Amer

Il reste un souffle de lumière
Quelques nuages
Bleu gris et rectilignes
Assènent l’immobilité du lagon

Quelques découpes
Bananiers
Cocotiers et manguiers
S’estompent

Il reste les crêtes
Tranchées dans l’air humide
La montagne s’ennuie
Du gris qui la conquiert

Avant l’absence d’univers

Terre ciel et mer sont l’amer
L’air figé du coucher
Tranche
Avec le son de l’accordéon

L’atmosphère
Aspire la mélodie
Sait-on où elle l’emmène
Reste-t-il des rives incertaines

A coup sûr

Dans ta tête qui s’entête
Pas de mur
Mais des havres de fête

Le bonheur se construit de bonne heure
Que dis-tu à la bonne heure
Juste avant qu’il ne meure
Il génère tes peurs
Il s’en va et revient
Rien ne le contraint
Même quand il s’éteint

Vénère l’étincelle
Elle est l’apologie du feu

GDB Mitirapa        Lundi 26 août 2013- vers 18h30

Douceur et flamboyance

La violence du soleil couchant
Sur le crépi blanc de la maison d’en face
Face au silence d’une route où rien ne passe
Et l’immobilité du vert
Qu’aucun souffle de vent n’altère
T’imprègne dans la contemplation des tilleuls
Dont aucune feuille ne bouge
Comme s’ils voulaient faire oublier
Qu’ils sont là
Guêpes et abeilles endormies
Dans une nature assagie
Avec au loin un bois de sapins
Découpé sur le ciel blanc bleu pur
T’amène à garder le goût de cette vie
Comme le roseau fâché quand il plie
Mais comment ne pas aimer les haies de ronces
Alors qu’elles ne sont qu’effets de mûres
Il a fallu attendre que la nature devienne tendre

Pour enfin retrouver
Les silences d’instant
Des pénombres absorbantes
Du temps quand il lui plait
D’activer les essences
Au soir quand tout est gai
Le ciel est étonné des absences de nuages
La brise a oublié qu’elle pouvait trop souffler
Vert blanc bleu dans la lumière du soir
Excitent le gris ardoise du sol composé
Quelques chiens aboient
Excités par la proximité de la chasse
Tu ne leur en veux pas
Leurs maitres orchestrent leur contrebasse
La douceur de l’heure
Rareté non programmée
Pourrait inviter à la déliquescence
Mais tu préfères l’effervescence

Au-delà de l’agilité du vocabulaire
Il y a les envies de l’en l’air
Le ciel devient bleu pâle pur
Avec quelques traces fines de nuages blancs
Tu n’arrives pas à te relire
Tu pourrais faire un effort
A demain

 

GDB La Mine Mardi 22 août 2017 20h00

Le vol de la frégate

Frégate
A l’ample vol
Au ciel
Bleu à casser
Bien que blanc
Du matin doré
Voit du ban
De son envergure

L’homme au pesant licol
Jaloux de son aventure

Frégate
Au ciel sondé
Consciente de son rôle
Accroche ton regard
Aux caresses d’Eole

L’air est à l’idée folle
En gerbe des désirs
En herbe du plaisir
Sa pâmoison t’attire

Ample et blasée d’offrir
Elle appelle à bleuir
Aux nuées du matin
Les faire du destin

GDB 31.03.92

Semnoz

Soleil d’automne
Deux coeurs frissonnent
Du froid silence
De ta brillance

Soleil aumône
Vivace et douce
Comme madone
En lune rousse

Soleil sans faim
Traçant l’épure
D’un ciel sans tain
Ni chevelure

Cassante et tendre
Facile à prendre
En lassitude
La vie s’élude

Soleil fragile
Rayons dactyles
Sur le mont roue
Pose sa joue

Soleil peu terne
Eclats en berne
Cherche la cache
D’horizons lâches

Soleil succinct
Comme tocsin
Soudain s’empreint
De ton câlin

Soleil d’étole
Que la luciole
Couvre et s’affole
Quand moineau piaule

Soleil d’avis
Perdure le lit
Quel défi
Au bleu sali

Soleil habile
Comme s’effilent
Les jours amours
Aux doux contours

Soleil poterne
A qui te berne
Quand les mots mâchent
Comme vie hache

Soleil lanterne
En bout de gare
Un prix décerne
A tes retards

Soleil emblème
De nos regards
Droits en dilemme
Des jours fanfare

Vivons nos sens
Seuls et immenses
Roule et déroule
Le temps s’écoule

Soleil ce soir
En notre espoir
Porte le noir
Ou bien la moire

Choix sibyllin
Lueurs enfin
Avez-vous fin
Avais-tu faim

Soleil d’automne
Froide brillance
Deux cœurs résonnent
De doux silence

Soleil d’automne
Douce brillance
Deux cœurs résonnent
De froid silence

Satie Gnossienne n°3
GDB 30.10.97 15h30