Les plis de la pensée


La nuit
Parfois
La pensée se plisse

Elle contracte
Et densifie
La réalité

Le continuum
Du temps
N’est plus
Assuré

Le rêve
Transcende
Le vécu

Alternance
De bonheur
Et d’immonde


Et puis
En soi
La pensée ratisse

L’effet vrac
Les avanies
Qu’il faudrait conter

Construire l’album
Du chant
Des plus
Ecorchés

La brève
Commande
Du perçu

A ta semence
Plus de peur
De faconde

Taravao
Dimanche 19 juillet 2009
Vers minuit et lundi 20 juillet à 7h30

La brisure du temps

Que dire
Des êtres qui nous manquent
Le temps s’en soucie peu
Mémoire fais nous l’amour
Mémoire tisse nos jours

Le temps règle le jeu
Tu vois bien qu’on en crève
La vie sans rêve
Serait trop brève
Allons dormir sans trêve

Que dire
Des êtres qui nous manquent
Mémoire claque nos joues
Dis- nous ce que nous sommes d’eux
Dilue nos quotidiens de boue

Le temps éteint nos feux
Tu vois bien qu’on en crève
La vie sans rêve
Serait trop brève
Allons dormir sans trêve

Que dire
De la chair qui se planque
Aime-la si tu peux
Las tu voudrais mourir
A n’en plus finir

Entends-tu
Ces éclats de rire
Dissonants
Rebondissants
S’atténuant

Entends-tu
Ces éclats de rire
Encore enfants
Brisure cristalline
De nos vieux ans
Porteurs de phrases sibyllines

Que dire
Des êtres qui nous manquent
Le temps s’en soucie peu
Le lent reflux des jours
Rend leur silence lourd

Mémoire fais nous l’amour
Mémoire tisse nos jours
Mais laisse-nous
Les essaimer
A contrechamp d’éternité

Que dire
Des êtres qui nous manquent
Le temps s’en soucie peu
Le temps règle le jeu
Tu vois bien qu’on en crève

Mémoire fais nous la moue
Mémoire boude nos joues
La vie sans rêve
Serait trop brève
Allons l’écrire sans trêve

GDB 30.04.87

Vent d’autan

Quand le saule pleure au vent d’autan
Plus que l’automne arrive avant
Que les feuilles aient fini leur temps
Aime la vie dans tous ses sangs

Quand le saule tire au vent cinglant
Ses fines branches à bout portant
Vers les espaces à contrechamp
D’odeurs d’éther courent à relent
Les univers faits de tes chants

Quand le saule pleure au vent d’autant
Plus fou encore qu’on ne l’entend
Quand les feuilles de finir leur temps
N’en finissent par leurs bruissements
De déchainer tes coups de sang

Entends l’appel des temps contents
D’animer à retardement
Tes naissances d’enterrements
De la terre naissent les sarments
Brisés volés au vent d’autan

Plus que l’automne arrive avant
Mutant d’autant plus qu’écoutant
Des gens perclus de par leurs sangs
Floué brisé mais résurgent
Laisse ton être être important

Quand le saule pleure au vent d’autan
Plus que l’automne arrive avant
Que les feuilles aient fini leur temps
Sème la vie en tous tes sangs

GDB 03.09.88

Espace ensorcelant

La nostalgie
Qu’infuse
La musique de Chopin
Se complet
Dans le doux mouvement
De cette végétation exubérante
Bercée
Caressée
Par l’Alizé
En Polynésie
Le temps est insondable
Il ne défile pas
Rien n’est à rattraper
Seule se mesure
De ton corps l’usure
Elle ne se mesure pas
Elle est état
Cette nature est pure
Tous ses aspects perdurent
Se renouvellent à la pelle
Son espace t’ensorcelle

GDB Mitirapa
Dimanche 17 octobre 2021 14h30
Départ différé

Il

Il revient
Sur la pointe des pieds
L’efficace est discret

Contrepoint
Ne pas se retourner
Trop de richesses en apnées

Il contient
Sur la crête du lié
Tout ce qu’il fallait

Dans les coins
Ne rien enfourner
Trop de faiblesses sont passées

Il maintient
Toutes les folies alliées
Des traces sans secrets

Presque moins
Etes-vous en tournée

Quand tous les stress sont phobiques
Pourquoi finir en hic
Mieux vaut-il s’empaler
Sur les joies du coït
Même quand il est en kit

GDB     Mitirapa 15 mai 2014 – 17h30

Jonquilles

Encore et toujours

     Tu contemples

     Le tourbillon des jours
     Et son temple

     Il t’amuse
     Et t’arrache

Encore et toujours

     Le cri

     La vie t’use
     Et te hâche

Encore et toujours

     Ecris

     Solitaire
     Tu vénères

Encore et toujours

     L’écrit

     La hantise du mot
     Diffère


Encore et toujours

     La crainte du saut

     La sottise des sots

     Génère

 

Encore et toujours

     Les vies de héros

     Et pourtant malgré moi
     Le savez-vous ma mère

Encore en ce jour

     Au milieu des prés verts

     Eclate mon émoi

 

GDB   22.05.82

Grimoires

Gavés sont les grimoires
De magies révolues
Obscurci de mémoire
Des tours de nuits sans lune
Reste-t-il dans ton œil
Quelque éclat d’une brune

Les dimensions nouvelles
Emportant leurs écueils
Hors de nos vies déchues
Lasses ont fait la belle

Vois-tu le temps passé
A leur courir après
Tous ces petits bonheurs
Instantanés reflets
De tous tes coups de cœur

 

 

 

Gavées sont nos mémoires
D’énergie dérisoire
Poussière d’éclats de phare
D’idées au fil ténu
Noircies quand vient le soir
De ténèbres miroirs


Gavés sont les grimoires
D’énergies dérisoires
Eclairé désespoir
Des jours de pluie sans plume
Gavés sont les tiroirs
D’écrits chargés de brume

 

 
 

Vois-tu le temps passé
A les accumuler
Tous ces petits malheurs
Instantanés reflets
De tous tes coups de peur

Laisse le temps passé
Quand tu leur cours après
Tous ces petits bonheurs
Instantanés reflets
De tous tes coups de cœur

Gavés sont nos espoirs
De mémoire révolue
Poussière d’éclats de phare
D’idées au fil ténu
Noircies quand vient le soir
De ténèbres miroirs

GDB 16.01-03.02-10.02.88

Papeete

 

 

 

Court Zénith

Le lent bilan du court zénith
N’en finit pas de t’apeurer
Ridicules apogées
De tes fantasmes en rut

Rien n’existe hors le rythme
Il vanifie tes luttes
Il magnifie l’instant
Seul vrai repère du temps

Le zénith te quitte
As-tu perdu le rythme

Attends-la sur la grève
Où s’échouent les vies brèves
Elle viendra résignée
Dans tes bras se lover
Quand adviendra l’instant terrible
Le plus tard possible

Le lent bilan du court zénith
N’en finit pas de t’animer
Que signifieraient nos essais
S’ils ne magnifiaient pas nos fuites

 

GDB 19.06.85

Jouissance fine

Les temps portants n’ont plus goût d’âcre
Construis le texte autour du chant
Saisis de l’onde rémanente
L’état d’essence flottante au soir

L’herbe verte de vie
Des prés gourds de soleil
Devient bleue sous la brise
Lorsque le jour s’allonge

Elle caresse nos échines
Cambrées de jouissance fine

Voici venu le temps du songe
Que les lumières au loin balisent
Sur les collines en sommeil
Si doucement s’en va la vie

L’état des sens flottants au soir
Saisis de l’onde rémanente
Construit le texte autour du champ
Les temps portants n’ont plus goût d’âcre …

 

GDB 03.07.87  Orcines