Marées

Commencer, retrouver les sens
Avancer à pas lents
Dans l’univers des songes vivants
Conserver à distance
Le halo lumineux
Des portes quotidiennes
Du retour au jour le jour
Tu es ce soir heureux

Du bonheur d’où qu’il vienne
Toujours fou est l’amour

Vie fleur de beauté
Aime sa fragilité

Belle contemplée gracile
De tes pensées dactyles
Tu vis frémir sa chair
Dans la pénombre pénétrante
Où elle attend amante
Ton passage éphémère

Vivre léger
Délesté du temps
Des sinuosités
Vénérer les tournants
N’en négliger aucun
Au milieu de chacun
Découvrir le suivant

Et de sérénité
Défier l’éternité


Prolonger, retrouver l’essence
L’incruster à pas lourds
Dans l’envers du décor du temps
Eclairer à distance
Le chemin hasardeux
Pavé de pierres lourdes
De nos retours peureux
A la rupture du temps

Du bonheur d’où qu’il sourde
Toujours fou est l’amour

Vie claire de beauté
Aime sa limpidité

Belle admirée captive
De tes pensées ruptives
Tu vis faiblir ses chaînes
Dans la pénombre pénétrante
Où elle attend patiente
Que la vague t’entraîne

Vivre inquiet
Apeuré du temps
Des sinuosités
Détester les tournants
N’en accepter aucun
Au milieu de chacun
Contester le suivant

Et par l’anxiété
Défier l’éternité

GDB 03.12.86

Une réflexion sur « Marées »

  1. Belle architecture de ce poème en deux colonnes à la structure pareille, aux vers qui, face à face, s’opposent avec souvent des rimes horizontales.

    Si l’on se réfère au titre, chaque colonne reprend un des mouvements de la marée : flux, reflux. Mais, s’il en est ainsi, la première est le reflux, car il est plus calme, plus reposant que le flux, violent en général.

    Pour m’amuser, je dirais que tu as mis de la poésie sur de la géométrie !

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