Lagon jaune



Punaauia Pk18
Le 30 juillet 2005 –18h

Instantanés au fil de l’eau sur le Tapanaoni au Surinam

Les toucans Dans leur charisme titubant Se sont lancés Du haut des plus grands arbres Vers l'autre rive Ils sont allés se coucher Le soleil d'équateur Sera parti dans un quart d'heure Sona Kampoe 2012-01-09 vers 15h
L'eau définit la loi Quelques feuilles Presque sèches Attendent tes émois Sona Kampoe 2012-01-09 vers 15h15

 

Apprécier un pays Montré dans ses envies Par les chantres murs Restera dans ta nuit Au ciel Un nuage mouton S'insurge Pétrifié Il ne peut Cacher Tous les soleils Toe Toe Kampoe 2012-01-11 vers 15h
Il casse cependant Un peu de ciel bleu Et la pirogue glisse Sur des siècles de pâleur Brunis un peu plus bas Par la fébrilité de l'homme Les murs de chlorophylle En silence défilent Peuplés de dysharmonie Par quelques fromagers Tout est doux Même presque Le bruit du moteur Tout est fou De calmes et de tempêtes Toe Toe Kampoe 2012-01-11 vers 15h15
Le temps perd ses arêtes Il s'écoule Au rythme du fleuve Il respire Comme les poumons D'Amazonie Le fleuve soudain s'élargit Comme vie calme et tempête Les bords verts Désespèrent D'une suite A l'envers Il est plat Où il roule Trous et rides en embuscade Toe Toe Kampoe 2012-01-11 vers 15h30
Le soleil découpe La pluie arrondit La chaleur De chaque heure Aplanit Les envies Mets ton stylo en loupe Les insectes Sont en fête Mais quel oubli suspecte Éclats et coups de têtes De n'être pas de mise Bien assurer la prise Aïmaras Poissons chats Sont au menu du jour L'autour Est dans ses atours Toe Toe Kampoe 2012-01-11 vers 15h45
De violents rayons de soleil Ont vite séché ton papier Tu dois en profiter Le temps arrêté défile Avec la majesté du fleuve Vite avant qu'il ne pleuve Reprend du contraste le fil Dessine Comme un regard de veille L'abîme De chaque émotion nouvelle Tu n'es pas en forêt C'est la faute à ton pied L'Amazonie grandit Ceux qui aiment ses lits plis bruits ToeToe Kampoe 2012-01-11 vers 16h
Le fil de l'eau En milliers de cristaux Rompt l'ennui De sévères contrées Le soleil En myriades d'éclats Sur l'étendue En légers clapots Occupe la vue Et ses étendues de rêves Plénitude De brèves Solitude Accomplie Multitude Est la vie Toe Toe Kampoe 2012-01-11 vers 16h15
Tout est doux Tout est dur Quotidien se mérite Comme l'acte s'effrite L'équilibre est instable Il est fait pour durer Chaque épure est en fable A quoi bon évaluer Tout est fou Tout est sûr Quand l'air se délite Paysages en éthique Chaque courant pratique L'éloge de l'élite Tout est roux Tout est mur Et chaque arbre s’applique De son reflet phallique Toe Toe Kampoe Mercredi 11 janvier 2012 – vers 16h 30
A figer l’eau du fleuve Qui ne cesse de jongler Avec chaque reflet Quelquefois en miroir Aussi en clapotis L’onde est à tes côtés Ton âme s’y complait Oublie ses instants noirs Elle rappelle à la vie Qu’elle est à dévorer Offrandes et replis Ne sont pas espacés Il est tôt il est tard Regarde ton avatar Il ne cesse de penser N’est-il pas fatigué Mais si tu en as marre Change donc de trottoir Toe Toe Kampoe Mercredi 11 janvier 2012 – vers 16h 45
Quelque fois myriades Quelquefois miroirs La forêt contenue Dans ton lit Nargue de ses plis à l’envers Le ciel qui l’enserre En cette eau Au soleil déclinant Les éléments se fondent En gestuelle Vagabonde Estampes et ombres Joue contre joue En ferment le désir L’heure est à la pénombre Toe Toe Kampoe Mercredi 11 janvier 2012 – vers 17h
Tissus plantés sur bâtons Canettes et bouteilles vides au pied Sous un grand arbre Marquent le début du chemin Au bord du fleuve Vers la Montagne sacrée Tu es seul Fusil chargé Tu gardes la pirogue Le chant des oiseaux a repris La pluie à nouveau approche Il faut préserver le papier Au pied de la Montagne sacrée Vendredi 13 janvier 2012 – vers 10h.

Saut Atanase

Bien sûr C'est à dessiner Mais tu ne sais pas La lumière de l'après-midi Est diffuse Comme l'atmosphère De l'Amazonie Sereine et violente Violente et perenne Imprégnée de ses eaux Vaillantes de leurs sauts Le vert va du tendre au dur Canopée en épure Faune resplendissante Autant que discrète Layons de creux et de crêtes Marigots nonchalants La nature est en fait Fière de ses insectes L'Approuague Est en vagues Fait de calmes trompeurs La couleur demeure Un état de souffrance
Ce n'est qu'un petit coin de France Pour français voyageurs Un grand coin du monde Que la nature inonde Un morceau de ta transe En traverse les stances Le soleil accompli Brille par intermittence Que faire de tes soucis Dans ces courants d'eau jaune La nature est emplie Des plis de notre ennui Le temps n'est pas commode Il t'observe en méthode La rivière Est artère L'eau sa respiration L'arbre avec attention La regarde passer Le dessein est de peindre Tu n'as pu que feindre L'instant arrêté

GDB20040224 14h30 Saut Atanase, sur l’Approuague.

Apologie du pli

Le stylo est encré
Le destin est ancré
Le tableau est en craie
Sais-tu ce que tu crées
Le pluriel se complait
Des affres de l’unité
Faut-il couper les blés
Oses-tu t’en soucier
Le stylo est en plaie
Dans l’offre il se complait
Serait-il trop chargé
Qui veux-tu emballer
Peut être le monde entier
En as-tu les moyens
Il y a trop de liens
La vie va faire l’appoint
Tous les amers sont loin
Vie a besoin de soins
Chaque pli en est plein

 

GDB Mitirapa 2018-05-29 et 30 fin d’après-midi

Éclat de soir

Deux maisons massives Regardent la route La lumière vive Doucement s'enfuit Peu loin Les cloches des vaches Elles broutent doucement Le son est en osmose Rien ne bouge Même pas le vieux garage A deux entrées Les murs de pierres immobiles Cassent le mouvement De quelques volatiles Qui se couchent Ambiance feutrée A travers la vitre Des éclats de gnossienne Le mur des cousines resplendit Ton ombre portée Sur le muret du fond S'ajoute A celles des trois tilleuls Ils ne bougent pas Le temps est dans leur camp Nuages bas Au loin amoncelés Une couche de gris Sous une couche de blancs Bondissants Plus près En tâches inattendues Quelques gris figés Dans le silence et le calme Du crépuscule à venir .
Les montagnes ne sont pas loin Un peu cachées dans l'éther Les drapeaux profil bas S'étonnent de l'absence de souffle Quelques rouges gorges Déjà ensommeillés Regardent perplexes L'absence de ton mouvement Voient-ils courir ton stylo Déchirant le blanc immaculé Le muret centenaire Sur lequel tu es assis Ne se réchauffe pas Les pierres content l'histoire Pour qui sait écouter Le temps n'est pas fermoir Laisse tes rêves aller Sous les nuages gris S'est installé le rose Comme son nom l'indique Il sera éphémère Comme le regard oblique Que tu portes sur ta Terre Quelques battements d'ailes Précèdent la fin du jour Le soleil se fêle Il annonce son retour Demain est le credo Que l'humain porte haut Savoir est sage Garde la rage Aucun adage Ne tourne page. GDB La Mine 08-11-2020

Éclat de froid

Le froid
Doucement
Étend son lit
Brise légère
Établie
Comme mégère
Pied de nez
Aux érudits
Laisse l'homme amant

Il est temps
De ne rien faire
Il est lent
De ne rien braire

Les branches immobiles
Orphelines 
De leurs feuilles
Laissent traces indélébiles
Au faîte
De nos deuils

L'année touche à sa fin

A la tâche
Sont les gredins

Le ciel est froid et clair
Deux lumières
Font la paire
Croisées
Atténuées
Elles mordent cependant
Dans l'éclat du vivant

GDB samedi 14 novembre 2020 La Mine

 

Taiohae

Ciel en mouvement
Constellé de sternes
Entrée de baie
Rythmée par la houle
Qui s'écrase sur les rochers
Voiliers calmes et posés
Le temps les attend

Pas de couleurs ternes
Pas d'espace fêlé
Rien n'est dans le moule
Peu importe l'après
Quand l'instant se défait

Les verts multipliés
Les bleus un peu nacrés
Ua Pou posée en estompe
Afin que l'horizon se rompe

Des fumées en volutes
Avec l'air luttent

C'est un matin calme
Sur la baie de Taiohae

Passants quelques fantasmes
Ont refermé tes plaies

GDB lundi 17 août 2020 Taiohae, Nuku Hiva aux iles Marquises

Crépuscule

Le temps est suspendu
Aux feuilles des cocotiers
Que l'alizé ignore

Poules et moultes volatiles
Sont allés dormir
Dans le grand pacaier

Dentelles vert sombre immobile
Traversées par le gris pur du ciel
Encore vivant

L'arrosage et le piano
Rythment le silence

Organisés en pluie

Bach Chopin
Préludes et valses
S'envolent du clavier assone 
Comme pour en finir avec le jour

Jaunes pâles et gris bleus
Se fondent sur l'horizon
Au lointain calme du Pacifique

Bientôt plus d'ombres portées
Sur les eaux étales des bassins
La nuit envahit l'espace

Elle change la couleur de la musique
L'heure est à l’œil lubrique
L'homme en devient magnifique
Pourvu qu'il promène sa trique

Sur ses océans de fantasmes
Au-delà de tous les miasmes
Il voit voler les phasmes

Au crépuscule aguerri
De notre belle Polynésie

GDB     Mitirapa Plateau 04 août 2020 – 18h30



 

 

 

Toe Toe Kampoe

Quelquefois myriades
Quelquefois miroirs
La forêt contenue
Dans ton lit
Nargue de ses plis à l’envers
Le ciel qui l’enserre
En cette eau
Au soleil déclinant
Les éléments se fondent
En gestuelle
Vagabonde
Estampes et ombres
Joue contre joue
Enferment le désir
L’heure est à la pénombre


Toe toe kampoe au Surinam
Mercredi 11 janvier 2012 – vers 15h30

Clic Clac

La vieille pendule à balancier insiste
Sur ton état d’inachevé
S’en aller avant d’être fini
Est le devenir de celui qui luit
Clic clac
Le déroulement
Fend
Intact
Le soulagement
S’étend
Il n’est pas d’état d’être
Qui ne sache voler
Ce que tu rends
Il prend
Clic clac
Il se mire dans la flaque
Chaque reflet
T’attend
Comme il plait
Navrant
Mes femmes
Usent ma flamme

 GDB La Mine 2012-10-25 15h30

Mirliton

Vie au long Courte soit-elle Musique ritournelle Vient au son Plus il est long Perdus de fond Ainsi soient-elles La pimprenelle N’est pas crécelle Est-elle fidèle Qui viole long En perdition Aucun affront N’est étalon Belle pucelle Au pantalon D’atours excelle Sois Mirliton
Le temps n’est plus de mise Sur quoi a-t-il prise Quels êtres violes ont Tu aimes cette rupture Plantée comme une épure Quelle belle allure Dans ton futur mûre La prégnance de l’instant Soudain se détend Reviennent les faims d’avant Chaque tissu se tend Il faut donner à boire Aux céans de nos espoirs

GDB     Mitirapa 04 mai 2015 – 18h00


Moiteur

Deux bruits sont dominants Les pales du ventilateur Qui broient l’épaisseur de l’air Les craquements du toit Etouffé de chaleur A cette heure Peu d’oiseaux chantent Il fait trop chaud Quelque idée te hante Posée dans le faire Indolente Dans la moiteur Des ressentis Dans les perçus en ouate Règnent les non-dits
Rien ne sort de la boite Pas même les croquis La vie est mise en plis Elle n’est pas Permanente Chaque éclat Chaque rente Les planches sèchent Après la pluie Les branches en mèches Troublent l’érudit Le soleil revient La lumière tient Peu de place Pour la joue lasse Tout est bien Moluques bavassent

GDB Mitirapa 2015-04-14 15h

 

Le sablier

Connaissez-vous l’histoire de ceux qui ont tout dit
Question réponse demandez cela suffit
Pourrez-vous toujours être aussi précis
Où commence où finit le récit
Nos nuits seraient-elles si noires si
Nous en avions bien fini
De nous voir dérisoires
Arpenter l’onde
Au contour flou
Joconde
Hibou
Noirs
Aussi
Raconte
Le serions-nous
Tournant comme vous
Au creux de nos écrits
Toute victoire en honte
Si nous étions l’autre partie
De vos délires persécutoires
Nos aubes seraient-elles si blanches aussi
N’allez pas croire qu’on écoute vos amis
Les questions sont pour n’être posées qu’à demi

GDB 19.10.87

Trop c’est beaucoup

Tu n’en finis pas de contempler
La misère du monde
Non pardon, de l’être

Tu ne réussis pas à ramener
La chimère au songe
Ni à l’envoyer paître

Le problème n’est pas de se situer
Mais de savoir quoi et où regarder

Trop
C’est beaucoup
Mais beaucoup
C’est beaucoup trop

La crise s’amenuise
Dans les frises du matin
La mise et ses fagots luisent
Pied de nez au malin

Le temps est au disert
Atmosphères et repères
Sombrent dans l’éphémère

GDB Mitirapa Dimanche 19 mars 2017 15h30