Punaru’u

Majestueux manguier
Impressionnant à l’aube
Le grand bleu pâle et pur
Du ciel en éveil

De son vert grandissant
Déjà posé en veille
La découpe des crêtes
Edentée de verdure
Etablit le décor

Attentive à la lame
Qui lèche le récif
Adouci de la houle
Timide du matin

Punaru’u assagie
Des calmes de la nuit
Nonchalamment attend
Les pluies bondissantes
Envahissant son lit

L’heure est à l’œil ouvert
Enchanté des couleurs
Qui commencent à vibrer

Et Tahiti s’assied
Sous chaque cocotier

Rien n’est jamais gagné

Lagon en vert et bleu
Frontière des éléments
Etale et consentant
Invite à la dérive

L’air est chargé d’odeurs
Réminiscence et peurs
Des miasmes nocturnes

Verts et bleus établis
Le ciel soudain s’enflamme
Quand Hélios passe
Par delà la montagne

Le rêve transparaît
Quotidien étonné
Entêtant de Tiare

Lascives vahinés
Embrasez vos regards
L’attente passionnée
Des tropiques avatar
S’éteint dans la lumière

Le décor est posé

Les cœurs emmitouflés
De crépuscules diurnes
S’échauffent aux retards
Des fraîcheurs océanes

 

GDB 08 avril 1992

Grimoires

Gavés sont les grimoires
De magies révolues
Obscurci de mémoire
Des tours de nuits sans lune
Reste-t-il dans ton œil
Quelque éclat d’une brune

Les dimensions nouvelles
Emportant leurs écueils
Hors de nos vies déchues
Lasses ont fait la belle

Vois-tu le temps passé
A leur courir après
Tous ces petits bonheurs
Instantanés reflets
De tous tes coups de cœur

 

 

 

Gavées sont nos mémoires
D’énergie dérisoire
Poussière d’éclats de phare
D’idées au fil ténu
Noircies quand vient le soir
De ténèbres miroirs


Gavés sont les grimoires
D’énergies dérisoires
Eclairé désespoir
Des jours de pluie sans plume
Gavés sont les tiroirs
D’écrits chargés de brume

 

 
 

Vois-tu le temps passé
A les accumuler
Tous ces petits malheurs
Instantanés reflets
De tous tes coups de peur

Laisse le temps passé
Quand tu leur cours après
Tous ces petits bonheurs
Instantanés reflets
De tous tes coups de cœur

Gavés sont nos espoirs
De mémoire révolue
Poussière d’éclats de phare
D’idées au fil ténu
Noircies quand vient le soir
De ténèbres miroirs

GDB 16.01-03.02-10.02.88

Papeete

 

 

 

Bleu Pacifique

Le rostre de la baleine
Rend l’eau violemment sécante
Sa fluidité est mise à mal
Par ce qui sort

De ses profondeurs
Sage elle fluctuera
Hors du temps
Le rorqual est posé

Dans l’immensité
Il se meut dans l’onde
Intense
Comme transe

Dans ton regard abonde

Le bleu Pacifique
Tu sais qu’il ne l’est pas

Quoi de plus actif
Que les manques d’état


Dans l’absence de plaines
L’ho n’est pas brocante
Sa tonalité peut être pâle
Chacun son sort

De qui est-il le leurre
Rage es-tu ému
Au printemps
Le bocal est cassé

De luminosité
Elle sourit elle est blonde
Apparence
La finance

Quand le bâtard gronde

Les yeux magnifiques
Font oublier le plat

Fourrez dans l’instinctif
L’apologie du bout de gras

GDB 29 mars 2015 Mitirapa 23h00
Mendelssohn 4° et 5° symphonie

Dilemme

Le temps du défi
N’est jamais parti
Il s’est éloigné
Il revient à poignées
Dans le silence plénifié
Pur Mendelssohn
La nuit te redonne
La force des hommes
La tristesse aussi
Celle qui active la joie
Qui reconstruit les fois
Là où tu l’écris sans « e »
Il ne faut pas trop rêver
Tu fuis la vie
Et la construit
C’est le dilemme
Blême
Et rayonnant


Moments de nuit
Espaces du fini
Comme il te plait
Pleins de champs de blé
Où s’élancent les reflets
La musique douce sonne
En pluie et fredonne
La désespérance de l’homme
La finesse ici
Réside dans l’apologie du moi
Oublie-t-elle les coulées de poix
Bah tu n’écris pas sans gueux
Tu ne sais que rêver
Tu t’accroches à la vie
Et frappe à son huis
Quel problème
Flemme
Soyons séants

 

GDB Mitirapa 29 mars 2015 23h15
Avec Mendelssohn

Adage

La courtitude
De l’écrit
Equilibre
Sa gravitude

L’amuse mot
Porte-le haut

L’espace
Souvent déplie
L’amas
De nos servitudes

L’accuse faux
Est un casse pot

L’air est doux

Mendelssohn
Plénifie
Le silence alentour

La musique a ses replis
Que la trique lui envie

Garde tes doigts gourds

L’agilité des mots
Est à servir en pots

S’ils te ravagent
Rien n’est plus sage

GDB Mitirapa 30 mars 2015 minuit

Fugue

Les verts espaces
Sont en nasses

La douceur du blanc
Est dans leur camp

Demain
Est incertain

Refrain
As-tu fait le plein

L’instinct
Cherche l’instant

L’instant
Vit dans l’instinct

Donne ta main
Et viens

GDB 2015-03-29
Mitirapa 23h45

Où vas-tu

Tu aurais voulu
Être un être rangé
Tu n’aurais pas su
Apprendre à voler
Dans les espaces
Où l’homme s’agite
Perdu dans les strass
Protégeais-tu ta bite
La vie
Ça ne s’apprend pas
Ça va comme ça vient
On croit la choisir
De temps en temps
Ça fait plaisir
Quand on est amant
Petits sauts en pointillés
Un petit moment t’y es
Et puis
Contemplons la merveille du monde
Elle suit
Tous tes états de multiples facondes

 

GDB Mitirapa Vendredi 30 juin 2017 20h30

Le teint fait le sang

Le temps de fléchir
Le temps se détend
Amour qui s’admire
Souffle dans l’olifant

Les ailes des satyres
Repoussent et s’attirent
Les foudres d’hier
Il n’y en a guère

Amour bois autour
Amour du discours
Attendaient l’attrait
Des contours sans trait

Aux flous affinés
Les fous avinaient
Les cuves d’effets
Qui perduraient les faits

Les fous dépassant
D’elle les bruissements
Glossaires pertinents

Les fous pissent avant

Les bruits de basse en
Plissant d’espace sang
Hors de l’espace son
Mis au diapason

D’hue a dia raison
Bouillie bourre menton
Le temps de blêmir
Le temps se répand

Amour mis en mire
Œufs clairs de Satan
Ment parce qu’il respire
Le chien fait le rang

Fermé d’une spire
Il y en a tant
Atours bois d’amour
Atours des dix courent

Comme en demande ment
Sainte des vautours
Attendez votre tour

Le teint fait le sang

GDB Mardi 11 Juin 1989 Noyon

La sauvage

Un entrelacs de pics
Des baies peu clairsemées
Des havres de verdure
Huahine La Sauvage
Interpelle le sage
Nuages
Averses
Et le soleil en raies
Donnent le ton au vent
Alizés en bourrasques
Cependant peu pressés
Établissent le temps
De ses subtiles frasques
Et son besoin d’absence
Houles et clapotis
Doivent en payer le prix
Au diable l’ignorance
Dans le bleu tout s’efface
Souvent rien ne se passe
Ardeurs et douceurs
Des regards froncés
Traversent le temps présent
De tes rêves d’enfant
La lumière établie
Efface tes soucis
Ici pas de blanc
Hors quelques nuages
Peu de deuil
Il s’effeuille
La tristesse n’a pas pied
En sauvage Huahine

GDB Huahine Mardi 18 juillet 2017 17h

La foi du crabe

Dans les promesses

Ecrire
Quelque peu
Effort
A faire
En y pensant

Férir
Quelque coup
Si fort
A faire
Seul brettant

Peur
Au comptant
Fleur
Brindille
Sèche
Leurre
Sautille
Rêche
Tout est blanc

Tu n’en attends
Que l’essai
Renouvelé
Seul
Quelque temps
Veule
Tu le sens

Tu n’en comprends
Que la soif
De perdurer


Chef ! Assurément …

Chef
Un moment
Chef
Ours savant
Il en est temps

Joie dérapée
La salve est tirée

 

 
Ne partez pas
Revenez
Attendais-le
Il renaît
En l’image
Que vous avez gardée
A nouveau il plaît
A son sage
Que vous savez narquois

Regardez-le
Il accourre
De guingois
Telle écrevisse
En roche lisse
Crabe est sa foi
Il en pince un peu pour toi

Allonge
En songe
D’autant ton pas

GDB 03.03.92

La gueuse

Cherche la gueuse
Elle est heureuse
Elle n’a pas
Besoin de toi
Elle n’est pas
Dans tes états
Tu l’imagines
Belle coquine
En hanches creuses
Courbes peureuses
Tu l’attendris
Le pli est pris
Tu intercèdes
A toi elle cède
Belle surprise
Tu l’as conquise
De quel côté
Est l’hameçon
Qui a ferré
L’être
Ou l’âme son

GDB Mitirapa
jeudi 29 février 2012 21h

Douce France


La Nature
Quelle pointure
Les ruptures
Sont des luxures

L’harmonie
Quand elle sourit
De parti pris
Ce n’est pas lui

L’abattoir
Posé en foire
Péremptoire
Plus rien à boire

L’apparence
Dans ses silences
Creuse ses anses
D’idées intenses


La bavure
Petite allure
De tête en mur
Cherche rassure

Quelques plis
Leurres enfouis
Trompent la nuit
Le lièvre fuit

L’assommoir
Perclus de gloire
Sur le trottoir
Repeint le noir

Douce France
Et beurres rances
Qui donc te tance
Prend de l’avance

Raiatea
06 avril 2012 8h45

Le disert

GDB 10/01/2017  11h30

Le pont de Nantes

 

 

Le pont de Creil

Les bouges ombrés de vieilles bougies

Vouées aux cultes d’anciennes liturgies

Usées et frêles de flamme encore hardie

Flotte exotique sales et surannés

En rade du sommeil de rêves irradiée

Attendent de ton pas les craquements d’étais

Tous les beaux boutres bas penchés sur le rivage

Calés aux quais branlants de houle vagabonde

Mystérieux d’autant qu’en nuits de bas nuages

Dans l’éveil abhorré ton corps en songes sonde

Balbutient de conscience éprise de ravages

Allant au jour levé émousser sa faconde

GDB 20.01.89