Le tombant du crépuscule

Le Sang de la plume
Est en place
La musique à la hume
Ne s’en lasse
Encore un écart de vie
Où se prélasse ta mie
La nuit va tomber
Très vite sans se faire mal
Le ciel arosi en atteste
Le vent perd son souffle
Bananiers cocotiers palmiers
Se figent dans l’apnée
Il reste le son entêtant
De Beethoven
Dans la platitude de l’eau artificielle
Naturelle est la nostalgie
Il n’y a plus d’écart d’écrit
Le temps déroulant s’est établi
Tout est enfer
Au paradis
Vivre c’est faire
Mourir aussi
La douceur de ton univers
Tranche dans la séquence des non dits
Cette musique est tienne
Tu l’as choisie
Tout vient bien
Quand l’ordre n’est pas établi
La plénitude
Ça se construit
Son amplitude
Souvent détruit
Les raisons en pluies
De mourir dans l’oubli
N’auront jamais raison de toi
Même quand tu es aux abois

GDB Mitirapa dimanche 1er juin 2014 17h30

Requiem

Commençons
Par la douceur
La langueur
Peu de son

 
 
L’amplitude
Vient après
Solitude
En apprêt

 
Tout est doux
Presque roux
L’amplitude
Se positionne

Elle va venir
Elle prend son temps
Celui de l’avant
Elle est en mire

Elle t’abandonne
Cherche dans le triste
Tes effets de liste

La mort
De prime abord
Côtoie la vie
Foudroie le pli

Où es-tu
Où reste-tu
En survie


La beauté
Est un pied de nez
Sans elle
Que reste-t-il
Un salmigondis
Couvert de replis

Va vers la beauté
N’ai pas peur
De sa tristesse
Elle peut
Te mettre en liesse

Le moi est salvateur
N’écouter que les débuts
N’est pas souvent le but
 

Mais
S’il raconte la fin
Il plait
Si la vie revient

Tu aimes la mort
Pour sa vitalité
Pas de remord

Garde ta fatuité
Il n’est d’autre ressort
Que la vacuité
 

Non tu déconnes
Quelquefois
Les vers trop sonnent

GDB 25.07.2021 Requiem avec Mozart

Dans les plis de ta mie


L’orgue
C’est l’ogre
Qui assène
L’entité

Ma mie
Sais-tu
Que ton lit
M’est reclus

Que le pli
Qui m’a plu
Peu me lie
M’est échu

La mort
N’est jamais
Un bon apport
Pourquoi jongler


Morgue
De l’ogre
Elle malmène
L’acuité

Ta mie
Qui mue
De tes plis
Qui ont plu

Le recuit
Est relu
Fait l’habit
Peu lui chut

L’abord
N’est replet
Que du trésor
A oublier

Taravao
Lundi 6 juillet 2009- 22h30

Le temps d’ici


Nous étions descendants
Sur des terres empruntées
Scandées de rythmes lents
Et de murs à fêter
D’absences de printemps
En cultures d’apnées
Il arrive qu’un temps
Devienne séculier
Surtout le temps d’ici
Dépouillé de ses plis
Sais-tu ce qui te lie
Aux affres de la nuit
En latitude basse
Quand la douceur t’enlace
Aux franges des retards
Tu fuis les temps bâtards
L’aronde Pacifique
En queues mises en trique
Conduit ta vue de vie


Aux franges des replis
Au bord des forts accords
Ou torts efforts et mort
Ne sont que sortilèges
Posés là en arpège
Comme vieux matins beiges
Que les brouillards allègent
Qui sait ce qui t’agrège
Aux soleils révolus
Ceux qui ont beaucoup plu
Artisans de tes mues
Sur tes grimoires aussi
Il aurait beaucoup plu
Si tes histoires défi
Avaient dû être lues

Ecrits en parapluie
Tu cherches la survie

Taravao
Jeudi 22-07-2010- 21h30

Univers poisson

Motu Nono en mire
Sur l’Azur cul posé

L’ombre du cocotier
Celle de tous les dangers
Quand forcit l’alizé

Tout courre à adoucir
Le passage du temps
A construire l’épure
De l’instant juste avant

Les crêtes dentelées
De verdures en foison
Plongent en cocotiers
Dans l’univers poisson

Le clapot établi
De la baie fait le lit

L’écume de la barrière
Blanchit ton horizon
Ce qu’il y a derrière
Bat comme sanglot long

En cet état disert
Où le regard s’éperd
Le songe est à l’étude
De quelque latitude

Des toits rouges ou blancs
Dans le vert dominant
Prolongent le lagon
De nuances bleutées

Raiatea Vendredi Saint 06 avril 2012 14h

L’effort vital


Le droit de n’être pas
Et le devoir d’aise
Viennent aplanir le tas
Et adoucir la glaise
Qui sait ce qu’il faut être
Au-delà des saignées
Apaisant les bellâtres
Ignares de nouveaux nés
Sais-tu nous sommes quatre
Beaucoup de pattes à paître
Le vide à réfréner
Le bide est enjoué
Les rides dans le rouet
Filent et pansent le passé
Même n’être qu’à moitié
Quand on est né entier
Vire au rêve sans ses spores
Dans la fatigue du fouet ressort

La foi et ses faux pas
De ses senteurs de baise
Peuvent-ils tenir l’appât
Au bord de la falaise
Tu sais tu ne peux n’être
Pense à poser tes pieds
Ne les pose pas dans l’âtre
Vois les pierres d’à côté
Quatre c’est pour se battre
Mais aussi pour paraître
Les miroirs brisés
De joies envoutées
Ne brisent pas le jouet
Piles et colonnes usées
Peu mais à rassembler
Lorsqu’on sent que l’on est
Servent de contreforts
A nos vains mais vitaux efforts

 

 

Taravao
Mercredi 13 mai 2009 – vers 21h00

Les plis de la pensée


La nuit
Parfois
La pensée se plisse

Elle contracte
Et densifie
La réalité

Le continuum
Du temps
N’est plus
Assuré

Le rêve
Transcende
Le vécu

Alternance
De bonheur
Et d’immonde


Et puis
En soi
La pensée ratisse

L’effet vrac
Les avanies
Qu’il faudrait conter

Construire l’album
Du chant
Des plus
Ecorchés

La brève
Commande
Du perçu

A ta semence
Plus de peur
De faconde

Taravao
Dimanche 19 juillet 2009
Vers minuit et lundi 20 juillet à 7h30

Vélocipédie

L’apologie du cul
Posé sur une selle
Tu en prends le recul
Sais-tu ce qu’il recèle
Le vélo avançait
Tes jambes bougeaient
Le relief étincelait
Quel mystère ruisselle
Près ses falaises d’aise
Tu n’étais que mouvant
Le long de nuits de temps
L’asphalte était ami
De tes moteurs l’alèse
L’effort peu accompli
Seul plait tes cimaises
Tu trimais face au vent
Tu filais dans le vent
En osmose du temps
Tu vivais simplement
Tu
Mesurais
Le
Vivant


 
 
 
 
 
 

Que peux-tu
Faire de mieux
Qu’oublier
D’être vieux
Regarde ce qui t’a mu
C’est un être de lieu
Il ne faut pas plier
Chaque soir
Est espoir
De matins
Sans chagrin

Taravao
Jeudi 25 juin 2009 – 22h00

L’avis d’Arthur

Nique, oh là !
Pas temps que ça
Écrire gros
C’est l’étau

Prends ton temps
Cherche-toi
Rien n’est blanc
Seule loi
Être toi
Rien n’est beau
Pique ci-bas
Autant que fat
Tu as mis longtemps
A t’aimer
Comme l’olifant
Peut berner
Décaler
C’est réfléchir
Ou dormir
Ou dissimuler
Mesures
Contractées
De la vérité
Démesure
Choisir
C’est vivre
Pas sûr
Arthur

 

GDB 17.03.95 15h

Sphère

C’est quoi
L’envie
Sournois
Un peu plus
De vie
Un surplus
Sous la lie
Qui broie
Le pourquoi
Tu as vieilli
Alors tu plies
Non
Il vaut mieux
Casser
Au fond
Sous le pieu
Il y a l’éclaté
Si c’est la terre
Ce n’est pas la guerre
Si c’est La Terre
Les cieux s’éclairent
De la norme enfoncée
Dans l’infirme en apnée
L’équilibre
Ne te rend pas libre
Son instabilité
Est installée


Les résonances
Affrontent le silence
Sais-tu ce que tu perds
Quand le pré n’est plus vert
Tu penses à ces moments
Incrustés dans le vent
Tu étais dans le prend
Gardes les dans ta ……..
Inonde le temps
De tes avatars
Ils ne sont pas retards
Juste un peu fatigués
Des succès
De tes effets
Il ne faut pas trembler
De ce que tu n’as pas fait
Ton temps s’est fatigué
Il n’est pas exténué
La Mer est à la vague
Ce que l’Océan
Est à la houle
L’amer est la dague
Ce que chaque présent
Est à la foule

Comprendre
C’est apprendre

Pas sûr
Même à l’envers


GDB 30.01.2022

Ronde

Toujours plus avant
Dans la fuite du temps
Tu t’enivres des mots
Qui desserrent l’étau
Où ton cœur éclaté
Saigne désespéré

Quand il faudra partir
Cesser enfin de fuir
Que ce soit étonné
D’un geste inachevé
A l’aube évaporée
D’un jour de ton été
Où ton hymne d’amour
A l’univers hurlé
Appellera le détour
De tous les mal aimés

Ils te fuient, ils se terrent
Tous ceux qui de voler
La contrainte se cachent
Et de leur rang d’humains
Veulent oublier la tâche
Et dans leur lot de bêtes
Lâchement ils s’entêtent

 

D’actes renouvelés
Cependant ils génèrent
L’éternel inhumain

Et la machine tourne
Au rythme saccadé
Que le recul du temps
Nous fait voir uniforme
Des combats arrêtés
Des êtres qui retournent
D’où ils viennent, du néant
Qui leur a donné forme

 

C’est la ronde du temps
C’est la règle du jeu
De l’acte triomphant
De la fuite des gueux
Des amours malheureux
A son autel brûlés
Des cendres de son feu

La vie toujours renaît

GDB 17.11.81

Reliefs en eaux

Un ru
Rugissant
Dans le relief
Descendant
Un pont
Surprenant
Dans le désert
De roches
Qu’y a-t-il
De plus beau
Que le bruissement
Du ruisseau
Dans la roche blanche

Il y avait la vie
Dans le temps arrêté
Où plus rien ne plie
Pas même la hanche
Dont le frémissement
N’accepte pas l’étanche
Des moments apprêtés

Du ru
As-tu vu
Le haut
Du but
Retrouveras-tu
L’écho

GDB 19-01-2022 Mantega 18h

Ecrire

Bien sûr
Mais quoi

La vie
Les sensations
Les émotions
Le temps qui passe
Et qu’ainsi l’on croit
Distraire
De sa marche inexorable

Et comment
Comment canaliser
Dompter
Décrire
Ce bouillonnement
Ces flots
Qui montent et claquent
Aux parois de verre opaque
Et dur qui séparent
Les mots
Des sensations

Écrire
Décrire
Décrire pour conserver
Écrire pour dépasser

L’horloge solitaire
Dans le silence feutré
De cet après-midi
D’automne
Prolonge
Le temps suspendu
A la douceur de la brise

La chaleur fragile
D’un soleil fatigué
D’une année de brillance
Irradie ton cœur triste
Et las de sa souffrance

La solitude
Immense
Alourdit
Ton fardeau
Mais tu existes
Et tu existeras
Aussi longtemps
Que de ton rêve
Tu ne seras pas
Arraché

Va
Vogue
Et brave la tempête
Ton bateau ivre
Avance
Et flotte ou coule
Mais ne reste pas là
En rade
De ta naissance

 

Tu n’as pour toi
Que le courage
De ta coque de bois tendre
 

Tu n’as pour être
Que ton mouvement

Qui t’arrête
Te dissout
Dans la brume
Du temps

Prolonge
Ton errance

GDB 15.11.81 La Mine

Acacias au vent

Longtemps
Tu ne les as pas vu
Acacias
Ancrés dans le vent

Calme
Au matin souvent
Mais fou
Au dedans

Longtemps
Il ne t’a pas vu
Mais le Midi
A le temps

Tourterelles
Et mouettes
Font la fête
A son vent

Acacias
En faux rang
Plient vibrent
Ils sont le temps

De leur échine souple
Apparence ondulante
Font la joue à la terre
Claire et sèche
Tant que glabre

Il n’est pas de bon jour
Pour la respiration
Elle s’en vient et s’en va
Que n’êtes vous donc là


Longtemps tu n’as pas su
Accueillir ce pays
Dans tes univers verts
Dans tes jeux de passion

Terre de femmes
Flammes éteintes
Comme elles s’allument
Au tournoiement des vents

 

Temps arrêté
Tant il est pâle

 
 
 
 

Terre de femme fatale
Etreinte de fantasme
Et d’amour
A envahir

Aimer c’est te haïr
Et sans répit partir
Vers ce que tu n’es pas
Terre si facile au vent
Et si dure au dedans

Il cherchait la chaleur
La tienne est extérieur
Il t’aura dans son cœur
Dans ses regards d’ailleurs

GDB 24.10.95 La Seyne sur mer

Sanglot

Le sanglot s’est figé
A l’écoute insolite
Du moteur à l’excès
Cisaillant l’herbe douce

 

S’est figé seulement

Il reste à inspirer
A dépasser le spasme
Et retrouver les larmes
Même sans rien à pleurer

A l’écoute arrêtée
De ce sabreur de vert
Le silence en retour
Etait chargé d’odeur

Tu cherchais à périr
Ton nez te trahissait
Après l’ouïe perverse
Restait-t-il le doigté
 

Plus rien à oublier
Se poser à côté
Des frasques dérisoires
Des responsabilités

S’est figé seulement



Entends son débit gourd
Et prêt à submerger
L’îlot inventorié
A grand fracas d’amour
De ta vitalité

S’est figé seulement

Quel pied à grand tirant
D’eaux salées délaissées
Vas-tu pouvoir pétrir

 

S’est figé seulement

 

Pour mieux te contempler
Les sanglots sont hautains
N’allez pas vous tromper
A chercher la rigole
Qui ne sied à leur teint

Ouvrier séculier
Des espaces d’arrêt
Le temps bien comme il faut
Emporte ton écho


 

GDB 12.04.95