La mesure du présent

Il a tout de l’univers s’il peut s’en convaincre
Il lui suffit d’écrire pour être le meilleur peintre
Emouvez-vous de lui, lui s’en émeut bien

Quel effort faites-vous
L’émotion de l’autre vient bien
Il n’est que le prochain
Pour l’émotion duquel
On ne s’engage à rien
N’a-t-il jamais pleuré
Sur vos félicités
Ne pourrait-il au moins prétendre
A votre pitié


Parler, parler ou écrire

C’est survivre un peu

Mais le signifiant

Reste mesure du présent

La vie prolonge obscène
Les jours que l’on répertorie
Il est encore sur scène
Qui n’en meurt pas en rit


A suivre … de loin!

Ce rythme triste
Est que ce qui lui reste
Il le préfère
A la sortie d’Oreste

Il ne prend pas de risque
Jongleur de l’astérisque
De ses futiles périls
Le mettent en demeure
Les cohérences du verbe

.

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

GDB 20.02.87

Espace atone


Le silence
N’est pas une bonne idée
Il est tendance
Le snob est en apnée
Délivrance
Est un succès d’année
De laquelle
En recherche damnée
Il flagelle
L’herbe déjà coupée
Références
Vous êtes-vous posées
Dans l’immense
Où dans le près qui plait
Redondances
De serrures en clés
L’abondance
Tu la cherches tu y es

Sans musique
Le discours est austère
L’alambic
Est recours mis en stères
Sans pensée
L’espace est atone
Pourquoi tricher
Tu vis
Du chant
Que tu entonnes
Ton bruit
L’amant
Te rends aphone
Tu nuis
Au temps
Mais il fredonne
En pluies
Et vents
Il mono tonne

Taravao
Vendredi 3 juillet 2009 – 23h30 établies

Sphère

C’est quoi
L’envie
Sournois
Un peu plus
De vie
Un surplus
Sous la lie
Qui broie
Le pourquoi
Tu as vieilli
Alors tu plies
Non
Il vaut mieux
Casser
Au fond
Sous le pieu
Il y a l’éclaté
Si c’est la terre
Ce n’est pas la guerre
Si c’est La Terre
Les cieux s’éclairent
De la norme enfoncée
Dans l’infirme en apnée
L’équilibre
Ne te rend pas libre
Son instabilité
Est installée


Les résonances
Affrontent le silence
Sais-tu ce que tu perds
Quand le pré n’est plus vert
Tu penses à ces moments
Incrustés dans le vent
Tu étais dans le prend
Gardes les dans ta ……..
Inonde le temps
De tes avatars
Ils ne sont pas retards
Juste un peu fatigués
Des succès
De tes effets
Il ne faut pas trembler
De ce que tu n’as pas fait
Ton temps s’est fatigué
Il n’est pas exténué
La Mer est à la vague
Ce que l’Océan
Est à la houle
L’amer est la dague
Ce que chaque présent
Est à la foule

Comprendre
C’est apprendre

Pas sûr
Même à l’envers


GDB 30.01.2022

Ronde

Toujours plus avant
Dans la fuite du temps
Tu t’enivres des mots
Qui desserrent l’étau
Où ton cœur éclaté
Saigne désespéré

Quand il faudra partir
Cesser enfin de fuir
Que ce soit étonné
D’un geste inachevé
A l’aube évaporée
D’un jour de ton été
Où ton hymne d’amour
A l’univers hurlé
Appellera le détour
De tous les mal aimés

Ils te fuient, ils se terrent
Tous ceux qui de voler
La contrainte se cachent
Et de leur rang d’humains
Veulent oublier la tâche
Et dans leur lot de bêtes
Lâchement ils s’entêtent

 

D’actes renouvelés
Cependant ils génèrent
L’éternel inhumain

Et la machine tourne
Au rythme saccadé
Que le recul du temps
Nous fait voir uniforme
Des combats arrêtés
Des êtres qui retournent
D’où ils viennent, du néant
Qui leur a donné forme

 

C’est la ronde du temps
C’est la règle du jeu
De l’acte triomphant
De la fuite des gueux
Des amours malheureux
A son autel brûlés
Des cendres de son feu

La vie toujours renaît

GDB 17.11.81

Ecrire

Bien sûr
Mais quoi

La vie
Les sensations
Les émotions
Le temps qui passe
Et qu’ainsi l’on croit
Distraire
De sa marche inexorable

Et comment
Comment canaliser
Dompter
Décrire
Ce bouillonnement
Ces flots
Qui montent et claquent
Aux parois de verre opaque
Et dur qui séparent
Les mots
Des sensations

Écrire
Décrire
Décrire pour conserver
Écrire pour dépasser

L’horloge solitaire
Dans le silence feutré
De cet après-midi
D’automne
Prolonge
Le temps suspendu
A la douceur de la brise

La chaleur fragile
D’un soleil fatigué
D’une année de brillance
Irradie ton cœur triste
Et las de sa souffrance

La solitude
Immense
Alourdit
Ton fardeau
Mais tu existes
Et tu existeras
Aussi longtemps
Que de ton rêve
Tu ne seras pas
Arraché

Va
Vogue
Et brave la tempête
Ton bateau ivre
Avance
Et flotte ou coule
Mais ne reste pas là
En rade
De ta naissance

 

Tu n’as pour toi
Que le courage
De ta coque de bois tendre
 

Tu n’as pour être
Que ton mouvement

Qui t’arrête
Te dissout
Dans la brume
Du temps

Prolonge
Ton errance

GDB 15.11.81 La Mine

Le cœur en mire





 

GDB 2009

Chanson d’images

Un soir d’été froid
Après la rage
Pour combattre l’effroi
Chanson d’images

Premier couplet

Et la colère ma mère
L’avez-vous bien vu faire
Elle voulait t’apaiser
Tu n’as su la garder
Elle retomba tôt triste
Aussi froide qu’un christ

Refrain … long

Tu t’es fait enfler
Tu ne voulais qu’aimer
Il reste la pitié
Des sentiments passés
Protubérance ou kyste
Au milieu de la piste
Du pas de deux du clown triste
Amère extase de l’artiste
Tu t’es fait enfler
Tu ne voulais qu’aimer
Il reste l’âpreté
Des sentiments prêtés
A ceux qui n’en ont pas
Tu les salues bien bas


Deuxième couplet

Et la colère pubère
Celle de l’âge ingrat
Celle qu’on vole au fat
Et que l’on vous préfère
Aux merdeux agrégats
De saines éphémères

Troisième couplet

Et ta colère pervers
Celle de tes adultères
Celle que tu n’as pas
Que tu prends corps à bras
Lorsque tu l’oblitères
Magicadabrabra

Quatrième couplet

Et la douleur mon père
Celle qui saigne à bois vert
Déchiqueté d’échardes
A nos pensées bâtardes
A sa sève qui peut
Assassin d’être heureux

Cinquième couplet

Et la douleur mon frère
Celle qui coule à l’envers
Du décor de l’enfer
Prête comme vache à braire
Aux coupures de l’éther
A repasser le faire

GDB 27.06.88 La Mine 21 heures

Élan de cœur

Latente au loin la symphonie
Volante trace l’infini
Parsemé des élans de cœur
Vivante des amours qui meurent
Où qui n’ont pas encore fini
D’éteindre leurs langueurs meurtries
Chaque étoile en a souri
Ravie perdue des galaxies
Parce qu’elle est sûre de son oubli
Fixé de brume dans l’œil qui luit
Elle meurt d’amour de l’infini
Elle sait qu’il faut aimer la vie
Comme elle pauvre être d’absolu
Qui fond aux soleils révolus
Tu n’as guerre à déifier
Que tes années à consumer

GDB 12.04.87

Le souffle du zéphyr

Visages aux miroirs révélés
Dans le trait un peu plus tiré
Qui comptent les années
A venir de leurs passés

Miroirs aux effets tiroirs
Ironie des années consumées
Uniques objets de vos regards
De vos genèses révélées

Voulez-vous nous faire croire
Ces vérités aux confins
Flouées de vos jeunesses
Plissées comme de vieilles fesses
Qui nous racontent la fin
Sans laisser vains vos vieux espoirs

Vous n’êtes vieux que dans vos têtes
Prenez le temps de vous pleurer
Quand l’apitoiement fait la fête
Revient la force de leurrer

Reprenez clair le cours du temps
Retrouvez net l’acte charmant
Laissez terrible claquer la vie
Et vous n’avez plus d’âge écrit

Lorsque la ronde s’accélère
Perdez vous fous dans l’enivrée
Ne plaignez plus bel éphémère
Il est plus de grain que d’ivraie

Tu as peu faire du signifiant
Tu enrages de ton verbe enfant
Il est grand temps de ne plus feindre
Pourtant tu es heureux de geindre

Replacé dans la plainte commune
Ecriras-tu tes mémoires posthumes

Tu n’as pas plus à dire
Que la marée montante
Laissant le souffle du zéphyr
Dans l’écrit où tu le plantes

GDB 12.04.87

Desserrer l’étau

Ceux qui content
Ne sont pas
Ceux qui comptent
Et pourtant
Si
Rien n’est plus important
Que relater
C’est donner
A celui qui lit
Ou écoute
La possibilité
De se retrouver
Quand la vie défile
Bêtement
Elle reste
Respectable
Donner
Une infime
Possibilité
De lucidité
Pas trop
Destructrice
A ceux
Qui n’y ont pas accès
C’est aussi supposer
Qu’ils ne sont pas maîtres
De leurs façons d’être


Prétention
En option
Laissons- les vivre
Sur leurs bateaux ivres
Il n’y a pas de leçon
Pourquoi
Donner le ton
A ceux
Qui n’entendent pas
La vie
De toutes façons
Est un fatras
Sa richesse
Ne repose pas
Sur l’ordre
Peut-être
Sur les faiblesses
Que la vitalité
Peut tordre
La pluie
S’est atténuée
Les ronds
Dans l’eau
Sont uniformes
La Nature
Revient aux normes
Elle reste
Dans le beau
Et toi
Desserres-tu
L’étau

 

GDB     Mitirapa vendredi 27août 2021 vers 17h

La faux

Tu pars
Dans la folie
Des grands poètes
Mais ce n’est pas grave
Tu es vieux
Et tu n’en es pas
Parmi eux
Faiblir
N’est pas céder
Le temps
Doucement
S’accomplit
La peur
N’est pas l’humeur
Ton cœur
Est en torpeur
Tu ne sais
Où tu hais
En démesure
Ou en luxure
Tu parlais des mots
Bien sûr en sursaut


Bazar
C’est l’oubli
Des idées nettes
Cueilles donc l’agave
Foi n’est pas cieux
Qui prend le pas
Vends-tu tes feux
Croupir
N’est pas baiser
Le vent
Elégamment
Te sourit
Immense
Est la stance
Quand ta chance
Prend puissance
Tu te plais
Dans tes oui mais
Traçant l’épure
De fictifs futures
Tu déclamais haut
Pour faire taire la faux

 

GDB Mitirapa 08 août 2021

Tumultuosité

Quand claque le silence
Malgré la faim d’errance
Les cœurs sans importance
Se terrent à grand bruit
Aux replis des nuits blanches
Attendant leur dimanche

 

Touchante chance en pluie
De larmes qui t’ennuient
Quand l’âme pleure
Plus qu’elle ne luit
Il reste encore l’oubli


Quand claque le silence
Malgré la faim d’errance
Les cœurs sans importance
Chantent inaudibles
Aux matins surmontés
Leurs soifs indicibles

De tumultuosité

Touchante chance en pluie
De larmes qui t’ennuient
Quand l’âme pleure
Plus qu’elle ne luit
Il reste encore l’oubli

Quand claque le silence
C’est qu’on ne t’entend plus
Mouton qui a ému
Garde-nous ta bêlance

GDB 28.09.86

Rupture de rythme

Quand le rythme établi n’est plus ce que l’on sent
Quand il faut de rupture retrouver l’harmonie
Quand tu n’as rien à dire et que cela s’entend
Cultive tes silences avec parcimonie

Ce qui est dit l’est-il ce qui ne l’est peut l’être
Qui saura se soucier de ce qui pourrait naître
Chacun ne veut entendre que ce qu’il voudrait dire
Rien en toi ne t’attire hors ce qui peut sortir

Qui te fait résonner doit se sauver bien vite
N’accorder qu’un sourire aux démons qui t’habitent

Gardez chacun vos pleurs pour votre solitude
Vous avez pour survivre vos siècles d’habitude

Tu ne peux être ailleurs que dans la peau des autres
Ce n’est pas une raison pour que tu t’y vautres

Qu’y a-t-il dans les mots que tu n’as pas appris
Qu’y a-t-il dans tes mots que tu n’as pas compris
Qu’y a-t-il dans ton être que tu n’as pas senti

Tout ce qu’elle a su lire que tu n’as pas écrit

Que dis-je bien plus encore
De ton discours l’être hilarant sort

 

GDB 16.10.86

Apologie du pli

Le stylo est encré
Le destin est ancré
Le tableau est en craie
Sais-tu ce que tu crées
Le pluriel se complait
Des affres de l’unité
Faut-il couper les blés
Oses-tu t’en soucier
Le stylo est en plaie
Dans l’offre il se complait
Serait-il trop chargé
Qui veux-tu emballer
Peut être le monde entier
En as-tu les moyens
Il y a trop de liens
La vie va faire l’appoint
Tous les amers sont loin
Vie a besoin de soins
Chaque pli en est plein

 

GDB Mitirapa 2018-05-29 et 30 fin d’après-midi