Orange et gris

Quand domine le gris
Il estompe les plis
Le temps a peu d’allure
Il ronge l’écriture

Le ciel est laiteux
Nuages immobiles
Quelques dômes peureux
Traversent l’atmosphère

Les crêtes indélébiles
Sont cachées sous les cieux
Peu de vent faut-il en faire
L’heure n’est pas à l’en l’air

Une libellule
Rase l’eau chlorée
Rien à manger
Mais un miroir en beauté

Sans vent
Le liquide est un plan
Elle vient te voir
Puis elle repart

Tu n’as rien
A lui donner
Mais elle est lien
Des jours actés


Blancs
Oranges
Mauves
Rouges

Les bougainvillées
Dominent le tiare

 

Une douce pluie
Revient
En cercles sautillants
Sur l’eau de la piscine

Chaque volume de goutte
Définit la taille
Du cercle
Elles ne sont pas égales

La Nature
Est multiple
Sensitive
Furtive

Quand elle assène
Sa complexité
Bien au-delà
Du chant du laid

La Polynésie
Est un condensé
De la vie
Itérée

 

GDB     Mitirapa vendredi 27août 2021 vers 16h00

Mi-août

Le son raisonne
Comme Bourgogne
Certes
Il est polynésien
Ukulélé oblige
L’ambiance
N’est pas atone
Le plaisir dirige
Chacun prend le sien
Rien ne t’afflige
Vive la pomme
Quand le canon tonne
La queue du chat balance
Au milieu des fragrances
Libère toi des prégnances
Retrouve ton enfance
Chacun s’active
La vie primitive
Le noir en regret
N’a pas pu t’imprégner


Le dessert dissone
Presque sans vergogne
Pertes
Il n’est pas lien
L’hyménée est lige
L’apparence
Détonne
Le désir en pige
Chacun prend le sien
Rien ne corrige
Les goûts de tomes
La cloche sonne
La queue du chien s’avance
D’où viennent les sentences
Eperdues en instances
Retrouve ton essence
Tout arrive
La flamme impulsive
Le rouge en retrait
Ne t’a pas brûlé

 

GDB 2021-08-14 16h
Chez Martine et Manu
Ecriture matricielle

Univers vert

Pas un souffle d’air
Le soleil avant de sombrer
Passe à l’horizon
Sous les nuages du soir
Attention il descend vite
Tropiques obligent

Le bleu profond du Pacifique
Rougit un instant
Cocotiers et bananiers chatoient
Sous les derniers rayons d’Hélios

Concentrée
La Montagne reste
Dans le gris des nuages
A peine entrevoit-on
Ses crêtes

L’orangé soudain
Envahit l’Océan
La féérie
Du soir exotique
Emplit l’espace

A tes pieds
Le miroir de l’eau
Te renvoie
La complexité sereine
Du ciel

La lumière
S’en va doucement
Enfin
Toujours un peu plus pressée
Sous nos latitudes

Le prix de la qualité
Est souvent la brièveté
Quelquefois même
La fugitivité


Les bleus gris pâle
Se fondent
Dans le rose adouci
Les traces de nuages
En lignes horizontales
Fixent
L’éternité du temps
Dans la volatilité
Du jour

 

Tu es revenu
Au paradis
De l’oubli



Laisse éclater
Ta douleur contenue
Laisse chaque instant s’arrêter
Laisse ton cœur pleurer
Et ton corps s’immerger
Dans l’immensité
De l’Océan
Le monde est perçu
Pour rêver


Ici
L’univers
Est vert
En pluie
Il t’enlace
Et remplace
Les tristes bruits

Aime la nuit



 

GDB Mitirapa 18h
lundi 27 octobre 2014
Beethoven concerto pour violon

Baie de Taiohae


L’âpreté du ressac
La rugosité du rocher
Le vacarme de la lame
Portée par la houle
Cassante sur la falaise
Sous un ciel bleu pur
Peu perlé de moutons blancs
Donnent à la baie
Son tempo

Elle s’arrondit
Sous les sommets
Déchiquetés
Qui forment l’alentour

Dégradés
De verts et de bleus
Sont lissés
Par les alizés
Dans une luminosité
Conquérante

La Nature
N’est pas vacante
Elle assure
Quand tu plantes
Ton regard
Un peu hagard
Sur les abords
Du paysage


Comment rester sage
Pas de remords
Ni mise en cage
La beauté
N’est pas mirage
Le bord de mer
N’est pas en plage

 

Tu scrutes
A l’horizon
Au-dessus de sa ligne
Ua Pou qui s’estampe

L’œil aiguisé
S’allume
Le soleil
Perd quelques plumes

 

Il est temps
De mettre en veille
Les éclats
D’émerveille

GDB samedi 10 juillet 2021
Baie de Taiohae à Nuku Hiva
Aux Iles Marquises

La trace du zéphyr

Visages aux miroirs révélés
Dans le trait un peu plus tiré
Qui comptent les années
A venir de leurs passés

Miroirs aux effets tiroirs
Ironie des années consumées
Uniques objets de vos regards
De vos genèses révélées

Comment voulez-vous faire croire
Ces vérités aux confins
Flouées de vos jeunesses
Plissées comme de vieilles fesses
Qui nous racontent la fin
Sans laisser vains vos vieux espoirs

Vous n’êtes vieux que dans vos têtes
Prenez le temps de vous pleurer
Quand l’apitoiement fait la fête
Revient la force de leurrer

Reprenez clair le cours du temps
Retrouvez net l’acte charmant
Laissez terrible claquer la vie
Et vous n’avez plus d’âge écrit

Lorsque la ronde s’accélère
Perdez-vous fous dans l’enivrée
Ne plaignez plus bel éphémère
Il n’est plus de grain que d’ivraie

Tu as peu faire du signifiant
Tu enrages de ton verbe enfant
Il est grand temps de ne plus feindre
Pourtant tu es heureux de geindre

Replacé dans la plainte commune
Ecriras-tu tes mémoires posthumes

Tu n’as pas plus à dire
Que la marée montante
Laissant la trace du zéphyr
Dans l’écrit où tu la plantes

GDB 12.04.87 Polynésie

Bulles en remous

Le torrent
Calme et voluptueux
Le courant
Violent et somptueux
Dans ses sinuosités
Hachées
Par les rochers
T’hypnotise
Et attire
Tes démons
Quand le regard
S’accroche
A bulles
Et remous
Dans un bruit
Ronronnant
Autant que
Dérangeant
De l’apaisement
Qu’il t’impose


La nature
S’assure
Que c’est elle
Le vivant

 

Elle t’accueille
Discret
Pas d’écueil
Du respect
Et l’envie partagée
De vivre à ses côtés

Raiatea
Près d’un torrent
Samedi 31 mars 2012
Vers midi

Voix et visages

Voix humaines
Bruits dominants
Personne n’est à la peine
Pas de revenant
L’endroit
Un peu narquois
Fixe les instantanés

Le soleil établi
Met l’atmosphère en pli
Regarde chaque visage
Il est mesure de l’âge
D’autres relais
Se créent

Qui est autour de quoi
En chacun se complet
La mesure d’effet
Tu te sens apeuré
Du trait interrompu
Tu n’as pas tout lu

L’interpellation
Au-delà des conventions
Suscite l’ictus
Pas de consensus
Brouhaha
A tout va

Fixe l’imprévu
Personne n’est reclus
Tout échappe à la vue
Mais pas ce qui n’est plus
Tu contournes la foule
C’est pour prendre la houle

Ils et elles jouent
Elles dansent

La culture de l’instant
Est aussi
Celle de l’oubli

Vivez en féerie
Posés dans son instance

GDB Faaone Journée récréative
Samedi 12 juin 2021 13h45

Eclat de solo Sous l’eau

Polynésie mystérieuse
Douce impérieuse
D’aspirations profondes
Du souffle qui sonde

Qui t’en prive
L’envie de grives
L’ennui de rives
De sorbiers en torrents
A l’hiver finissant

Montées primitives
Portez donc les liesses
Au delà de l’avant

Qu’elles accourent en ronde
Ton âme se perd dans l’onde

La chair heurtée
Sur les coraux qui blessent
Bée de sa détresse
En houle qui n’a de cesse
Que l’étale brûlante

La chair mâchée
N’est rien quand le cœur gronde

Ce pays t’arrondit
Plus d’aspérité
A laquelle t’accrocher
Il est temps de partir
Comme il va te manquer

Paysages à gauchir
De vérités tremblées
Passages estompés
De plaisirs entiers
De galets à meurtrir
En rage ensorcelée

Polynésie sécante
Des cultures établies
Où l’espace est instant
Au soleil enfui
Quand la pirogue glisse
Des Maohis ramant

Fusion réalisée
De l’air et de l’onde
Et de chair terrestre
Dans la pénombre
Du lagon de plomb

Polynésie imbue
De ce qu’elle a perdu
Polynésie mordue
Par le serpent équestre

Les civilisations s’ingèrent
Au rythme des saisons

Le monde est introuvable
Il est trop sillonné
L’homme est ineffable
A toujours voyager
Chaque havre a son état

L’air est lourd
Les grillons
Crissent en gonds

L’homme inénarrable
Promène sa verge plissée
Sur les berges efféminées
Des rivières lointaines
Où il espère pisser

Encore faut-il
Que sa vessie soit pleine
Des envies futiles
Qu’il distille
Pauvres pistils
A la merci
D’envies fragiles
De faux pipis

Chaque havre a son état
Dont la mesure
S’aulne à l’usure
Des autochtones
Celui-là est encoche
Elle s’effiloche
A chaque aumône
Qu’il occasionne

GDB 25.04.92 Punaauia, 21h

Punaru’u

Majestueux manguier
Impressionnant à l’aube
Le grand bleu pâle et pur
Du ciel en éveil

De son vert grandissant
Déjà posé en veille
La découpe des crêtes
Edentée de verdure
Etablit le décor

Attentive à la lame
Qui lèche le récif
Adouci de la houle
Timide du matin

Punaru’u assagie
Des calmes de la nuit
Nonchalamment attend
Les pluies bondissantes
Envahissant son lit

L’heure est à l’œil ouvert
Enchanté des couleurs
Qui commencent à vibrer

Et Tahiti s’assied
Sous chaque cocotier

Rien n’est jamais gagné

Lagon en vert et bleu
Frontière des éléments
Etale et consentant
Invite à la dérive

L’air est chargé d’odeurs
Réminiscence et peurs
Des miasmes nocturnes

Verts et bleus établis
Le ciel soudain s’enflamme
Quand Hélios passe
Par delà la montagne

Le rêve transparaît
Quotidien étonné
Entêtant de Tiare

Lascives vahinés
Embrasez vos regards
L’attente passionnée
Des tropiques avatar
S’éteint dans la lumière

Le décor est posé

Les cœurs emmitouflés
De crépuscules diurnes
S’échauffent aux retards
Des fraîcheurs océanes

 

GDB 08 avril 1992

La sauvage

Un entrelacs de pics
Des baies peu clairsemées
Des havres de verdure
Huahine La Sauvage
Interpelle le sage
Nuages
Averses
Et le soleil en raies
Donnent le ton au vent
Alizés en bourrasques
Cependant peu pressés
Établissent le temps
De ses subtiles frasques
Et son besoin d’absence
Houles et clapotis
Doivent en payer le prix
Au diable l’ignorance
Dans le bleu tout s’efface
Souvent rien ne se passe
Ardeurs et douceurs
Des regards froncés
Traversent le temps présent
De tes rêves d’enfant
La lumière établie
Efface tes soucis
Ici pas de blanc
Hors quelques nuages
Peu de deuil
Il s’effeuille
La tristesse n’a pas pied
En sauvage Huahine

GDB Huahine Mardi 18 juillet 2017 17h

Douce France


La Nature
Quelle pointure
Les ruptures
Sont des luxures

L’harmonie
Quand elle sourit
De parti pris
Ce n’est pas lui

L’abattoir
Posé en foire
Péremptoire
Plus rien à boire

L’apparence
Dans ses silences
Creuse ses anses
D’idées intenses


La bavure
Petite allure
De tête en mur
Cherche rassure

Quelques plis
Leurres enfouis
Trompent la nuit
Le lièvre fuit

L’assommoir
Perclus de gloire
Sur le trottoir
Repeint le noir

Douce France
Et beurres rances
Qui donc te tance
Prend de l’avance

Raiatea
06 avril 2012 8h45

Le disert

GDB 10/01/2017  11h30

Satanique



Toahotu, le mardi 08 mars 2011
Avec l’accordéon

La césure du temps

Le silence pesant
De fin d’après-midi
Chaleur sans vent
Sur la tête appuient
Les marches caracolent
Encore quelques oiseaux piaillent
L’étau du soir aux tropiques
Se resserre
Bel étau
Que tu vénères
Il ne sert que le temps
Pour dire comme il est lent
Quand il t’accepte
Et que tu le prends
N’est-ce que concept
Où thème épique
Laisse le rideau bouger
Au gré du vent


Le silence n’est pesant
Que si tu ne l’entends pas
L’absolu de sa loi
Dépasse les fois
Penser
N’est pas jacter
Beaucoup
De faux gourous
Pardon
Aucun n’est vrai
S’appuient sur la naïveté
Mais
La pensée plurielle
Est un acte de survie
Respecter chaque acte
De la nature qui bouge
T’amènes au substrat
De la pensée critique

 

A ce stade tu sais qu’on va te demander quelles sont tes souffrances
Qui es-tu pour formuler de telles affirmations
Qui as-tu lu
Quelle est ta culture
Cela ne les regarde pas
Tu n’es pas
Pour parodier un grand ami
Un agouti de l’année
Il ne s’agit que de l’interdiction du perçu et du réalisé, sachant que ce dernier, pour quelques-uns passe au filtre de l’éventualité de la création, ce qui est imbécile, car le réalisé est de toutes façons création.
Tu vois bien à quel point tes élucubrations passées au filtre des « spécialités » pourront paraitre, voire être condamnées, comme naïves.
Nous sommes à l’intersection.
Tu seras par tes pairs considéré on vient de le dire comme naïf ou schizophrène ou bien tu seras entendu et l’on pourra commencer à chercher la césure du temps.
Il ne s’agit pas de dire qu’il ne passe pas ou qu’on peut le prolonger ou l’arrêter, mais de comprendre qu’il n’est pas linéaire dans la perception humaine.

GDB Mitirapa 26 avril 2013- 17h00

Minuscule

Paysage féroce
De douce stupeur
Bananiers figés
Cocotiers oubliés
Le soleil et sa lumière
S’en vont

L’établi mis en bière
Chaque soir
Dans sa moire
Hélicon

Vieillesses précoces
Infestées d’humeurs
Le vert s’arrondit
Le gris s’établit

Hors couleurs
Revient la peur
Mais elle est douce
La nuit la pousse

Le crépuscule n’est jamais
Minuscule

GDB Toahotu jeudi 17 mai 2014 17h00