La lune vieille a pâli maintes fois
Au ciel quotidien de nos habitudes
Ne la vois-tu pas là au coin du toit
Lueur de gris sur nos décrépitudes
Être un fragment de soi
De l’humaine comédie
Chaque jour magnifie
Les levers de rideaux
De nos éclats de voix
N’entends-tu pas l’écho
Être un fragment de soi
Si tu le crois tu vis
Mais c’est si grand la vie
Il y a tant de vies
Tant de pièges d’oubli
Si tu les vois tu vis
Être un fragment de soi
Hier et aujourd’hui
Racontent un peu demain
Des amants éblouis
Garderons-nous la faim
Voilà pourquoi j’écris
Même quand je n’écris rien
Être un fragment de soi
La feuille est un cristal
L’encre en est le tain
Figeant d’élan vital
Les regards incertains
Atténuant l’usure
Des souvenirs futurs
Être un fragment de soi
Se convaincre qu’il reste
Dans les sarments célestes
Chaque instant à brûler
Et quand tout est à prendre
Au creux des matins tendres
Savoir tout voler
Être un fragment de soi
Et différer l’ennui
Laisser voguer ses choix
Au vent des appétits
Butiner fleur à fleur
Tous les champs d’énergie
Dérive ouverte à ton avis
Viendras-tu déchirer nos cœurs
Être un éclat de toi
Lueur de gris
Rose bleuie
Au cimetière des remords
Lueur de gris
Elle t’aime encore
Être un regard de toi
Instant d’appel
Pression de main
Soleil prunelle
A ton éclat l’œil est enclin
GDB 29.01.87 Papeete
Magnifique ce quatrain d’introduction :
La lune vieille a pâli maintes fois
Au ciel quotidien de nos habitudes
Ne la vois-tu pas là au coin du toit
Lueur de gris sur nos décrépitudes
Les cycles de la lune pour indiquer le temps qui passe monotone ; sa couleur voilée grise -ou argentée – pour rappeler les peines. C’est très romantique.
Et toujours des mots simples, des vers courts … L’envie nous prend de l’apprendre afin de se le répéter.
J’aime moins les strophes suivantes où l’anaphore « Être un fragment de soi » ne m’inspire aucune signification.