauve Fauve et distancié Le bruit Le bruit s’est en allé Seul Seul et établi Reste l’alizé Veule Veule ne prend pas le pli Feule Feule si tu peux Rugis
Belle Belle est celle qui te suis Fêle Fêle les miroirs de l’ennui Grêle Grêle est le soupir ici Le cru Le cru s’essouffle ou bien s’enfuit Gendarmes du soir tombent Rangées de nuages placés sagement Sur l’océan soudain si calme Comme pour établir un soir de palmes L’ombre se construit En rupture de l’ennui Le vu Le vu n’est pas aussi nu Que ton cœur Ouvert à tout leurre
Marie Galante Samedi 12 avril 2008 – 18h30

 

 

A nos terres et leurs chevaux de labeur

Dans les profondes terres Où nous étions sincères Les jours s’enracinaient Dans leur passe éphémère Les prés d’herbe comblés Chantaient de chaque été Et nous étions sereins Dans les pailles sans grain Des terres vallonnées Abritant nos ébats Gamins nous étions là Comme les grands sapins Plantés dans notre terre Depuis des millénaires Nous les voyions grandir Mourir et revenir Leur grand nombre accroissait Nos champs d’éternité Tu es resté empreint Des plants de ton pays Tu gardes dans ta main Les mousses enfouies Du champignon cueilli Là nous avons vécu Nos ans d’éternité Là nous avons construit Notre maturité Là nous avons voulu Un jour chercher la vie
Entends les alizés Portant des mers du Sud Vibrants des latitudes Où ton âme égarée Traîne sa solitude Vois-tu les cocotiers Découpant dans l’azur Leurs ombres dentelées Réglant tes habitudes De crépuscules purs Tu es où tu te sens Tout dépend de ton temps Tu vis quand tu l’entends Je parlai de ton chant Dans les profondes terres Où nous étions sincères Les jours s’enracinaient Dans leur passe éphémère Là nous avons vécu Là nous avons construit Là nous avons voulu Un jour chercher la vie Entends les alizés Vibrants des latitudes Où ton âme égarée Traîne sa solitude Tu es où tu t’entends Tout dépend de ton chant Tu vis quand tu le prends Je parlai de ton temps

GDB 12.04.87 Papeete

 

Crépuscule

Au soir venu la brise baisse

Des moutons blancs déchirent le ciel
Au bleu pastel faiblissant
Cache cache la grosse lune blanche
Au mur clignote aveugle amante
De ton hamac au gré ballante

L’air s’enveloppe de fraîcheur
Tahiti Nui s’engourdit
Privée d’éclat par l’île sœur
Le cœur s’agite et l’œil fléchit

Les points du ciel brillant enfin
Vont t’aider à rêver demain
Au soir venu la brise laisse

Des moutons blancs accrocs du ciel
Au bleu pastel finissant

Dis-moi lumière pourquoi tu flanches

 
GDB 05.09.87 Papeete

La conscience du dérisoire

A touches lentes Revient sanglante La conscience Du dérisoire Un jeu de ci Un feu de là Un peu de vie Frôle ton bras Reconnais-toi L’as-tu senti C’est ton oubli De n’être plus là Ondoyantes mémoires Qui rendent vains D’inopérants Egarements Ne tire plus de vin A touche touche Se bousculent Les instants volatiles Empreints de saveurs fragiles Au bouche à bouche Le temps de remords recule Jaloux de ton enivrement Quand la narine plie A l’âcre odeur du musc Quand la pupille jouit Du regard saisi jusque A sa brillance intime L’instant portant Est fait d’infime A douche douche Revient lassante L’averse des Banalités
Un mieux de ci Un lien de là Un rien de vie S’en va déjà Réveille-toi L’as-tu senti C’est ton envie De n’être plus las Rémanentes réalités Qui rendent vains D’inopérants Egarements Ne tire plus de vin A couche couche S’égratignent Les amants anonymes Dans leur quête pantomime De quelque instant facile Sens-tu leur souffle Rectiligne Sur nos dos immobiles Un gueux de ci Un chien de là Pourtant la vie Hurle à ton bras Quand la narine plie A l’âcre odeur du musc Quand la pupille jouit Du regard saisi jusque A sa brillance intime L’instant portant Est fait d’infime Quand tout à touche Se bouscule L’instant de remords recule A nous offrir Sont nos présents Reste à partir Aux moins offrants .

GDB Papeete 31.05.87

 

Motu piscine

Douces ondulations
De sables blancs et d’eaux
Dégradés de bleus verts
Et de gris allégés
Situent la myriade
Des motus en ceinture

En cette absence d’ombre
Du ciel arrondi
L’eau frémit à la brise
Cocotiers aïtos
Et kahaias
Dans le temps arrêté

Les vagues roulent au loin
Sur le tombant farouche
En grondement pérenne
Elles condensent le silence
 
Au soleil déclinant
Il faudra bien quitter
Ces lieux de vaine vie
Et leur tranquillité
Que tu voudrais figée
Dans tes éternités

   GDB Raivavae Motu Piscine
Jeudi 26 Septembre 2013

Retour

Nuages et soleil grisent
Comme paroles exquises
A la bouche du fat

Barres et traverses luisent
Comme aussi s’amenuisent
Espace et travers ras

A quel autour s’épuisent
Penchés peu comme frises
Crêtes et contours las

Féerie mécanique
Végétal d’acier
Ombré tranquille trique
Des verdures de la baie
Ronronnante s’en va

L’autour a des allures
De sereine fêlure
 
Deux trous dans la nuée
Regard d’encre échancrés
Pour un ciel aux yeux bie

Peau bleu gris moutonnante
Mâchoires édentées
D’horizon peu cassante
 
Attendent de la nuit
De tes prunelles de vague
De se perdre dans l’onde
 
Moments d’avant la pluie
Champ d’ananas vert dague
Le temps d’instants abonde

Moorea est là
GDB 01-10-1991 Baie de Vaiare
Sur le ferry

Huahine, l’île sortilège

L’écume s’écrête
Et roule

Le blanc se nourrit des creux

Le ciel bleu blanc
S’étale et pâlit au levant

Au loin la pointe vert de gris
S’enfonce dans le bleu profond
Du pacifique

Pas de répit pour la houle

Les nuages
Moutons
Dans l’horizon
Alizés
Accomplis
Alternent sur le sable
Le gris et le blanc

Le temps s’est établi
Au-delà de l’ennui
Valentin s’est assis
Auprès de sa Nanie
Coquillages en bataille
Sur la table de bois
Courses de Bernard l’Hermite
Suivies de petits doigts
L’heure était aux devoirs

La vague juste après l’autre
Casse et lisse le corail
Au loin l’écume joue
De myriades de reflets
Qui s’estompent
Dans l’instant
Où passe le nuage

Vahinés
Délaissées
Entendez
Cet hommage
De la mer attentive
A lisser
Le passé
Et offrir ces rives
A la vie
Peu finie


Huahine, 23 juillet 2003 – 8h30 sur la plage

Le reg cuit

L’air
Au ras des pierres
Ondule

Ondulent aussi
Profondes d’horizon
Les dunes
Rose pur lointain
Sous le blanc de bleu du ciel

La plaine s’allonge
En myriade
De vieux cailloux
Gris lissés polis
Chauffés aussi

L’air
S’allège
Imprégnant la découpe
De l’erg rocheux
Arosi
Lui aussi
Sous un fin nuage
De traîne

Un tourbillon se forme
Accentuant les contraires
Déserts
Et temps sereins

La verticalité
Des humains
En découpe
Casse l’horizon
Eperdu de lumière

Le silence
Est empli
Des non dits
De la terre
 
Le soleil
Est ici
Le plaisir
De la nuit
Froide
Et pourtant amie
 Chaud
Et de parti pris

 
GDB 13.02.99 12h45

Journée dans le désert

Ablutions et contraintes
Du matin dépassées
Quelques traces
De sommets
Peintes
En empreinte
Le reg
Que le regard embrasse
Attend
Les cheminements
 
 GDB 11.02.99 9h

 

Au zénith achevé 
Du jour en terre d’hiver
S’établit l’orangé
Du sable
Et l’alfa vert

GDB 11.02.99 13h


Les tamaris
Aux alentours narquois
Sous la grande dune
Surveillant le plateau
Gris bleu argent
En bouquets
De genêts
Dans le marron
Verdoient

 GDB 11.02.99 14h20

 

 

 

 

Alfas et zygophyllums

Champs d’alluvions berbères
Usés à la silice du temps
D’ocre brun bleu
Ecrasé de soleil
A l’oreille
Persistent

En croissants
Dominantes
Les barkhanes
Envahissent
Dévorantes
L’espace
Toujours plus silencieux

Verts marron
Formes arondes
Ecrasent la falaise
Qui découpent l’azur

Zygophyllums
En pluie
Sur la plaine
Enveloppés
De sable
Atterrés
Peu s’ennuient

Alfas
En touffes
Vert eau
Couleur tendre et narquoise
S’inscrivent en faux
Du manque
Du vivant




GDB 10.02.99 9h40 dans les dunes de Merzouga