L’ineffable

Tu ne saurais dire
Quelle muse est ta lyre
Au point
De te faire prendre l’eau
Rayonne
Ton libre court
N’est pas long
Autour de tes fours
Les semelles de plomb
Sont alibis stables
De ton manque d’aplomb
Plonge dans l’ineffable
Comme on passe le surplomb
Autour de chaque table
Chercheras-tu le mont
Tu dérives
Comme frises
Vers l’au-delà du rond
L’envers n’est pas profond
Faut-il régler le ton
Perdu reste l’amont
Cherche par-dessus le tronc
Sonore reste le gond
Serait-il vagabond
Bienvenue Monsieur Le Héron
Au beau musée des cons
Est-il temps de souscrire
A la belle idée d’écrire
Ne gâche pas ton plaisir
Ton ironie s’y mire
Il n’est rien d’atterrir
Quand décoller t’attire
Tu peux tes pensées frire
Cela ne te fait pas luire
Voudrais-tu encore fuir
Au moment de partir
Sauras-tu l’éclair lire
Au substrat de tes dires

 

GDB La Mine vendredi 27 novembre 2020 20h

Lagon jaune



Punaauia Pk18
Le 30 juillet 2005 –18h

Instantanés au fil de l’eau sur le Tapanaoni au Surinam

Les toucans Dans leur charisme titubant Se sont lancés Du haut des plus grands arbres Vers l'autre rive Ils sont allés se coucher Le soleil d'équateur Sera parti dans un quart d'heure Sona Kampoe 2012-01-09 vers 15h
L'eau définit la loi Quelques feuilles Presque sèches Attendent tes émois Sona Kampoe 2012-01-09 vers 15h15

 

Apprécier un pays Montré dans ses envies Par les chantres murs Restera dans ta nuit Au ciel Un nuage mouton S'insurge Pétrifié Il ne peut Cacher Tous les soleils Toe Toe Kampoe 2012-01-11 vers 15h
Il casse cependant Un peu de ciel bleu Et la pirogue glisse Sur des siècles de pâleur Brunis un peu plus bas Par la fébrilité de l'homme Les murs de chlorophylle En silence défilent Peuplés de dysharmonie Par quelques fromagers Tout est doux Même presque Le bruit du moteur Tout est fou De calmes et de tempêtes Toe Toe Kampoe 2012-01-11 vers 15h15
Le temps perd ses arêtes Il s'écoule Au rythme du fleuve Il respire Comme les poumons D'Amazonie Le fleuve soudain s'élargit Comme vie calme et tempête Les bords verts Désespèrent D'une suite A l'envers Il est plat Où il roule Trous et rides en embuscade Toe Toe Kampoe 2012-01-11 vers 15h30
Le soleil découpe La pluie arrondit La chaleur De chaque heure Aplanit Les envies Mets ton stylo en loupe Les insectes Sont en fête Mais quel oubli suspecte Éclats et coups de têtes De n'être pas de mise Bien assurer la prise Aïmaras Poissons chats Sont au menu du jour L'autour Est dans ses atours Toe Toe Kampoe 2012-01-11 vers 15h45
De violents rayons de soleil Ont vite séché ton papier Tu dois en profiter Le temps arrêté défile Avec la majesté du fleuve Vite avant qu'il ne pleuve Reprend du contraste le fil Dessine Comme un regard de veille L'abîme De chaque émotion nouvelle Tu n'es pas en forêt C'est la faute à ton pied L'Amazonie grandit Ceux qui aiment ses lits plis bruits ToeToe Kampoe 2012-01-11 vers 16h
Le fil de l'eau En milliers de cristaux Rompt l'ennui De sévères contrées Le soleil En myriades d'éclats Sur l'étendue En légers clapots Occupe la vue Et ses étendues de rêves Plénitude De brèves Solitude Accomplie Multitude Est la vie Toe Toe Kampoe 2012-01-11 vers 16h15
Tout est doux Tout est dur Quotidien se mérite Comme l'acte s'effrite L'équilibre est instable Il est fait pour durer Chaque épure est en fable A quoi bon évaluer Tout est fou Tout est sûr Quand l'air se délite Paysages en éthique Chaque courant pratique L'éloge de l'élite Tout est roux Tout est mur Et chaque arbre s’applique De son reflet phallique Toe Toe Kampoe Mercredi 11 janvier 2012 – vers 16h 30
A figer l’eau du fleuve Qui ne cesse de jongler Avec chaque reflet Quelquefois en miroir Aussi en clapotis L’onde est à tes côtés Ton âme s’y complait Oublie ses instants noirs Elle rappelle à la vie Qu’elle est à dévorer Offrandes et replis Ne sont pas espacés Il est tôt il est tard Regarde ton avatar Il ne cesse de penser N’est-il pas fatigué Mais si tu en as marre Change donc de trottoir Toe Toe Kampoe Mercredi 11 janvier 2012 – vers 16h 45
Quelque fois myriades Quelquefois miroirs La forêt contenue Dans ton lit Nargue de ses plis à l’envers Le ciel qui l’enserre En cette eau Au soleil déclinant Les éléments se fondent En gestuelle Vagabonde Estampes et ombres Joue contre joue En ferment le désir L’heure est à la pénombre Toe Toe Kampoe Mercredi 11 janvier 2012 – vers 17h
Tissus plantés sur bâtons Canettes et bouteilles vides au pied Sous un grand arbre Marquent le début du chemin Au bord du fleuve Vers la Montagne sacrée Tu es seul Fusil chargé Tu gardes la pirogue Le chant des oiseaux a repris La pluie à nouveau approche Il faut préserver le papier Au pied de la Montagne sacrée Vendredi 13 janvier 2012 – vers 10h.

Saut Atanase

Bien sûr C'est à dessiner Mais tu ne sais pas La lumière de l'après-midi Est diffuse Comme l'atmosphère De l'Amazonie Sereine et violente Violente et perenne Imprégnée de ses eaux Vaillantes de leurs sauts Le vert va du tendre au dur Canopée en épure Faune resplendissante Autant que discrète Layons de creux et de crêtes Marigots nonchalants La nature est en fait Fière de ses insectes L'Approuague Est en vagues Fait de calmes trompeurs La couleur demeure Un état de souffrance
Ce n'est qu'un petit coin de France Pour français voyageurs Un grand coin du monde Que la nature inonde Un morceau de ta transe En traverse les stances Le soleil accompli Brille par intermittence Que faire de tes soucis Dans ces courants d'eau jaune La nature est emplie Des plis de notre ennui Le temps n'est pas commode Il t'observe en méthode La rivière Est artère L'eau sa respiration L'arbre avec attention La regarde passer Le dessein est de peindre Tu n'as pu que feindre L'instant arrêté

GDB20040224 14h30 Saut Atanase, sur l’Approuague.

Apologie du pli

Le stylo est encré
Le destin est ancré
Le tableau est en craie
Sais-tu ce que tu crées
Le pluriel se complait
Des affres de l’unité
Faut-il couper les blés
Oses-tu t’en soucier
Le stylo est en plaie
Dans l’offre il se complait
Serait-il trop chargé
Qui veux-tu emballer
Peut être le monde entier
En as-tu les moyens
Il y a trop de liens
La vie va faire l’appoint
Tous les amers sont loin
Vie a besoin de soins
Chaque pli en est plein

 

GDB Mitirapa 2018-05-29 et 30 fin d’après-midi