La brisure du temps

Que dire
Des êtres qui nous manquent
Le temps s’en soucie peu
Mémoire fais nous l’amour
Mémoire tisse nos jours

Le temps règle le jeu
Tu vois bien qu’on en crève
La vie sans rêve
Serait trop brève
Allons dormir sans trêve

Que dire
Des êtres qui nous manquent
Mémoire claque nos joues
Dis- nous ce que nous sommes d’eux
Dilue nos quotidiens de boue

Le temps éteint nos feux
Tu vois bien qu’on en crève
La vie sans rêve
Serait trop brève
Allons dormir sans trêve

Que dire
De la chair qui se planque
Aime-la si tu peux
Las tu voudrais mourir
A n’en plus finir

Entends-tu
Ces éclats de rire
Dissonants
Rebondissants
S’atténuant

Entends-tu
Ces éclats de rire
Encore enfants
Brisure cristalline
De nos vieux ans
Porteurs de phrases sibyllines

Que dire
Des êtres qui nous manquent
Le temps s’en soucie peu
Le lent reflux des jours
Rend leur silence lourd

Mémoire fais nous l’amour
Mémoire tisse nos jours
Mais laisse-nous
Les essaimer
A contrechamp d’éternité

Que dire
Des êtres qui nous manquent
Le temps s’en soucie peu
Le temps règle le jeu
Tu vois bien qu’on en crève

Mémoire fais nous la moue
Mémoire boude nos joues
La vie sans rêve
Serait trop brève
Allons l’écrire sans trêve

GDB 30.04.87

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *