Brise Muse

Soleil et pluie
Trompent l’ennui
Pluie et soleil
A nul autre pareil
Tout passe dans l’instant
Tout reste au présent
L’immensité du cocotier
Soudain figé
Dans son éternité
S’amuse
Juste après
D’une brise muse
A se dandiner
Plier au vent
Reste décent
Friser dans l’air
N’est pas aussi clair
D’Eros
Ou Lesbos
D’où viennent
Les pieds de nez
Anciennes
Sont les apnées

GDB Mitirapa Mardi 10 janvier 2017 12h15

Le tourbillon des vents

La perception du bruit du vent Le souffle presque lent sur la peau Le tourbillon qui cogne en son moi L’environ construit de frasques Ce qui reste en dehors du conteur Même les chiens n’aboient plus alentour Creux et crêtes s’interpénètrent L’espace temps ne plie pas Il y a la tentation De l’apologie De l’indifférent Quelques idées mettent bas Vérités ou pulsions Qui sait où est le pli Et ce que tu pourfends L’accroche cœur Et l’accroche vie Sont sources de stupeur Vivre c’est reconstruire ses peurs Il faut les suivre Elles ne peuvent pas être gardées à demeure Tu aimes le vent Il génère le mouvement Tout arrêt t’atterre Et pourtant Tu y uses ton temps Celui d’au-dessus de terre
Est-il temps De faire les bordures Rester amant Oublier les dorures Pour être franc Le maçon n’est pas mur Le rythme lent Peut dégager l’épure Rien d’adhérent Que rester en culture Petite Maman Oublions ton usure Quelques printemps Te redonnent l’allure Attends, attends La vie n’est plus très sûre Rien n’est comme avant Mais le bruit reste pur Souffle dans l’olifant Pour que l’émoi perdure Revois ta vie d’enfant C’est sûr, elle assure Ce qui ne contient rien N’est pas vide pour autant Il faut garder le lien C’est le plus embêtant

GDB Moorea 25 février 2016 vers 20h

 

Takapoto

Au soleil fondant
Dans l’azur déchainé
L’alizé cuit
Le temps est suspendu
A quelques m'a-tu-vu
Pas d’odeur de buis
Ni sensations éméchées
Rien pour prendre de la peine
L’instant presque lent
Tu vas où
Petite santé perchée
Pour le passé
Soutenir le bleu
Ce n’est pas le pire
Le rire dans les yeux
On ne sait qu’en dire
Mais surtout
Ne pas les fermer
Pérenne et sereine
La vie mord
Quand le temps se tord
Vivre en Polynésie
Appréhender chaque instant
Sans avant ni apprêt
Le mouvement est ennemi de l’éternité

GDB Takapoto Dimanche 07 décembre 2016  13h30

 

Après la pluie

La pluie A ravagé l’espace La terre Enfante L’eau Le jour Après la nuit La nuit Après le jour Ont égrené le temps Ce soir Le vent S’étend Le tard Lui Se détend En volutes Qui luttent Avec le sommeil Posé en droit de veille
Construis L’instant qui te terrasse A faire Se plante Beau Retour Bouche qui fuit Sans bruit Vide d’autour De quelques printemps Le croire Le pan Savant Têtard Fuit Incontinent Formant rut En culbute D’émerveille Démesure de ton ciel

Taravao plateau, Mercredi 11 mars 2009 – vers 23h00


A nos terres et leurs chevaux de labeur

Dans les profondes terres Où nous étions sincères Les jours s’enracinaient Dans leur passe éphémère Les prés d’herbe comblés Chantaient de chaque été Et nous étions sereins Dans les pailles sans grain Des terres vallonnées Abritant nos ébats Gamins nous étions là Comme les grands sapins Plantés dans notre terre Depuis des millénaires Nous les voyions grandir Mourir et revenir Leur grand nombre accroissait Nos champs d’éternité Tu es resté empreint Des plants de ton pays Tu gardes dans ta main Les mousses enfouies Du champignon cueilli Là nous avons vécu Nos ans d’éternité Là nous avons construit Notre maturité Là nous avons voulu Un jour chercher la vie
Entends les alizés Portant des mers du Sud Vibrants des latitudes Où ton âme égarée Traîne sa solitude Vois-tu les cocotiers Découpant dans l’azur Leurs ombres dentelées Réglant tes habitudes De crépuscules purs Tu es où tu te sens Tout dépend de ton temps Tu vis quand tu l’entends Je parlai de ton chant Dans les profondes terres Où nous étions sincères Les jours s’enracinaient Dans leur passe éphémère Là nous avons vécu Là nous avons construit Là nous avons voulu Un jour chercher la vie Entends les alizés Vibrants des latitudes Où ton âme égarée Traîne sa solitude Tu es où tu t’entends Tout dépend de ton chant Tu vis quand tu le prends Je parlai de ton temps

GDB 12.04.87 Papeete

 

Crépuscule

Au soir venu la brise baisse

Des moutons blancs déchirent le ciel
Au bleu pastel faiblissant
Cache cache la grosse lune blanche
Au mur clignote aveugle amante
De ton hamac au gré ballante

L’air s’enveloppe de fraîcheur
Tahiti Nui s’engourdit
Privée d’éclat par l’île sœur
Le cœur s’agite et l’œil fléchit

Les points du ciel brillant enfin
Vont t’aider à rêver demain
Au soir venu la brise laisse

Des moutons blancs accrocs du ciel
Au bleu pastel finissant

Dis-moi lumière pourquoi tu flanches

 
GDB 05.09.87 Papeete

La conscience du dérisoire

A touches lentes Revient sanglante La conscience Du dérisoire Un jeu de ci Un feu de là Un peu de vie Frôle ton bras Reconnais-toi L’as-tu senti C’est ton oubli De n’être plus là Ondoyantes mémoires Qui rendent vains D’inopérants Egarements Ne tire plus de vin A touche touche Se bousculent Les instants volatiles Empreints de saveurs fragiles Au bouche à bouche Le temps de remords recule Jaloux de ton enivrement Quand la narine plie A l’âcre odeur du musc Quand la pupille jouit Du regard saisi jusque A sa brillance intime L’instant portant Est fait d’infime A douche douche Revient lassante L’averse des Banalités
Un mieux de ci Un lien de là Un rien de vie S’en va déjà Réveille-toi L’as-tu senti C’est ton envie De n’être plus las Rémanentes réalités Qui rendent vains D’inopérants Egarements Ne tire plus de vin A couche couche S’égratignent Les amants anonymes Dans leur quête pantomime De quelque instant facile Sens-tu leur souffle Rectiligne Sur nos dos immobiles Un gueux de ci Un chien de là Pourtant la vie Hurle à ton bras Quand la narine plie A l’âcre odeur du musc Quand la pupille jouit Du regard saisi jusque A sa brillance intime L’instant portant Est fait d’infime Quand tout à touche Se bouscule L’instant de remords recule A nous offrir Sont nos présents Reste à partir Aux moins offrants .

GDB Papeete 31.05.87

 

Motu piscine

Douces ondulations
De sables blancs et d’eaux
Dégradés de bleus verts
Et de gris allégés
Situent la myriade
Des motus en ceinture

En cette absence d’ombre
Du ciel arrondi
L’eau frémit à la brise
Cocotiers aïtos
Et kahaias
Dans le temps arrêté

Les vagues roulent au loin
Sur le tombant farouche
En grondement pérenne
Elles condensent le silence
 
Au soleil déclinant
Il faudra bien quitter
Ces lieux de vaine vie
Et leur tranquillité
Que tu voudrais figée
Dans tes éternités

   GDB Raivavae Motu Piscine
Jeudi 26 Septembre 2013

Retour

Nuages et soleil grisent
Comme paroles exquises
A la bouche du fat

Barres et traverses luisent
Comme aussi s’amenuisent
Espace et travers ras

A quel autour s’épuisent
Penchés peu comme frises
Crêtes et contours las

Féerie mécanique
Végétal d’acier
Ombré tranquille trique
Des verdures de la baie
Ronronnante s’en va

L’autour a des allures
De sereine fêlure
 
Deux trous dans la nuée
Regard d’encre échancrés
Pour un ciel aux yeux bie

Peau bleu gris moutonnante
Mâchoires édentées
D’horizon peu cassante
 
Attendent de la nuit
De tes prunelles de vague
De se perdre dans l’onde
 
Moments d’avant la pluie
Champ d’ananas vert dague
Le temps d’instants abonde

Moorea est là
GDB 01-10-1991 Baie de Vaiare
Sur le ferry

Huahine, l’île sortilège

L’écume s’écrête
Et roule

Le blanc se nourrit des creux

Le ciel bleu blanc
S’étale et pâlit au levant

Au loin la pointe vert de gris
S’enfonce dans le bleu profond
Du pacifique

Pas de répit pour la houle

Les nuages
Moutons
Dans l’horizon
Alizés
Accomplis
Alternent sur le sable
Le gris et le blanc

Le temps s’est établi
Au-delà de l’ennui
Valentin s’est assis
Auprès de sa Nanie
Coquillages en bataille
Sur la table de bois
Courses de Bernard l’Hermite
Suivies de petits doigts
L’heure était aux devoirs

La vague juste après l’autre
Casse et lisse le corail
Au loin l’écume joue
De myriades de reflets
Qui s’estompent
Dans l’instant
Où passe le nuage

Vahinés
Délaissées
Entendez
Cet hommage
De la mer attentive
A lisser
Le passé
Et offrir ces rives
A la vie
Peu finie


Huahine, 23 juillet 2003 – 8h30 sur la plage