Eclat de solo Sous l’eau

Polynésie mystérieuse
Douce impérieuse
D’aspirations profondes
Du souffle qui sonde

Qui t’en prive
L’envie de grives
L’ennui de rives
De sorbiers en torrents
A l’hiver finissant

Montées primitives
Portez donc les liesses
Au delà de l’avant

Qu’elles accourent en ronde
Ton âme se perd dans l’onde

La chair heurtée
Sur les coraux qui blessent
Bée de sa détresse
En houle qui n’a de cesse
Que l’étale brûlante

La chair mâchée
N’est rien quand le cœur gronde

Ce pays t’arrondit
Plus d’aspérité
A laquelle t’accrocher
Il est temps de partir
Comme il va te manquer

Paysages à gauchir
De vérités tremblées
Passages estompés
De plaisirs entiers
De galets à meurtrir
En rage ensorcelée

Polynésie sécante
Des cultures établies
Où l’espace est instant
Au soleil enfui
Quand la pirogue glisse
Des Maohis ramant

Fusion réalisée
De l’air et de l’onde
Et de chair terrestre
Dans la pénombre
Du lagon de plomb

Polynésie imbue
De ce qu’elle a perdu
Polynésie mordue
Par le serpent équestre

Les civilisations s’ingèrent
Au rythme des saisons

Le monde est introuvable
Il est trop sillonné
L’homme est ineffable
A toujours voyager
Chaque havre a son état

L’air est lourd
Les grillons
Crissent en gonds

L’homme inénarrable
Promène sa verge plissée
Sur les berges efféminées
Des rivières lointaines
Où il espère pisser

Encore faut-il
Que sa vessie soit pleine
Des envies futiles
Qu’il distille
Pauvres pistils
A la merci
D’envies fragiles
De faux pipis

Chaque havre a son état
Dont la mesure
S’aulne à l’usure
Des autochtones
Celui-là est encoche
Elle s’effiloche
A chaque aumône
Qu’il occasionne

GDB 25.04.92 Punaauia, 21h

3 réflexions sur « Eclat de solo Sous l’eau »

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