Deux maisons massives Regardent la route La lumière vive Doucement s'enfuit Peu loin Les cloches des vaches Elles broutent doucement Le son est en osmose Rien ne bouge Même pas le vieux garage A deux entrées Les murs de pierres immobiles Cassent le mouvement De quelques volatiles Qui se couchent Ambiance feutrée A travers la vitre Des éclats de gnossienne Le mur des cousines resplendit Ton ombre portée Sur le muret du fond S'ajoute A celles des trois tilleuls Ils ne bougent pas Le temps est dans leur camp Nuages bas Au loin amoncelés Une couche de gris Sous une couche de blancs Bondissants Plus près En tâches inattendues Quelques gris figés Dans le silence et le calme Du crépuscule à venir .Les montagnes ne sont pas loin Un peu cachées dans l'éther Les drapeaux profil bas S'étonnent de l'absence de souffle Quelques rouges gorges Déjà ensommeillés Regardent perplexes L'absence de ton mouvement Voient-ils courir ton stylo Déchirant le blanc immaculé Le muret centenaire Sur lequel tu es assis Ne se réchauffe pas Les pierres content l'histoire Pour qui sait écouter Le temps n'est pas fermoir Laisse tes rêves aller Sous les nuages gris S'est installé le rose Comme son nom l'indique Il sera éphémère Comme le regard oblique Que tu portes sur ta Terre Quelques battements d'ailes Précèdent la fin du jour Le soleil se fêle Il annonce son retour Demain est le credo Que l'humain porte haut Savoir est sage Garde la rage Aucun adage Ne tourne page. GDB La Mine 08-11-2020
Mois : novembre 2020
Éclat de froid
Le froid Doucement Étend son lit Brise légère Établie Comme mégère Pied de nez Aux érudits Laisse l'homme amant Il est temps De ne rien faire Il est lent De ne rien braire Les branches immobiles Orphelines De leurs feuilles Laissent traces indélébiles Au faîte De nos deuils L'année touche à sa fin A la tâche Sont les gredins Le ciel est froid et clair Deux lumières Font la paire Croisées Atténuées Elles mordent cependant Dans l'éclat du vivant
GDB samedi 14 novembre 2020 La Mine
Taiohae
Ciel en mouvement
Constellé de sternes
Entrée de baie
Rythmée par la houle
Qui s'écrase sur les rochers
Voiliers calmes et posés
Le temps les attend
Pas de couleurs ternes
Pas d'espace fêlé
Rien n'est dans le moule
Peu importe l'après
Quand l'instant se défait
Les verts multipliés
Les bleus un peu nacrés
Ua Pou posée en estompe
Afin que l'horizon se rompe
Des fumées en volutes
Avec l'air luttent
C'est un matin calme
Sur la baie de Taiohae
Passants quelques fantasmes
Ont refermé tes plaies
GDB lundi 17 août 2020 Taiohae, Nuku Hiva aux iles Marquises
Crépuscule
Le temps est suspendu
Aux feuilles des cocotiers
Que l'alizé ignore
Poules et moultes volatiles
Sont allés dormir
Dans le grand pacaier
Dentelles vert sombre immobile
Traversées par le gris pur du ciel
Encore vivant
L'arrosage et le piano
Rythment le silence
Organisés en pluie
Bach Chopin
Préludes et valses
S'envolent du clavier assone
Comme pour en finir avec le jour
Jaunes pâles et gris bleus
Se fondent sur l'horizon
Au lointain calme du Pacifique
Bientôt plus d'ombres portées
Sur les eaux étales des bassins
La nuit envahit l'espace
Elle change la couleur de la musique
L'heure est à l’œil lubrique
L'homme en devient magnifique
Pourvu qu'il promène sa trique
Sur ses océans de fantasmes
Au-delà de tous les miasmes
Il voit voler les phasmes
Au crépuscule aguerri
De notre belle Polynésie
GDB Mitirapa Plateau 04 août 2020 – 18h30
Pedigree planté
Bien qu'il se réduise
Pour mieux rayonner
L'auteur à pedigree
N'aime pas qu'on lui nuise
Même s'il se prend les pieds
Dans les méandres de sa destinée
Comment comprendre qu'il arrive à pied
Dans l'arrosée
De ses pensées
Tendre
Doit rester le prendre
Fendre
Ne peut pas régner
GDB Mitirapa 04 mai 2015 – 18h30