Energie

Que tout avance

Et toi avec

Au pas de danse

Fuient bec à bec

Amours intenses

Et instants secs

Comme est le fruit

Qu’il dure aussi

Dure est la vie

Mure ton avis

Comme dans ta tête

Résonnent haut

Les chants d’octets

Carillons de trop

Cassés en écho

De monts et de vaux


Humaine est la bête

Qui ramène à la fête

Les brebis ventres doux

Rescapées d’hurle au loup

 

Tu vis comme tu pêtes

En catimini

De tes jours obsolètes

Surprends-tu l’énergie

 

 

 

 

 

 

 

GDB 27.10.1988
La Seyne sur Mer

Il

Il revient
Sur la pointe des pieds
L’efficace est discret

Contrepoint
Ne pas se retourner
Trop de richesses en apnées

Il contient
Sur la crête du lié
Tout ce qu’il fallait

Dans les coins
Ne rien enfourner
Trop de faiblesses sont passées

Il maintient
Toutes les folies alliées
Des traces sans secrets

Presque moins
Etes-vous en tournée

Quand tous les stress sont phobiques
Pourquoi finir en hic
Mieux vaut-il s’empaler
Sur les joies du coït
Même quand il est en kit

GDB     Mitirapa 15 mai 2014 – 17h30

Nuit d’été


GDB 26.07.9121h30 La Mine

L’iris de l’aube

L’ombre oblongue
Du soir miroir
Accueille l’oeil
Du désespoir

Triste et longue
Lasse de voir
De son orgueil
Ta vie est noire

De sa lie
Qu’il te faut boire
Soudain surgit
L’ultime écueil

Embellie
Du dérisoire
Revient la nuit
Qui fut le seuil

Prends ta lyre
Muse lointaine
Entends dire
Que l’on t’emmène

Où j’étais
Juste avant d’être
Où je vais
Pour ne plus être

Qu’une gravure
Aux murs obscurs
Des galeries
De l’infini


 
 

Soir miroir
Soir blafard
Soir retard
Soir cafard

Mais que t’importe
Si tu n’oublies pas
Dans la cohorte
De ces soirs ingrats

 
 
 
 

Qu’au petit jour
Des yeux que les larmes enrobent

Naissent
Les scintillements de l’iris de l’aube

GDB 29.06.82

La trace du zéphyr

Visages aux miroirs révélés
Dans le trait un peu plus tiré
Qui comptent les années
A venir de leurs passés

Miroirs aux effets tiroirs
Ironie des années consumées
Uniques objets de vos regards
De vos genèses révélées

Comment voulez-vous faire croire
Ces vérités aux confins
Flouées de vos jeunesses
Plissées comme de vieilles fesses
Qui nous racontent la fin
Sans laisser vains vos vieux espoirs

Vous n’êtes vieux que dans vos têtes
Prenez le temps de vous pleurer
Quand l’apitoiement fait la fête
Revient la force de leurrer

Reprenez clair le cours du temps
Retrouvez net l’acte charmant
Laissez terrible claquer la vie
Et vous n’avez plus d’âge écrit

Lorsque la ronde s’accélère
Perdez-vous fous dans l’enivrée
Ne plaignez plus bel éphémère
Il n’est plus de grain que d’ivraie

Tu as peu faire du signifiant
Tu enrages de ton verbe enfant
Il est grand temps de ne plus feindre
Pourtant tu es heureux de geindre

Replacé dans la plainte commune
Ecriras-tu tes mémoires posthumes

Tu n’as pas plus à dire
Que la marée montante
Laissant la trace du zéphyr
Dans l’écrit où tu la plantes

GDB 12.04.87 Polynésie

Léthargie

Chacun sait bien
Que la vie sans acte
N’est rien
Elle est un pacte
Trop de gens en rient
La féérie
Est souvent mise en plis
La mémoire
Est répertoire
De ce que tu n’as pas fait
Des havres où tu n’es pas allé
Elle s’introduit
La nuit
Dans les plis
Que tu n’as pas lissés
Tes torts
Ne sont pas bordés


L’effort
Est de les accepter
Tu mimes la nuit
Quand elle te plait
Tu ne la diriges pas
Tu l’aimes, ou pas
Elle est l’envers
Elle est l’enfer
De la vie
Soleil
Et bruissements
Prennent ton temps
L’œil est accroché
Au vent en mouvement
Au bleu plus lentement
L’âme est sous le temps
L’heur est sous le vent
Quand vient l’heure de dormir
En plaisir la léthargie se mire

GDB Toahotu
Dimanche 13 janvier 2013 11h15

Le teint fait le sang

Le temps de fléchir
Le temps se détend
Amour qui s’admire
Souffle dans l’olifant

Les ailes des satyres
Repoussent et s’attirent
Les foudres d’hier
Il n’y en a guère

Amour bois autour
Amour du discours
Attendaient l’attrait
Des contours sans trait

Aux flous affinés
Les fous avinaient
Les cuves d’effets
Qui perduraient les faits

Les fous dépassant
D’elle les bruissements
Glossaires pertinents

Les fous pissent avant

Les bruits de basse en
Plissant d’espace sang
Hors de l’espace son
Mis au diapason

D’hue a dia raison
Bouillie bourre menton
Le temps de blêmir
Le temps se répand

Amour mis en mire
Œufs clairs de Satan
Ment parce qu’il respire
Le chien fait le rang

Fermé d’une spire
Il y en a tant
Atours bois d’amour
Atours des dix courent

Comme en demande ment
Sainte des vautours
Attendez votre tour

Le teint fait le sang

GDB Mardi 11 Juin 1989 Noyon

La foi du crabe

Dans les promesses

Ecrire
Quelque peu
Effort
A faire
En y pensant

Férir
Quelque coup
Si fort
A faire
Seul brettant

Peur
Au comptant
Fleur
Brindille
Sèche
Leurre
Sautille
Rêche
Tout est blanc

Tu n’en attends
Que l’essai
Renouvelé
Seul
Quelque temps
Veule
Tu le sens

Tu n’en comprends
Que la soif
De perdurer


Chef ! Assurément …

Chef
Un moment
Chef
Ours savant
Il en est temps

Joie dérapée
La salve est tirée

 

 
Ne partez pas
Revenez
Attendais-le
Il renaît
En l’image
Que vous avez gardée
A nouveau il plaît
A son sage
Que vous savez narquois

Regardez-le
Il accourre
De guingois
Telle écrevisse
En roche lisse
Crabe est sa foi
Il en pince un peu pour toi

Allonge
En songe
D’autant ton pas

GDB 03.03.92

Lassitude

Sans avertir
Regarde
Comme est venu le soir
Brise à frémir
Prends garde
Comme est présent le noir

Samba guide mes pas
J’ai l’âme carioca
Mais le tempo s’en va
Dis-moi pourquoi j’ai froid

Tu te prends à swinguer
Au rythme des perçus
Tu ne peux que rêver
D’entrer dans le vécu

L’abîme est toujours noir
J’accouche d’un têtard
Dont la métamorphose
Reste rêve morose

Comment fixer de mots
L’univers qui t’agresse
Comment dompter l’écho
Des béantes détresses

Cogne cogne mon stress
Au miroir des espoirs
Hisse hisse mes fesses
Je n’ai rien dit ce soir

Sans avertir
Prends garde
Comme est venu le soir
Brise à frémir
Regarde
Comme est présent le noir

 

 

 

Ton regard s’est fermé
Je ne suis plus pressé

 

Bienfaisante lassitude
Au soir des mers du Sud
Tu calmes le chenal
Où va mon cœur fanal

 

Ses frêles sibilances
Laissent place au silence

 

 

 

GDB 04.12.86 Papeete 22h

La césure du temps

Le silence pesant
De fin d’après-midi
Chaleur sans vent
Sur la tête appuient
Les marches caracolent
Encore quelques oiseaux piaillent
L’étau du soir aux tropiques
Se resserre
Bel étau
Que tu vénères
Il ne sert que le temps
Pour dire comme il est lent
Quand il t’accepte
Et que tu le prends
N’est-ce que concept
Où thème épique
Laisse le rideau bouger
Au gré du vent


Le silence n’est pesant
Que si tu ne l’entends pas
L’absolu de sa loi
Dépasse les fois
Penser
N’est pas jacter
Beaucoup
De faux gourous
Pardon
Aucun n’est vrai
S’appuient sur la naïveté
Mais
La pensée plurielle
Est un acte de survie
Respecter chaque acte
De la nature qui bouge
T’amènes au substrat
De la pensée critique

 

A ce stade tu sais qu’on va te demander quelles sont tes souffrances
Qui es-tu pour formuler de telles affirmations
Qui as-tu lu
Quelle est ta culture
Cela ne les regarde pas
Tu n’es pas
Pour parodier un grand ami
Un agouti de l’année
Il ne s’agit que de l’interdiction du perçu et du réalisé, sachant que ce dernier, pour quelques-uns passe au filtre de l’éventualité de la création, ce qui est imbécile, car le réalisé est de toutes façons création.
Tu vois bien à quel point tes élucubrations passées au filtre des « spécialités » pourront paraitre, voire être condamnées, comme naïves.
Nous sommes à l’intersection.
Tu seras par tes pairs considéré on vient de le dire comme naïf ou schizophrène ou bien tu seras entendu et l’on pourra commencer à chercher la césure du temps.
Il ne s’agit pas de dire qu’il ne passe pas ou qu’on peut le prolonger ou l’arrêter, mais de comprendre qu’il n’est pas linéaire dans la perception humaine.

GDB Mitirapa 26 avril 2013- 17h00

Retour de La Baule

La peur
De ne pas vivre
Assez pour en parler

L’horreur
Que les missives
Ne soient répertoriées

La fleur
Quand on se livre
S’éreinte d’enivrée

Le pleur
Sanglot que vive
S’engourdit dans l’ivraie

Contons
Encore la rose
Cueillie si bien éclose

Comptons
La peur au ventre
Les replis de ton antre

Contons
Comptons encore
Sur les jours à l’effort
Les beaux arrêts du temps
Balayés par l’évent

Les cœurs si forts pourtant
Éclatés comme balle
Échappée du palan
Au dessus de la halle

Contons
Comptons encore
Les plaisirs à venir
Échappant comme fuir
Au futur salvateur

Entends confiteor
Cet oiseau qui se meure
Des cages à son humeur
Qu’il a voulu autour
Des cassures des amours

Contons
Comptons encore
La douleur s’effile
Tranchante mais fragile
S’apaisant à l’accord
Des images dactyles
De ce piano si fort
Du jeu réglé des corps
En synchronie des styles


Accords
Accordez donc
Vos effets différés
Aux souvenirs longs
Qu’ils se sont aliénés

Contons
Comptons encore
Les tables alignées
Par leurs regards furtifs
Le soir à la criée

Contons
Comptons encore
La plage apeurée
Par leur chemin festif
De plaisir différé

Contons
Comptons encore
Les chalands arasant
L’eau noire du marais
Porteurs de destinées
D’exigences d’amants

Complices à loisir
Les éléments guettaient

Contons
Comptons encore
La narration rassure
Et le calcul apure
A l’âme affleure le vague
Dans l’ombre de la drague

Contons
Comptons encore
La fuite des instants
Et leur arrêt vivant
Quand toute aura s’en va
Hurlement d’amertume
D’un jour sans écume
Séculier à son bras
Singulier comme toit
De roseaux agrégats

Attends
Ne comptons plus
Contons-nous notre joie
Apogée de nos mues
Aliment de nos fois
Oublions les frimas
De nos terres anciennes
Ce lopin est à toi
Fais ce qu’il en advienne

GDB 28.03.97 Retour de La Baule

Lueur stupeur

Dans ta lueur stupeur cœur qui ne dit pas non

S’assoit notre état d’être appétit quotidien

Du présent différé tisserand de nos liens


Avant qu’elle ne s’éteigne

Et les retours félons

Des mauvaises raisons

De la mort quotidienne

Goûte à ton fantasme juste un peu qu’il ne meure

Mais pas trop pour qu’il vive il n’y a pas d’erreur


Il n’y a que l’acquis de toutes nos déraisons

Chaque jour d’avenir

Te verra-t-il fleurir

Sur leurs grands tombeaux blancs

Tes meilleurs instants


Il n’y a que la vie si tu sais l’arrêter

Et nos amours toujours qui viennent l’animer

GDB 28.10.85

Soleil Prunelle

La lune vieille a pâli maintes fois
Au ciel quotidien de nos habitudes
Ne la vois-tu pas là au coin du toit
Lueur de gris sur nos décrépitudes

Être un fragment de soi
De l’humaine comédie
Chaque jour magnifie
Les levers de rideaux
De nos éclats de voix
N’entends-tu pas l’écho

Être un fragment de soi
Si tu le crois tu vis
Mais c’est si grand la vie
Il y a tant de vies
Tant de pièges d’oubli
Si tu les vois tu vis

Être un fragment de soi
Hier et aujourd’hui
Racontent un peu demain
Des amants éblouis
Garderons-nous la faim
Voilà pourquoi j’écris
Même quand je n’écris rien

Être un fragment de soi
La feuille est un cristal
L’encre en est le tain
Figeant d’élan vital
Les regards incertains
Atténuant l’usure
Des souvenirs futurs

Être un fragment de soi
Se convaincre qu’il reste
Dans les sarments célestes
Chaque instant à brûler
Et quand tout est à prendre
Au creux des matins tendres
Savoir tout voler

Être un fragment de soi
Et différer l’ennui
Laisser voguer ses choix
Au vent des appétits

Butiner fleur à fleur
Tous les champs d’énergie
Dérive ouverte à ton avis
Viendras-tu déchirer nos cœurs

 

Être un éclat de toi
Lueur de gris
Rose bleuie
Au cimetière des remords
Lueur de gris
Elle t’aime encore

 

 

 

 

Être un regard de toi
Instant d’appel
Pression de main
Soleil prunelle
A ton éclat l’œil est enclin

 

 

 

 

 

GDB 29.01.87 Papeete

Matin

En ton ciel un instant
Trois univers
Aux frontières enlacées

Le grand abrupt sombre
De l’Aoraï
De nuages
Oppressé
Aux queues de brume
Aux lentes volutes
Joueuses de ses pics

Univers d’ombre
Lourd et angoissant

Sur les crêtes
Piquetées de pins
Des hauteurs de Pamatai
Une couche grise
Basse légère mourante
Une autre blanche
Plus haute moins fournie
Plus dense plus tranchée
Découpant de larges fonds
De bleu pur vif et doux
S’en va blanchissante
Derrière les collines

Univers espoir
D’avenirs lumineux

Loin au delà de Faaa
L’envol
De larges nuages
Assis sur l’horizon
Enserrent l’espace et Moorea
Dans un halo gris laiteux

Univers lointain
D’errance à l’infini


En ton ciel
L’instant d’après
Plus de frontières

Mêmes enlacées

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le ciel est gris
Sur Tahiti

 

 

 

 

 

Tes univers
Sont rêveries

GDB 11.06.86

L’ineffable

Tu ne saurais dire
Quelle muse est ta lyre
Au point
De te faire prendre l’eau
Rayonne
Ton libre court
N’est pas long
Autour de tes fours
Les semelles de plomb
Sont alibis stables
De ton manque d’aplomb
Plonge dans l’ineffable
Comme on passe le surplomb
Autour de chaque table
Chercheras-tu le mont
Tu dérives
Comme frises
Vers l’au-delà du rond
L’envers n’est pas profond
Faut-il régler le ton
Perdu reste l’amont
Cherche par-dessus le tronc
Sonore reste le gond
Serait-il vagabond
Bienvenue Monsieur Le Héron
Au beau musée des cons
Est-il temps de souscrire
A la belle idée d’écrire
Ne gâche pas ton plaisir
Ton ironie s’y mire
Il n’est rien d’atterrir
Quand décoller t’attire
Tu peux tes pensées frire
Cela ne te fait pas luire
Voudrais-tu encore fuir
Au moment de partir
Sauras-tu l’éclair lire
Au substrat de tes dires

 

GDB La Mine vendredi 27 novembre 2020 20h